Articles parus dans le
bulletin
"Démocratie Directe
Démocratie Directe Copyright Fortuner, 2005, 2006, 2007, 2008 –
Publication irrégulière – ISSN : 1770-4529 Prix : 3 € –
Abonnement : 10 € (4
numéros)
Directeur de la publication et impression : Renaud
Fortuner, La Cure, 86420 Verrue, fortuner@orange.fr
Année 2005
Numéro 1
Numéro 2
Numéro 3
Numéro 4
Année 2006
Numéro 5
Numéro 6
Numéro 7
Numéro 8
Année 2007
Numéro 9
Numéro 10
Année 2008
Numéro 11
Numéro 12
Numéro 13
Numéro 14
Numéro 1
Janvier 2005
UN NOUVEAU BULLETIN, POUR QUOI FAIRE ?
De récents événements m'ont prouvé
que
je n'étais pas fait pour la vie associative (ou qu'elle
n'était
pas faite pour moi). Ils m'ont également apporté la
preuve
que rares sont les gens qui s'intéressent aux discussions
théoriques
et idéologiques au point de lire les articles sur la
démocratie
que je publiais jusqu'ici dans le bulletin d'une autre association.
J'ai
donc décidé de créer un journal libre de toute
attache
associative afin de pouvoir me faire plaisir en discutant de
thèmes
qui me sont chers avec les quelques personnes qui s'intéressent
à
mes idées. Pour bien mettre les choses au clair, ce journal
s'appelle
"Démocratie directe". La démocratie directe est encore
une
utopie dans le cadre de la constitution actuelle de notre pays mais
c'est
en parlant qu'on arrivera peut-être un jour à la
mettre
en œuvre. Bien entendu, le journal parlera également de
participation
et de durabilité, deux concepts bien réels et
appliqués
dès à présent un peu partout en France et dans le
monde…
pourquoi pas dans le Loudunais ?Je connais l'identité de
quelques-unes
des personnes intéressées mais d'autres lecteurs du
bulletin
de l'association "Verrue Quoi ?" y lisaient peut-être mes
articles
sans s'être fait connaître. Ce premier numéro sera
donc
distribué gratuitement à tous les membres de cette
association
et à tous les habitants de Verrue. La distribution gratuite
à
Verrue des numéros suivants (quatre par an j'espère)
dépendra
du nombre de personnes qui accepteront de m'aider à diffuser ce
journal
en s'y abonnant. Il est évident que, au moins au
début,
je serai le principal rédacteur des articles que vous trouverez
dans
"Démocratie directe" : tout article non signé devra donc
m'être
attribué. Les pages du journal seront cependant ouvertes
à
toutes les personnes intéressées, qu'elles soient
abonnées
ou non, et le nom des autres auteurs d'articles ou de "lettres à
l'éditeur"
acceptés pour publication sera donc indiqué.J'ignore si
ma
tentative réussira : le nombre des abonnements me l'apprendra
vite.
En tout cas, elle me permettra enfin de parler sans entrave
d'idées
qui me travaillent depuis toujours. Renaud Fortuner
LA DEMOCRATIE DIRECTE DANS UNE ASSOCIATION
Le nouveau bulletin ne doit pas inclure seulement d'arides
études
idéologiques ; l'idéal de la démocratie directe y
sera
aussi présenté par des exemples concrets.Je connais ainsi
un
club dont certaines pratiques sont un modèle de participation.
Par
exemple, lors de l'assemblée générale, chaque
membre
peut proposer sa candidature au bureau du club. Après un vote
symbolique,
tous les candidats sont admis car le bureau n'est pas composé
d'un
nombre fixe de membres mais comprend tous les gens qui acceptent de
consacrer
au club une partie de leurs loisirs.L'avantage par rapport à la
règle
de mise dans la plupart des associations est énorme. Le bureau
n'est
pas composé de personnes élues qui en tirent un certain
prestige
social et un réel pouvoir au sein de l'association, il regroupe
toutes
les bonnes volontés et les membres du bureau ne se
distinguent
des autres que parce qu'ils veulent bien travailler davantage.Les
élus
traditionnels devraient en prendre de la graine et se comporter, non
comme
des notables élevés par l'élection au-dessus du
commun
des mortels, mais comme des gens qui se dévouent au bien de la
communauté.
DE LA DISCUSSION BIEN COMPRISE
"La démocratie, c'est la majorité" disent certains.
Ce
n'est pas toujours juste. Si une action illégale est
approuvée
par la majorité, elle n'en reste pas moins illégale,
qu'il
s'agisse d'une action contraire aux lois, aux statuts d'une association
ou
aux principes fondamentaux de la moralité. De plus, la
majorité
peut parfois se tromper et prendre des décisions qui ne sont pas
les
meilleures pour atteindre le but recherché. C'est souvent le cas
lorsque
l'un des membres d'un groupe a pris l'ascendant sur les autres. Ces
derniers
ont tendance à le suivre sans vraiment s'interroger sur le
bien-fondé
de ses propositions. Je pense qu'il faut chercher l'origine de telles
situations
dans la façon habituelle de conduire les discussions. Lorsqu'une
question
importante se pose à un groupe de personnes et que plusieurs
solutions
sont possibles, l'un des membres du groupe donne son avis, les autres
se
forment immédiatement une opinion favorable ou
défavorable
sur la base d'une première impression subjective et
irréfléchie.
Les fortes personnalités manifestent leur opposition ou leur
soutien,
le ton monte, les plus timides n'osent pas faire entendre leur voix,
d'autres,
agacés par la discussion, se retirent dans le silence et on
finit
par accepter à contre-cœur un compromis qui ne plait à
personne
et qui est remis en cause à la réunion suivante. Pour
avoir
des discussions productives et moins acerbes, il suffit de faire
exactement
l'inverse.
1 - Partir d'une question et non d'une réponse
Si la discussion est lancée à partir d'une proposition ou
de
l'opinion de l'un des participants, les autres auront tendance à
choisir
immédiatement un camp sans avoir eu le temps de raisonner de
manière
objective. Une fois que quelqu'un a manifesté son choix, il va
le
défendre par tous les moyens, au mépris même des
faits
et de la logique. Se rendre aux arguments des autres est ressenti comme
une
défaite. Il faut au contraire commencer par poser une question
et
inviter les assistants à chercher ensemble une réponse.
2 - Le "remue-méninges" informel (brainstorming)
Pour commencer, le meneur de jeu (il en faut un) demande aux
participants
de dresser la liste de tout ce qui a trait à la question
posée.
Il laisse parler librement tous ceux qui le veulent mais, chose
nouvelle,
il inscrit sur un chevalet de conférence (un tableau peut faire
l'affaire)
les contributions de chacun en les classant dans les rubriques
suivantes
:- Les faits objectifs, avec deux sous-catégories : les faits
connus
et acceptés de tous et les faits inconnus ou controversés
;-
Les opinions subjectives, qu'il s'agisse de préférences
personnelles,
de conflits perçus entre deux faits ou de toute autre
contribution
qui ne peut pas être démontrée objectivement.A ce
stade,
le meneur de jeu essaye d'écarter toute proposition de solution.
S'il
n'y arrive pas totalement, il inscrira les solutions proposées
dans
un coin du tableau et refusera de les discuter.
3 - La recherche des faits
L'un des avantages du tableau est qu'il permet d'éviter que les
mêmes
arguments ou faits soient répétés. Lorsque plus
personne
ne parle, plusieurs situations peuvent se présenter. Dans le cas
le
plus favorable, tous les faits sont connus et les déclarations
inscrites
au tableau permettent de supposer que l'assemblée s'est
déjà
mise d'accord sur le consensus à adopter. Il ne reste
qu'à
l'énoncer et à l'adopter. Si plusieurs solutions sont
proposées,
il faut chercher s'il est possible de satisfaire tout le monde en les
adoptant
toutes, à condition qu'elles ne soient pas incompatibles. Dans
le
cas le plus fréquent, certains faits importants ne sont pas
connus.
Il faut alors interrompre la discussion et demander des volontaires qui
se
chargeront de trouver les données manquantes qui seront
présentées lors de la réunion suivante.
4 - La seconde réunion
Une fois tous les faits connus et inscrits à la vue de tous, le
meneur
de jeu demande à chacun de mettre par écrit la
réponse
qu'il propose à la question posée. Le meneur de jeu
ramasse
tous les papiers et les lit à voix haute sans en citer l'auteur.
Les
différentes réponses sont classées et inscrites au
tableau.
On peut alors se retrouver dans le cas favorable évoqué
plus
haut. Si un consensus ou un compromis n'apparaît pas
spontanément,
il faut rechercher la cause profonde de cette divergence de vues. En
effet,
la plupart du temps, un désaccord apparaît, non parce que
les
divers membres du groupe ne raisonnent pas tous de la même
façon
sur des faits connus et acceptés, mais parce qu'il existe un
conflit
portant sur un point plus fondamental. A titre d'exemple, lors d'une
discussion
sur le bien-fondé de l'organisation d'une activité
particulière
par une association, un différend peut apparaître sur les
buts
et objectifs de l'association elle-même.Dans un tel cas, il faut
impérativement
interrompre la discussion en cours qui ne peut pas aboutir et lancer
une
nouvelle discussion portant sur la divergence de vue qui vient
d'être
découverte. Bien entendu, cette nouvelle discussion devra passer
par
les étapes qui viennent d'être évoquées :
énoncé
d'une question, brainstorming, recherche des faits, solution. On peut
espérer
que les conflits portant sur des points fondamentaux seront rares. Dans
la
majorité des cas, une réponse sera trouvée et,
fait
important et différence notable avec la méthode de
discussion
courante, cette réponse aura été découverte
par
l'ensemble du groupe. Il n'y aura plus ni vainqueurs, ni vaincus et le
choix
fait par tous ne sera plus remis en question. Les conflits
irréductibles
surgiront souvent lorsque différents membres du groupe ont une
attitude
ou des croyances différentes sur certains points (tels que
l'importance
à accorder à l'application stricte des principes
démocratiques).
Il faudra alors prendre une décision sur l'existence du groupe.
La
discussion structurée aura au moins permis de mettre les choses
au
clair.La méthode de discussion que j'évoque ici peut
sembler
lourde, comparée aux échanges habituels à
bâtons
rompus, mais le consensus peut se former très rapidement et
surtout,
élaboré par tous, il ne sera plus remis en question.
L'emploi
d'un tableau peut trop rappeler l'école à certains mais
c'est
une pratique très courante, aussi bien dans le monde des
affaires
que dans celui des sciences ou chaque fois qu'un groupe doit prendre
une
décision sur un sujet brûlant. Loin d'être une
entrave
à la liberté individuelle, cette méthode de
discussion
permet à tous de s'exprimer, même les plus timides, tout
en
interdisant à quiconque d'imposer ses vues en criant plus fort
et
plus longtemps que les autres. La recherche en commun d'une solution
rapproche
les membres du groupe au lieu de les diviser. La démocratie
n'est
plus la dictature de la majorité, c'est le consensus.
DELIRES MUNICIPAUX
Ayant présenté ses vœux aux conseillers et aux
nombreuses personnes venues assister à la séance du
conseil municipal, le maire parla d'abord de l'étude de zonage.
Les formalités administratives initiales étant
achevées, il demanda au conseil de l'autoriser à faire
effectuer par les experts les travaux qui permettront de définir
les zones dans lesquelles il est techniquement possible d'installer la
future station d'épuration. Une fois ces études
achevées, une série de réunions publiques
permettra de
faire connaître leurs résultats aux habitants de la
commune, puis de permettre à ces derniers de discuter des
avantages et des inconvénients
de chacune des options et de choisir la meilleure. L'attribution de
noms
à quelques voies de la commune a été un autre
exemple
de participation bien comprise. Les habitants concernés ont
été
consultés et, grâce à un "remue-méninge"
très
productif, une liste de noms de rues a été
dressée. Elle
sera soumise à un référendum. Quelques autres
questions de gestion courante ayant été rapidement
réglées,
la séance officielle a été déclarée
close
et le maire a invité les personnes qui le souhaitaient à
prendre
la parole. La question du prochain départ à la retraite
du
boulanger de la commune a d'abord été soulevée. Le
maire
évoqua l'inquiétude de l'ensemble des habitants qui
craignent
de voir se fermer le dernier commerce du village et il déclara
que
le conseil allait rechercher activement un successeur. Le boulanger
annonça
alors qu'il avait trouvé un jeune couple prêt à
reprendre
l'affaire. Le maire s'en est réjoui et a promis de faire son
possible
pour que cette transition se passe dans les meilleures conditions. Le
représentant
de l'une des associations de la commune a alors annoncé une
autre
bonne nouvelle : l'organisation de séances de cinéma
mensuelles.
Il a indiqué au maire l'envoi prochain d'une lettre expliquant
ce
projet et demandant l'accès gratuit à la salle des
fêtes
pour ces séances qui profiteront à tous les habitants. Le
maire
l'a félicité de cette initiative et l'a assuré
qu'il
répondrait favorablement dès réception de cette
lettre.
Une conseillère ayant émis l'inquiétude de voir
les
autres associations du village réclamer elles aussi
l'accès
gratuit à la salle des fêtes, il lui a été
répondu
que si les autres associations étaient prêtes à se
dévouer
au bien de la communauté, il serait très heureux de les
aider
dans toute la mesure des possibilités.Moi, j'écoutais,
heureux
de voir la participation en action dans cette commune, heureux aussi de
voir que les discussions se passaient dans le calme et en toute
objectivité, sans les éclats de voix, les attaques
personnelles, les déclarations grandiloquentes, les fausses
sorties ridicules qui transforment trop souvent en pitreries
méprisables ce genre de réunions…C'est à ce moment
que le réveil a sonné. Je fais des rêves vraiment
abracadabrants ces temps-ci et je perds le contact avec la
réalité : il faudra que je me fasse soigner…
LA DEMISSION D'UN MAIRE
Selon une information communiquée par une lectrice
attentive,
Geneviève Delachaume, le maire de Saint-Denis a annoncé
sa
démission prochaine au cours d'une interview accordée
à
France Inter, le 14 décembre dernier. La raison de cette
démission
explique pourquoi il en est fait état ici : le maire de cette
commune
démissionne parce qu'il a été élu
président
de sa communauté de commune.Les textes existants ne
l'obligeaient
pas à le faire et il est malheureusement légal
d'être
à la fois maire d'une commune et président d'une
communauté
de communes. Je dis malheureusement parce que, à moins
d'être
un saint, le président sera naturellement tenté de
favoriser
sa commune, ne serait-ce qu'en y faisant financer par la
communauté
de communes des activités culturelles ou autres qui faciliteront
sa
réélection. Au cours de l'interview, le maire de Saint
Denis
a déploré que l'élection du président d'une
communauté
de communes ne se fasse pas au suffrage universel. Il n'est pas en
notre
pouvoir de changer la loi mais nous pouvons nous aussi regretter ce
genre
de dispositions. Qui sait ? Si l'opinion publique se prononce fermement
contre
le cumul absolu des mandats, les élus se décideront
peut-être
enfin à introduire ce concept dans la législation. Le
maire
de Saint Denis a également déclaré qu'il ne
regrettait
pas d'abandonner sa mairie car, a-t-il dit, après 13 ans,
des
habitudes ont été prises, certaines bonnes, d'autres
mauvaises
: son successeur aura l'occasion de garder les bonnes et se
débarrasser
des mauvaises. Quel homme sensé et quel dommage que la loi ne
limite
pas la durée du séjour au pouvoir à tous les
niveaux
!
APPEL AUX LECTEURS ATTENTIFS
Si vous vous intéressez à la démocratie sans pour
autant
vouloir écrire des articles, envoyez-moi les informations dont
vous
avez connaissance sur de bons ou de mauvais exemples de pratiques
politiques.
Elles seront publiées ici.
ET VOUS VOULEZ QU'ILS VOUS AIDENT ?
Je collectionne des remarques ou des messages que l'on m'envoie
de
temps en temps. Un membre de Verrue Quoi, à un moment où
j'essayais
de nouer des liens entre l'association et la mairie de Verrue, m'a
ainsi
fait remarquer que l'association était issue de la liste
"Démocratie
Directe" présentée lors des élections municipales
de
2001, que c'était donc une association "d'opposition", et il a
conclu,
comme si cela allait de soi : "Et vous voulez qu'ils vous aident ?"J'ai
toujours
trouvé cette attitude totalement anti-démocratique. Pour
moi,
elle consiste à dire que, une fois l'élection
passée
et les vainqueurs élus, la minorité n'a plus le droit de
parler
(ni d'être écoutée, ce qui revient au même).
Le
peuple, ce n'est pas seulement la majorité, c'est aussi la ou
plutôt
les minorités et même, c'est malheureux mais c'est ainsi,
tous
les extrémismes. Que la décision finale appartienne
à
celui qui a été élu, c'est normal dans le
système
actuel, mais que ce décisionnaire en profite pour ne tenir aucun
compte
de l'opinion et des désirs des minorités, ce n'est plus
de
la démocratie, c'est de la dictature.La remarque que j'ai
citée
montre que cette attitude est malheureusement bien ancrée et
qu'elle
est acceptée même par ceux qui en pâtissent. Il sera
donc
difficile de la faire évoluer mais il est indispensable
d'essayer.
POURQUOI L'AUBEPINE ?
J'espère que vous avez admiré dans l'en-tête du
bulletin
le symbole de Démocratie Directe : une fleur d'aubépine
dessinée
par mon fils, Aimery. Pourquoi l'aubépine ? C'est une fleur de
chez
nous, très commune dans les haies (quand il en reste) et
pourtant
très belle, d'une beauté naturelle puisque
l'aubépine,
c'est un peu l'ancêtre de la rose sans toutes les fioritures
artificielles
infligées à cette dernière.Mais surtout, la fleur
d'aubépine,
c'est cinq pétales égaux mais séparés. Cinq
individus
égaux et indépendants qui, unis, font une fleur
merveilleuse
dans sa simplicité : que pouvait-on trouver de mieux comme
symbole
de la Démocratie Directe ?
Numéro 2
Avril
2005
POUR DIALOGUER IL FAUT ETRE DEUX
La presse communale (Bulletin Verrue Quoi n° 21, page 5) a
récemment fait état d'une interview accordée par
Monsieur Abelin, député dont la circonscription inclut la
commune de Verrue. A une question portant sur l'application de la
démocratie participative dans une commune comme
Verrue, M. Abelin a répondu que "Le conseil municipal dans une
petite
commune est déjà une bonne forme de démocratie
participative"
et que "avec un conseiller municipal pour une trentaine d'habitants (…)
il
est aisé pour le citoyen de Verrue qui en a la volonté
d'intervenir
par l'entremise de l'un de ses représentants au conseil
municipal".
Il est un fait que Monsieur Abelin, lui, joue le jeu de la
participation. Je peux en témoigner car je corresponds avec lui
depuis que je lui ai signalé dans le calcul des retraites une
erreur technique qui se traduit par une injustice pour certaines
personnes. Monsieur Abelin a déjà interpellé deux
fois le Ministre responsable et je ne désespère pas, avec
son aide, d'arriver à faire modifier la loi. La situation est
tout autre dans notre commune. J'ai rendu compte ailleurs (voir le
bulletin Verrue Quoi n° 13, page 4) de l'échec de mes
tentatives de collaboration
avec la municipalité à qui je demandais de soutenir
diverses
activités qui auraient été
bénéfiques
pour Verrue (balisage de sentiers en forêt,
télétravail,
etc.). Comme je l'expliquais dans l'article de juin 2003, après
un
entretien assez cordial, j'ai finalement appris que "la mairie
n'était
pas partie prenante pour ces deux projets". J'ai fait une nouvelle
tentative
en novembre 2004 en signalant au Maire l'existence de solutions
techniques
qui pourraient permettre d'installer le haut débit Internet sans
attendre
le bon vouloir de France Télécom. Cette lettre n'a jamais
reçu
de réponse. Il n'est donc pas possible de se reposer sur les
élus
pour mettre en oeuvre la participation car rien ne les oblige à
écouter
les suggestions de leurs administrés, encore moins à les
entendre.
Même si c'était le cas, une telle écoute ne
suffirait
pas. En effet, la participation ne se limite pas à
écouter
les doléances ou les commentaires des personnes qui ont la
volonté
d'intervenir. La participation, c'est la pierre angulaire du
développement
durable qui, au-delà de la bonne gestion des ressources
naturelles,
exige que ce soit l'ensemble de la communauté qui adopte les
projets
pour mieux les porter. En effet, si un projet n'est pas soutenu
activement
par tous les habitants d'une région donnée, il a peu de
chances
de durer. Ce soutien actif ne peut être obtenu que si les
personnes
en question ont participé à toutes les étapes du
projet,
depuis sa conception. Les élus doivent écouter les gens
qui
ont quelque chose à leur dire, c'est évident, mais ils
doivent
aussi faire en sorte que la majorité silencieuse puisse
s'exprimer.
J'ai décrit ailleurs (bulletins Verrue Quoi n° 9, page 8,
n°
14, page 5, n° 15, page 7, n° 16, page 5, etc.) comment il
serait
possible de créer un climat permettant à l'ensemble de la
population
de participer réellement à toutes les grandes
décisions.
J'y reviendrai ici à l'occasion puisque, c'est évident,
le
message n'est pas passé. En attendant, en dépit de
l'optimisme
manifesté par Monsieur Abelin dans l'article cité plus
haut,
il est évident que l'application de la participation à
Verrue
ne passe pas par les élus. La question qui lui avait
été
posée reste donc sans réponse : comment dialoguer avec
les
élus quand ils se bouchent les oreilles ?
FAUT-IL S'EN REMETTRE AUX EXPERTS ?
On parlait déjà l'année dernière du
référendum sur la constitution européenne. Un
lecteur attentif, Monsieur Provost, maire de Coussay, m'a transmis un
article de la Nouvelle République dans lequel une lectrice se
demande si elle sera assez compétente pour
juger du bien-fondé du texte proposé. Elle
considère que ceci est du ressort des "techniciens",
c’est-à-dire des parlementaires qui la représentent.
"Après tout, écrit-elle, ce sont eux et les partis
politiques qui nous diront ce qu'ils en pensent et ce sera en fonction
de leurs avis et des sensibilités qui s'exprimeront que nous
nous déciderons".Quelle incroyable démission et quelle
atteinte à l'idéal de démocratie et de
participation ! Que les aspects techniques de la constitution soient du
ressort des techniciens,
c'est évident, mais ces aspects techniques ne sont que des
solutions
qui permettent d'atteindre un certain but. Ce but, cet espoir que
représente
la construction européenne, c'est quelque chose qui doit
être
choisi par chacun de nous. Ce n'est qu'une fois le but à
atteindre
défini qu'il faudrait faire intervenir les experts. En fait,
dans
le monde idéal, il faudrait que des questions aussi importantes
que
l'Europe soient définies au cours d'une longue discussion
à
laquelle participeraient tous les citoyens et qui serait
facilitée
par les experts, le rôle de ces derniers se limitant à
expliquer
le domaine des choses possibles et les conséquences des divers
choix.Dans
la réalité, que se passe-t-il ? Ce texte est long et
complexe
mais lisible. Cependant, les citoyens n'ont pas été
préparés
à le lire et certains concepts n'ont jamais été
expliqués (tels que la différence entre une
fédération et une confédération).
D'autre part, certains politiciens se servent du
référendum
pour satisfaire leurs ambitions personnelles et certains
électeurs
risquent de profiter du vote pour exprimer leur mécontentement
en
oubliant l'importance de l'enjeu. Qu'allez-vous répondre
à
la question qui sera posée lors du référendum ?
Allez-vous
suivre les consignes d'un homme ou d'un parti politique ou allez-vous
décider
par vous-mêmes ? Vous ne disposez peut-être pas de toutes
les
informations mais vous en savez assez pour répondre à la
vraie
question : êtes-vous pour ou contre l'intégration
européenne
?
LE REFERENDUM EUROPEEN
Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez demander un
résumé de 28 pages au 08 10 20 05 25 (prix appel local)
ou consulter ces sites :www.constitution-europeenne.fr/
www.vie-publique.fr/actualite/dossier/constitution_europeenne/ Si
vous
n'avez pas accès à Internet, voici la liste des
principaux
arguments des partisans du non et du oui :
Pour le NON :
1. Le traité constitutionnel est un pas vers un Etat
fédéral européen
2. Le traité diminue les pouvoirs des parlements nationaux sur
le
plan des lois, de la politique étrangère, de l'emploi, de
l'immigration,
de l'économie, etc.
3. Le traité risque de déstabiliser l'OTAN, seule
organisation
armée capable de résoudre les conflits internationaux
(ça,
on sait d'où ça vient : ça va Bush, retire ta
fausse
barbe, on t'a reconnu !).
4. Le traité n'accorde pas suffisamment de pouvoirs aux citoyens.
5. La constitution européenne n'est pas modifiable
5a. Le traité "fige dans le marbre" une Europe
néo-libérale.
6. Le traité est un leurre pour éviter d'interroger les
citoyens
sur l'entrée de la Turquie.
Pour le OUI :
1. Le traité consolide l'Union européenne.
2. Le traité reconnaît un rôle aux parlements
nationaux
qui peuvent proposer de nouvelles lois. Il respecte l'identité
et
les "fonctions essentielles" des Etats membres.
3. La création du ministère européen des affaires
étrangères
et le renforcement de la coopération militaire (en attendant
l'armée
européenne) permettront à l'Europe de tenir sa place sur
la
scène internationale et de faire équilibre à la
super-puissance
américaine.
4. Le droit d'initiative populaire permettra aux citoyens de soumettre
des
propositions de lois (pétitions ayant recueilli plus de un
million
de signatures).
5. Même Giscard d'Estaing reconnaît que le texte est
susceptible d'être amélioré.
5a. Le néo-libéralisme sévit déjà,
avec
ou sans Europe : rien n'empêche de lutter contre lui au sein de
l'Europe.
6. La question de la Turquie n'est pas évoquée dans le
projet
de constitution et l'adoption du traité n'empêchera pas un
débat
sur ce point à l'avenir.
POLITIQUE ETRANGERE EUROPEENNE
Voici la traduction du début d'un article paru dans le
International Herald Tribune du 19 février dernier. "Quand le
Président George
W. Bush arrivera ce week-end, il sera confronté à un
aspect
du grand projet européen qui obtient habituellement moins
d'attention que la monnaie commune ou le marché unique : une
politique étrangère européenne commune."L'un des
principaux architectes de la nouvelle politique, Robert Cooper, la
décrit de cette manière : "Ce
n'est pas la realpolitik" [Politique internationale basée sur
des
rapports de force et des possibilités concrètes sans
influence
idéologique]."Cooper a participé à
l'élaboration de l'idée d'un "impérialisme
libéral volontaire" : l'Union européenne persuade des
pays d'adopter ses manières paisibles et démocratiques,
non par une conquête armée mais en offrant
un accès à ses marchés, ses budgets d'aide ou
même
le prix suprême que sont l'admission et l'entrée dans ses
conseils.
"C'est un style de politique étrangère non
organisée
qui cherche à changer le monde de manière autre que par
une
confrontation ou un conflit. C'est une philosophie, comme Bush le
découvrira
peut-être pendant sa visite, qui s'oppose à la
pensée
U.S., du moins dans son incarnation néo-conservatrice
actuelle."Il
y a quelque chose que les gens perçoivent dans l'U.E. : sa paix
et
sa prospérité, son idée d'une communauté de
démocraties",
a déclaré Cooper. (etc.)
UN EXEMPLE A NE PAS SUIVRE : LE SYSTEME ELECTORAL AMERICAIN
Vous vous êtes peut-être posé des questions en
novembre dernier sur la façon dont était élu le
président des Etats-Unis et vous vous êtes demandé
comment il arrivait parfois que le candidat choisi par la
majorité des votants ne remporte pas l'élection. La
raison en est le vote en deux étapes appliqué
là-bas. Les citoyens de base ne votent pas en novembre pour un
des candidats mais pour élire 538 "grands électeurs" qui,
eux, votent
le mois suivant pour choisir le nouveau président. Les
Etats-Unis comportent
actuellement 50 Etats et chaque Etat dispose d'un certain nombre de
grands
électeurs en fonction de sa population. Par exemple, la
Californie,
avec plus de 11 millions d'électeurs, dispose de 55 grands
électeurs
tandis que l'Alaska (240 000 électeurs) n'en a que 3. Il faut
savoir
aussi que l'élection des grands électeurs est du type
"tout
ou rien" : le candidat qui obtient la majorité des voix dans un
Etat
remporte tous les grands électeurs de cet Etat. Bush a obtenu 60
608
582 voix qui lui ont donné 286 grands électeurs tandis
que
Kerry n'a eu que 57 288 974 voix et 252 grands électeurs.
Maintenant,
rêvons. Supposons que 107 568 électeurs du Colorado, 21
568
électeurs du Nevada et 6 048 électeurs du Nouveau Mexique
aient
changé d'avis et voté Kerry au lieu de Bush. Ce dernier
aurait
encore eu une majorité importante de voix sur l'ensemble du
pays,
60 473 398 contre 57 424 158 pour son adversaire, mais Kerry aurait
empoché
les 19 grands électeurs de ces trois Etats et il serait devenu
Président. C'est ce qui s'est passé en 2000 : Al Gore a
eu 500 000 voix de plus que Bush mais c'est ce dernier qui a
été élu.Ce système absurde remonte à
la naissance des Etats-Unis quand il a été choisi pour
s'assurer que l'élection du président ne soit pas soumise
aux "passions de la populace". On ne faisait pas confiance aux citoyens
ordinaires pour décider qui dirigerait le pays, tout ce qu'on
leur permettait, pour leur faire croire en la démocratie,
c'était
de choisir des notables qui, eux, pourraient faire ce choix entre gens
comme
il faut. Les Américains ont horreur de toucher à leur
constitution,
c'est ce qui explique que ce système archaïque et
parfaitement
anti-démocratique persiste de nos jours mais des craquements se
font
entendre et il est question d'introduire une répartition
proportionnelle
des grands électeurs dans chaque Etat. Il faudra encore attendre
pour
que soit abandonné le principe même d'une élection
à
deux étages. Ces Américains quand même ! Ce n'est
pas
chez nous qu'on verrait des élus, des sénateurs par
exemple,
être choisis non directement par les citoyens ordinaires, par
vous
et moi donc, mais par des notables, des gens biens non soumis aux
passions
de la populace, des maires, des conseillers généraux et
des
députés par exemple…
LE COMPLEXE MILITARO-INDUSTRIEL
Intéressante émission le 15 février dernier, sur
Arte qui démontait les rouages du "complexe militaro-industriel"
aux Etats-Unis. Il s'agit d'une alliance de fait entre les grandes
sociétés qui travaillent pour la défense, les
militaires et les politiques. Les unes veulent vendre toujours plus
d'armes, les autres veulent de l'avancement et les politiciens
s'empressent de les satisfaire en inventant des guerres dont l'Irak
n'est que l'exemple le plus récent et le plus
éhonté. L'existence de ce complexe est un fait bien
connu, il a même été annoncé par Eisenhower
qui a déclaré à la fin de son mandat de
Président : "La présence simultanée d'un
énorme secteur militaire et d'une vaste industrie de l'armement
est un fait nouveau dans notre histoire. (…) Dans les organes
politiques, nous devons veiller à empêcher le complexe
militaro-industriel
d'acquérir une influence injustifiée, qu'il l'ait ou non
consciemment
cherchée". L'histoire américaine récente nous
montre
que l'avertissement d'Eisenhower n'a pas été
écouté.Et
nous, en France ? Nous n'avons pas de complexe militaro-industriel et
nous
n'avons plus le poids international suffisant pour déclencher
des
guerres mais ceci ne veut pas dire qu'il n'existe pas une collusion
entre le monde industriel et le monde politique. Chez nous, on appelle
ça la "pompe à fric". Le procès Elf en a
récemment démonté les rouages : Elf construit des
installations en Afrique en faisant un devis nettement
surévalué, disons 100 millions de francs pour fixer les
idées. Les installations sont construites au coût
réel, disons 50 millions de francs. Quelques années plus
tard, les responsables
africains annoncent que leur pays est incapable de payer cette dette.
Dans
un grand geste de générosité envers les pays
défavorisés,
la France annule la dette de 100 millions de francs. Le budget de
l'Etat,
c'est à dire votre argent, contribuables mes frères,
couvre
donc le montant total de la facture, soit 100 millions de francs.
Cinquante
millions vont régler les dépenses réelles de la
construction
et les cinquante autres disparaissent… Dans le passé, ces
pratiques
servaient au financement occulte des partis politiques. Ce financement
est
maintenant assuré de manière plus ouverte paraît-il
(bien
que l'argent vienne toujours de votre poche) mais la "pompe à
fric"
a-t-elle pour autant cessé de fonctionner ?
L'INITIATIVE POPULAIRE
L'article I-47 du projet de constitution européenne introduit un
progrès considérable de l'idéal de
démocratie
participative. Il prévoit la possibilité de soumettre
à
la Commission européenne une proposition de loi dès que
cette
proposition a réuni un million de signatures de ressortissants
d'un
certain nombre de pays membres. Bien sûr, les partisans du non
ont
eu tôt fait de dire que cet article n'allait pas assez loin car
la
Commission peut refuser de donner suite à la pétition.
Cependant,
si une pétition recueille des dizaines de millions de
signatures,
comment la Commission pourrait-elle refuser d'en débattre ?
J'admets
qu'il aurait été préférable d'adopter un
système
ressemblant à celui qui est pratiqué en Californie et
dans
d'autres Etats américains. Là, les pétitions qui
ont
recueilli un nombre suffisant de signatures sont
présentées aux citoyens lors de l'élection
suivante. En Californie, lorsque vous allez voter pour le
Président, le gouverneur de l'Etat, votre sénateur ou
votre représentant, vous devez aussi donner votre avis sur un
certain nombre de propositions. Celles qui obtiennent plus de 50 % de
"yes" sont
adoptées. L'article I-47 reste très en deçà
d'un
tel système, c'est vrai, mais il ouvre un droit européen
qui
n'existe même pas dans notre propre constitution. Ne ratons pas
cette
possibilité qui nous sera ouverte d'engager enfin un
débat
sur des questions encore tabou : la taxe Tobin, les OGM ou les droits
des
salariés, pour n'en citer que quelques-unes.
SEMI-MARATHON DE VERRUE
La troisième édition du semi-marathon de Verrue aura lieu
le dimanche 8 mai. Rendez-vous sur la Ligne Verte à
Genéton
à 9 h 30.
Numéro 3
Juillet
2005
APRES LE 29 MAI…
J'ai mal à l'Europe mais je ne veux pas m'écarter de la
ligne de conduite que je me suis fixée pour rédiger
"Démocratie Directe" et je vais essayer de n'examiner que les
aspects purement idéologiques de l'échec du
référendum. Si certains lecteurs attentifs trouvent que
je n'ai pas respecté ce contrat, qu'ils n'hésitent pas
à me le dire. On peut en effet tirer de cette consultation
populaire
plusieurs enseignements sur la manière dont la démocratie
est
vécue dans notre pays et je vais en examiner quelques-uns, en
particulier
la confusion faite par beaucoup entre les exercices pourtant bien
différents
que sont le plébiscite et le référendum, les
mensonges
qui ont faussé le processus démocratique et quelques
autres
points que je vous laisse découvrir. J'ai ajouté un petit
rappel
historique car "tout peuple qui ignore son passé est
condamné
à le répéter."Je reviendrai dès le prochain
numéro
à des sujets moins brûlants.
REFERENDUM ET PLEBISCITE
Lors de la campagne sur la constitution européenne, Martin
Schulz, chef du groupe socialiste à l'assemblée
européenne s'est vu répondre par une personne qu'il
interrogeait dans la rue : " Je vais voter non parce que Raffarin m'a
volé mon lundi de Pentecôte !" (Le Monde). Au-delà
de l'anecdote, cette réponse montre bien
que beaucoup de gens ont voté non parce qu'ils n'étaient
pas
contents de la politique française actuelle. D'après une
enquête
auprès de personnes qui venaient de voter le 29 mai, 52 % de
celles
qui ont voté non l'ont fait en pensant "plutôt aux
problèmes
nationaux" qu'à l'Europe.On peut comprendre que des gens mal
payés
ou au chômage, incapables de joindre les deux bouts, expriment
leur
désespoir et leur colère par tous les moyens, y compris
lorsqu'on
leur pose une question sur une constitution européenne,
qui
n'a donc rien à voir avec la politique française du
moment.Il
ne faut cependant pas confondre deux choses bien distinctes : le
référendum et le plébiscite. Le plébiscite,
c'est le vote direct du corps électoral par oui ou par non sur
la confiance à accorder à l’équipe au pouvoir. Le
référendum c'est le vote direct du corps électoral
par oui ou par non sur une mesure qui lui est proposée ou sur
une question qui lui est posée. Les deux ont souvent
été considérés comme des modes de mise en
œuvre de la démocratie directe, et le présent bulletin ne
peut donc que les approuver a priori, mais ils sont malheureusement
trop souvent dévoyés.Le plébiscite est
discrédité car il a permis à des hommes sans
scrupules
de prendre le pouvoir ou de s'y maintenir. Sa large utilisation dans la
France
napoléonienne, l'Allemagne nazie ou l'Espagne franquiste ne
contribue
pas peu à ce désaveu. Plus fondamentalement, il faut bien
voir
que le plébiscite ne demande pas aux citoyens ce qu'ils veulent
mais
qui ils veulent. Sous couvert de démocratie directe, il ne leur
permet
en fait que de se choisir un maître.Tout autre est le
référendum
qui permet aux citoyens de s'exprimer. Malheureusement, il est rarement
bien
employé. Bien des référendums dans l'histoire ont
été
des plébiscites déguisés. Le plus
célèbre
est celui que Napoléon III organisa en mai 1870 et qui demandait
aux
Français d'approuver à la fois la politique de l'Empereur
et
une
réforme de la constitution faisant des concessions à
l'opposition. Le référendum, boudé par la
IIIème et la IVème républiques est remis au
goût du jour par De Gaulle qui s'en sert pour raffermir son
pouvoir. En 1969, lors du référendum sur la
régionalisation, il annonce qu'il démissionnera en cas de
victoire du non. La suite est édifiante : le non l'emporte, De
Gaulle
démissionne, et le Président suivant (Pompidou) met en
place
la régionalisation sans que les électeurs s'en offusquent
!
Le plébiscite a donc échoué mais la question
effectivement soumise au référendum a été
acceptée. Quelle
salade !Le référendum du 29 mai évitait tous ces
obstacles
: absence de crise, simple constatation de la poursuite d'une
évolution
qui dure depuis 50 ans, absence de conflit entre les partis, puisque
les
quatre principales formations politiques étaient d'accord (UMP,
UDF,
socialistes et verts) mais ça n'a pas empêché les
dérapages
puisque, nous l'avons vu, beaucoup de gens ont voté non pour
voter
contre Chirac. Que s'est-il passé ? Je crois que les
responsables
politiques n'ont pas fait leur travail et n'ont pas expliqué aux
gens
la différence entre référendum et
plébiscite.
Il se peut que certains l'aient fait sciemment ("vous n'allez quand
même
pas voter comme Chirac") mais quand le non a pris de l'avance les
partisans
du oui se sont montrés incapables de réagir et sont
restés
dans l'optique habituelle des luttes entre les partis (ou des luttes
d'influence
entre responsables à l'intérieur d'un parti). Les
responsables
qui ont essayé de présenter un front uni se sont fait
taper
sur les doigts. Après la victoire du non, de nombreuses voix se
sont
élevées pour demander la démission de Chirac, qui
s'en
est tiré en changeant de gouvernement. Je n'ai rien contre le
départ
de Raffarin mais ce n'était pas le moment. Cette décision
conforte
dans l'esprit des Français l'idée que la question qui
leur
était posée était : "Faites-vous confiance aux
hommes
qui vous gouvernent ?"On peut espérer qu'une nouvelle
consultation sera organisée un jour sur l'Europe (je suis
optimiste de nature) et
que vous aurez de nouveau à répondre à une
question. Tout ce que je souhaite, c'est que tout ceux qui voteront non
le feront pour des raisons valables et non parce qu'ils auront une fois
de plus confondu référendum et plébiscite.
"[En Suisse] le référendum se présente
encore
aujourd’hui sous un jour particulièrement heureux.
Véritable
« école de civisme », il permet aux électeurs
de
se prononcer sur des questions concrètes, nettement
posées,
excluant tout malentendu. Le choix effectué n’implique ni
approbation
ni rejet de la politique générale du gouvernement.
Respectueux
de ces règles, les partis politiques donnent rarement des
consignes
de vote. Par ailleurs, tout est mis en œuvre pour faciliter la
tâche
des électeurs et leur libre détermination."
(Encyclopaedia
Universalis, article "Référendum et plébiscite").
Heureux Suisses !… mais ils ont peut-être reçu une
éducation
civique digne de ce nom.
L'INITIATIVE POPULAIRE AUX ETATS-UNIS
Le Monde du 7 juin nous apprend que le SMIG américain,
bloqué dans l'ensemble des Etats-Unis à 5,15 dollars
(4,22 euros) de l'heure depuis huit ans, a été
récemment augmenté localement par 18 Etats : il a
été porté par exemple à 7,35 dollars dans
l'Etat de Washington. Des augmentations similaires adoptées au
parlement dans d'autres Etats ont fait l'objet du veto de gouverneurs
républicains
comme Arnold Schwarzenegger, en Californie. Ce qui est passionnant du
point
de vue de la démocratie directe, c'est que des pétitions
circulent
dans ces Etats pour soumettre des "référendums
d'initiative
populaire" au vote des citoyens lors des prochaines élections,
en
2006. D'après les sondages, le résultat ne fait pas de
doute
puisque 86 % des personnes interrogées sont favorables à
une
hausse du SMIG.Voici donc un exemple concret du pouvoir que donne aux
citoyens
ordinaires ce type de référendum inexistant en France
mais
que le projet de constitution récemment refusé aurait pu
introduire
en Europe.
Dommage…
LE POIDS DES MENSONGES
Le référendum du 29 mai et les discussions
passionnées qui l'ont précédé sont parfois
présentés comme "une grande victoire de la
démocratie". Il est vrai que les citoyens
ont été consultés directement et qu'ils ont pu
faire
leur choix en toute liberté. Mais ont-ils vraiment choisi en
toute
connaissance de cause ? "Les uns disent une chose, les autres disent
l'inverse,
on n'y comprend plus rien." Combien de fois a-t-on entendu cette
plainte
au cours de la campagne ? Partisans et adversaires du projet
interprétaient les mêmes articles de la constitution de
manière totalement opposée.
Il est trop tard maintenant pour convaincre qui que ce soit mais on
peut
au moins rappeler trois points précis qui permettront de
déterminer
qui s'était trompé… ou avait
délibérément menti.
Le Plan B
Il a été dit que voter non allait permettre de mettre en
œuvre
un "Plan B" consistant en l'élection d'une Assemblée
constituante
chargée d'élaborer une constitution plus sociale et plus
démocratique.
Les partisans du oui ont dit qu'il n'y aurait pas de plan B et qu'il
est
illusoire d'espérer la réunion d'une telle
Assemblée
constituante. Maintenant que le non l'a emporté, on va pouvoir
savoir
qui avait raison : Dans les deux années à venir :- une
assemblée
constituante va-t-elle être réunie ? - un nouveau projet
"plus
social et plus démocratique" va-t-il être
élaboré
et accepté par les 25 pays européens ?- ou bien va-t-on
assister
à un replâtrage des institutions existantes mettant
l'accent
sur les aspects purement économiques de l'Europe ?
La Turquie
Certains partisans du non, Philippe de Villiers en tête, ont dit
que
voter oui, c'était faire entrer la Turquie dans l'Union
européenne.
L'hostilité de beaucoup de Français envers ce pays a donc
incité
certaines personnes à voter non. Rendez-vous le 3 octobre, date
à
laquelle doivent commencer les discussions concernant une
éventuelle
entrée de la Turquie : - soit ces discussions n'ont pas lieu et
Philippe
de Villiers avait raison,- soit elles ont lieu en dépit de la
victoire
du non et Philippe de Villiers est un gros menteur. Remarquez qu'il
sera
peut-être sauvé par le gong car la Turquie commence
à
se demander si ça vaut le coup de rejoindre la
pétaudière
qu'est devenue l'Europe et s'il ne vaudrait pas mieux pour elle se
tourner
vers les Etats-Unis !
La directive Bolkestein
Les partisans du non ont fait un lien entre la constitution et cette
directive
(libéralisation des services) et ont prédit une invasion
de
plombiers polonais si le oui l'emportait. Il faudra voir si, comme le
disaient
leurs adversaires, cette directive revient sur le tapis en dépit
du
rejet de la constitution. Je sais que les peuples ont la mémoire
courte
et que les mensonges des politiciens sont oubliés d'une
élection
à la suivante. Comptez sur moi pour vous tenir au courant !
PETIT RAPPEL HISTORIQUE
19 juillet 1948 : la France (Georges Bidault puis Robert Schuman)
propose la création d’une Assemblée européenne
élue au suffrage universel et dotée de pouvoirs
supranationaux. Les Anglais sont contre.
9 mai 1950 : Pour désamorcer un conflit latent entre la France
et l'Allemagne au sujet de la Sarre, la France (Jean Monet) propose une
Communauté européenne du charbon et de l’acier.
Octobre 1950 : la France (René Pleven) propose la
création d'une armée européenne groupant les Six
de la C.E.C.A. 27 mai
1952 : signature à Paris du traité sur la
Communauté européenne de défense (C.E.D.) 30
août 1954 : l'Assemblée
nationale française refuse de ratifier ce traité. Le
"non"
au traité regroupe les gardiens de l'indépendance
nationale
(à l'époque, c'était les gaullistes du R.P.F.) et
ceux
qui refusent la création d'une "Europe des trusts" (les
communistes)
1-3 juin 1955 : la conférence de Messine relance la construction
de l'Europe en proposant la création d'un "marché commun"
purement économique.
2005 : la France (Giscard d'Estaing) propose un projet européen
comportant à la fois un certain nombre d'avancées
sociales et un premier pas vers l'intégration politique. Les
Anglais sont contre.
29 mai 2005 : en France, les gardiens de l'indépendance
nationale et ceux qui refusent une Europe "libérale" votent non.
18 juin 2005 : les dirigeants européens décident de faire
une "pause" dans la construction européenne et de revenir
à
une intégration purement économique.
2055 : la France …
QUESTIONS A UNE PERSONNE DE GAUCHE QUI A VOTE NON
Parmi tout ce qui s'est dit à l'occasion de ce
référendum, j'avoue que le "Plan B" que doit permettre la
victoire du non me plonge dans des abîmes de perplexité.
(Je rappelle que le Plan B n’a jamais été clairement
défini par ceux qui l’annonçaient mais il semble passer
par l’élection d’une assemblée constituante qui serait
chargée de rédiger un nouveau projet de constitution.)
Chacun est libre de voter comme il l’entend, bien sûr, mais je
voudrais
comprendre et j’espère qu’une personne de gauche ayant
voté
non acceptera de répondre.
La question principale est : Croyez-vous encore au plan B ?
Une réponse positive entraîne aussitôt les questions
suivantes
:
- D'après vous, comment va se présenter ce plan ?
- Comment le mettre en œuvre ?
- Comment en faire accepter l’idée par les 25 pays de l'Union
européenne
?
- Des pays comme l'Angleterre ou les pays scandinaves souhaitent une
Europe
ultra-libérale. L'échec du référendum ne
va-t-il
pas leur donner l'occasion d'engager l'Europe dans cette voie ?
- Un certain nombre de Français ont voté non pour
s'opposer à une intégration politique qui menace
l'indépendance nationale. Comment leur faire accepter
l'idée d'une assemblée constituante qui sera par nature
au-dessus des parlements nationaux ?
Si la réponse à la première question est "non",
une
seconde grande question s’impose :
Est-ce que vous croyiez au plan B avant le 29 mai ?
Si oui, en somme vous vous êtes fait avoir par ceux qui
promettaient que votre non allait tout arranger. J’espère que
vous vous en souviendrez et que vous leur demanderez des comptes.
Si vous n’avez jamais cru au plan B et que vous avez quand même
voté
non, que croyez-vous qu’il va se passer maintenant ? Les commentateurs
évoquent
deux possibilités :
- au mieux (si on peut dire), un retour au traité de Nice,
c’est-à-dire
à la partie 3 du projet qui vient d’être rejeté ;
- au pire l’abandon de l’Europe politique et une évolution vers
une
Europe libérale entièrement tournée vers le
marché.
Puisque vous avez voté non sans croire au plan B, vous devez
être
d’accord avec eux. N’est-ce donc pas un résultat assez paradoxal
de
votre vote ?
A gauche, on voit s'opposer ceux qui, comme vous, n'acceptaient aucun
compromis
et ceux qui considéraient que le projet allait aussi loin que
possible
dans l'état actuel des choses. Ne pensez-vous pas qu'on va voir
se
recréer deux camps, les purs et durs d'un côté, les
réformistes
de l'autre ?
Enfin, et pour revenir à la réflexion sur la
démocratie
qui est l’objet de ce bulletin, n'est-il pas plus démocratique
de
rechercher le dialogue et le compromis entre toutes les parties
concernées
que de vouloir la victoire totale de ses idées ?
LE SEMI-MARATHON DE VERRUE
La troisième édition de la course a
bénéficié d'un soleil radieux, d'une
température propice et d'un léger vent favorable. Les
coureurs ont été ravitaillés et encouragés
par plusieurs cyclistes. La journée s'est terminée par un
pique-nique
à La Cure. La course a réuni 18 participants (5 de plus
qu'en
2004). Voici les résultats :Course de 10,4 km : Geneviève
Delachaume
(1h01), Maryse Bodineau (1h02), Carol Yven (1h 08)Semi-marathon (21,165
km)
: Pascal Morisseau (1h31), Sébastien Meunier (1h31),
Jean-Noël
Bodin (1h32), Patrick Delépine (1h33) Yves Bodineau
(1h38),
Alain Guérin (1h47), Renaud Fortuner (1h47), Patrick Prinay
(1h48),
Philippe Savoie (1h49), Jean-Claude Mabilleau (1h55), Danielle
Morisseau
(1h57), Bernard Bourreau (2h), Michel Gaudin (2h01), Nadine Proust
(2h05)
et Bettina (2h17).
Numéro 4
Octobre
2005
POUR EN REVENIR A LA DEMOCRATIE DIRECTE
Le dernier numéro était presque entièrement
consacré au référendum européen,
actualité oblige, mais il est temps maintenant de revenir au but
principal de ce bulletin : la démocratie directe et sa mise en
application pratique.Comme point de départ, je
profite de la lettre reçue d'un lecteur attentif (qui m'a
demandé de ne pas citer son nom pour des raisons
professionnelles) qui réagit ainsi à l'article "De la
discussion bien comprise" (voir DD, numéro 1, pages 2 et 3) :
"Je suis d'accord sur le fait que pour avancer il faut "partir d'une
question
et non d'une réponse". La méthode du "brainstorming" est
bien
connue, elle a fait ses preuves à travers de nombreux tests (le
choix
d'équipements de survie par exemple). Si elle est efficace
à
petite échelle je pense qu'elle n'est plus viable lorsqu'on
discute
à l'échelle d'une nation et ce pour plusieurs raisons :
tout
d'abord nous sommes trop nombreux, deuxièmement l'information
disponible
n'est pas fiable." "Il est impossible de réunir toutes les
personnes
d'une nation autour d'une table. C'est pourquoi nous élisons des
représentants. Mais nous représentent-ils vraiment ? Je
pense que non car ces représentants, sitôt élus,
n'ont plus d'autres soucis que de conserver un maximum de pouvoir un
maximum de temps. Certains échappent à cela bien
évidemment, malheureusement les urnes ou les compromis
politiques les
ont éloignés du cercle décisionnel
français.""Ensuite, pour réagir de manière
constructive à une question importante, il faudrait que nous
soyons bien informés. Mais les liens entre le pouvoir (nos
représentants) et l'information sont tels que nous sommes plus
soumis à un "brainwashing" qu'à autre chose. Tout est mis
en place, plus ou moins habilement, pour que l'opinion ait la
réaction choisie par les hommes politiques du moment.""Un bien
bel exemple, deux personnes qui dirigent actuellement des nations
très puissantes ont pu falsifier des documents des services
secrets qui ont été diffusés
sur des chaînes hertziennes (notez le degré de
confidentialité
de l'affaire) afin de déclencher une guerre. Vous ne connaissez
pas
la meilleure, un est toujours en place et l'autre a été
réélu
! Lorsqu'un homme politique vous serre la main, regardez bien au fond
de
ses yeux, vous y trouverez des courbes de statistiques.""Veuillez
excuser
mon pessimisme, heureusement quelques personnes cherchent à me
convaincre
qu'il ne faut pas laisser l'Etat dans les WC où on l'a
trouvé
en entrant."
Cette lettre soulève plusieurs problèmes
intéressants
:
- Comment discuter au sein d'une population importante ?
- Comment disposer d'informations fiables (et indépendantes du
pouvoir)
?
- Comment faire pour que nos représentants nous
représentent
vraiment ? Je vais essayer de proposer quelques réponses.
BOUCHE-TROU
Plutarque expliquait ainsi comment doit se comporter un tribun de la
Plèbe : "Le tribun est élu pour représenter le
peuple. Il est donc important qu'il ne se considère pas comme
supérieur aux gens
ordinaires et qu'il leur ressemble au contraire par son aspect et son
mode
de vie. Il ne doit pas faire le fier et ne doit pas être
difficile à
atteindre : sa porte doit rester ouverte à tous, même la
nuit."Heureux
Romains !
COMMENT DISCUTER QUAND ON EST NOMBREUX
"Il est impossible de réunir toutes les personnes d'une
nation
autour d'une table."
Je veux tout d'abord faire remarquer à mon lecteur attentif que
ce
bulletin s'est fixé pour but de promouvoir l'idéal de
démocratie
directe au sein de la commune de Verrue, petite communauté de
quelques
centaines de personne pour laquelle le problème ne se pose pas.
Je
ne veux cependant pas m'abriter derrière cet argument technique
et
je vais essayer de proposer une solution. Bien entendu, il n'est pas
question
de réunir des millions de personnes (ni même des milliers)
autour
d'une table, mais il est possible d'adapter les quatre points de la
méthode
décrite dans ces pages. Reprenons-les dans l'ordre.
1 - Partir d'une question et non d'une réponse
A priori, ce premier point n'est pas lié à la taille de
la
population. Il suffit de décider qui a le droit de poser des
questions.
La réponse me semble évidente : vous et moi,
c’est-à-dire
n'importe quel citoyen a le droit de signaler l'existence d'un
problème
qui, d'après lui, doit être résolu par l'adoption
d'une
nouvelle loi ou par la modification ou l'abrogation d'une loi
existante.
Pour éviter la multiplication incontrôlée du nombre
des
questions à débattre, on peut imaginer un système
calqué
sur le principe du référendum d'initiative populaire. Je
vous
rappelle que ce type de référendum (qui nous était
promis
par la défunte constitution européenne) permettait aux
citoyens
ordinaires de soumettre un projet de loi à condition de
réunir un nombre suffisant de signatures. Un projet de loi est
une réponse.
Il suffit de remplacer "projet de loi" par "question" et nous avons
notre
système. Si vous avez une question à poser, trouvez un
nombre
x de personnes qui se posent la même question. On peut alors
passer
à la suite des opérations.
2 - Le "remue-méninges" informel (brainstorming)
Une fois posée la question qui intéresse les signataires
de
la pétition, il faut faire connaître son existence au
reste
de la population à l'aide des médias habituels (presse,
télé)
et d'un site Internet créé à cet effet. Ce site
comprend
aussi un espace destiné à recevoir la liste de tout ce
qui
a trait à la question posée. Il s'agit d'une liste
identique
à celle évoquée dans l'article "discussion" et qui
comprend
des faits et des opinions. Là encore, le site (et la liste) doit
être géré par un administrateur de site
chargé de recevoir les messages de tous les citoyens et de les
disposer comme il convient sur le site. Bien entendu, cet
administrateur doit être objectif et n'écarter aucune
idée, même celles qu'il n'aime pas. Ses activités
doivent être surveillées par la branche judiciaire du
gouvernement. Tout citoyen qui estime que sa suggestion a
été écartée à tort (ou mal
présentée) peut se plaindre auprès d'un juge
responsable.
3 - La recherche des faits
L'administrateur répartit les faits soumis par les citoyens
entre
les faits connus et acceptés de tous et les faits inconnus ou
controversés.
(Là encore, son choix peut être contesté de la
même
manière que ci-dessus). L'administrateur dispose de moyens lui
permettant
de faire les recherches nécessaires pour préciser les
faits
inconnus ou controversés. Une fois que tous les faits
proposés par les citoyens ou précisés par les
recherches appropriées sont rassemblés dans le tableau,
l'administrateur établit la liste des opinions subjectives, y
compris les propositions de solution. Dans le cas idéal, un
large consensus apparaîtra pour l'adoption d'une
solution évidente. Dans le cas le plus probable, plusieurs
solutions seront proposées entre lesquelles il faudra bien faire
un choix. Il incombera à l'administrateur de les formuler et
surtout de mettre en
évidence le raisonnement qui permet d'aboutir à chacune
d'elles
à partir des faits acceptés par tous mais
interprétés différemment en raison de croyances
divergentes.
4 - La seconde réunion
La seconde réunion évoquée dans l'article du
bulletin
numéro 1 sera remplacée par un référendum
qui
permettra à chaque citoyen de choisir l'une des solutions
proposées
en conclusion de l'étape 3. Vous constaterez que la
méthode
proposée ici n'accorde aucun rôle aux représentants
élus
des citoyens, ce qui résout du coup le problème de la
représentation des électeurs par les élus. Il est
vrai que ceci est au prix d'un gros effort de participation de la part
de tous les citoyens. S'ils ne
veulent pas faire cet effort, on pourrait redonner aux élus le
contrôle
des opérations à un moment donné (à
l'étape
3 par exemple). Restera à les forcer à nous
représenter
vraiment. Je reviendrai prochainement sur cette question.
LA RECHERCHE DES FAITS
"… pour réagir de manière constructive à une
question importante, il faudrait que nous soyons bien informés."
Il est bien évident que l'accès à une information
objective
est la condition sine qua non du système évoqué
plus
haut, et même de tout système démocratique. Il est
vrai
également que les moyens habituels, presse écrite et
télévisée, sont des entreprises commerciales qui
sont souvent la proie naturelle et consentante
des hommes au pouvoir. Il existe en France et dans certains pays dits
démocratiques
une presse qui échappe au pouvoir en place en adoptant une
position
engagée : on connaît les journaux "de droite" et ceux "de
gauche"
et même certaines publications inféodées à
tel
ou tel parti politique. Ces sources d'information ne peuvent
malheureusement
pas servir de contrepoids pratique à la presse gouvernementale
car
elles sont aussi tendancieuses et donc suspectes les unes que les
autres.
Internet est une autre source d'information mais les données et
surtout
les commentaires que l'on y trouve sont tout aussi suspects, voire plus
suspects
car le contenu des sites n'est soumis à aucune
vérification. Que l'on se souvienne des
contre-vérités, pour ne pas dire des
mensonges qui ont été propagés sur Internet lors
de
la campagne sur le référendum européen.
Que faire ?
Dans un régime démocratique idéal, la recherche et
la
publication des résultats seraient effectuées par un
organisme indépendant sous le contrôle du pouvoir
judiciaire (ce dernier étant, toujours dans mon régime
démocratique idéal, totalement indépendant du
pouvoir exécutif). Nous sommes loin d'être dans un
régime démocratique idéal et il faut donc faire
avec ce dont nous disposons tous : le bon sens.Pour donner un exemple,
voyez ce que Science et Vie (n° 1056, p. 47) disait
récemment de ITER, le futur réacteur expérimental
de fusion nucléaire
dont le financement vient d'être approuvé par l'Europe,
les
USA, le Japon, la Chine et la Russie. Après avoir indiqué
le
coût, 10 milliards d'euros, le magazine qualifie le projet de
"pharaonique".
Point n'est besoin d'être docteur en physique pour constater
qu'il
s'agit là d'un jugement de valeur inacceptable de la part d'une
revue
de vulgarisation scientifique. Pour remettre les choses à leur
échelle,
rappelons que les compagnies pétrolières encaissent
chaque
jour 2 milliards de dollars : ITER ne coûtera donc aux cinq pays
les
plus riches du monde que cinq jours de recettes
pétrolières. Bien entendu, il faut se donner un peu de
mal pour juger l'objectivité des faits rapportés mais
c'est le prix à payer pour exercer nos droits de citoyens
libres. La seule alternative est de remettre notre sort entre les mains
des politiciens. Nous savons tous ce qu'ils en font.
LA LIBERTE DE LA PRESSE AUX ETATS-UNIS
Parlant du rôle de la presse, je ne peux pas résister au
plaisir de citer un article de Maureen Dowd, paru dans le International
Herald Tribune du 1 mars 2005 (traduit par mes soins) :
"Spectacle remarquable que de voir le Président George W.
Bush
faire la leçon à Vladimir Poutine sur l'importance des
"checks
and balances" ["freins et contrepoids", c’est-à-dire les
mécanismes
qui assurent la séparation des pouvoirs aux Etats-Unis] dans une
société
démocratique. Remarquablement gonflé vu que les seuls
"chèques"
auxquels Bush semble croire sont ceux qu'il envoie aux "journalistes"
Armstrong
Williams, Maggie Gallagher et Karen Ryan, la présentatrice
télé
bidon, pour leur soutien de sa politique. L'administration (…) a
payé
l'énorme somme de 97 millions de dollars à une firme de
relations
publiques pour acheter des éditorialistes et produire de la
propagande,
y compris de faux communiqués de presse. Le seul contrepoids que
W.
aime, ce sont les reportages flagorneurs dignes de la Pravda fournis
par
Fox News. Bush promet de répandre la démocratie tandis
que
son administration s'efforce de créer ici une presse de type
village
Potemkine. Cette Maison Blanche semble préférer des
questions
molles posées par un call-boy qui se cache derrière un
pseudonyme
a des questions dures posées par des vrais journalistes avec de
vrais
noms."
Je vous passe la suite qui est du même tabac. L'important c'est
de
noter que, même dans un pays où la presse est aussi
muselée,
il existe des journalistes qui n'ont pas peur de crier au scandale.
LA REPRESENTATIVITE DES REPRESENTANTS
"… nous élisons des représentants. Mais nous
représentent-ils vraiment ?"La réponse à cette
question est évidemment non dans le système actuel et
pour la plupart des soi-disant représentants. Je pourrais vous
proposer un autre système de désignation des
représentants qui donne aux électeurs un contrôle
réel sur les agissements des gens qui sont censés les
représenter
mais on va encore dire que je plane dans l'idéologie
fumeuse.Tout
ce que je peux dire dans le monde actuel, c'est que les citoyens ont le
devoir
de connaître les positions prises par "leur" représentant
pendant
son mandat et de s'en souvenir lors de l'élection suivante. Si
les
électeurs sanctionnaient réellement les menteurs à
chaque
élection, on verrait bien vite les mentalités changer au
sein de la classe politique. Je sais, cette surveillance implique une
participation réelle des citoyens à la vie de leur
communauté. La plupart
d'entre nous préfèrent râler sans prendre le temps
d'aller
au fond des choses et espérer un changement d'attitude
relève
là encore de l'utopie. Dommage.
LES MENTEURS DU REFERENDUM
Dans le dernier numéro de DD, j'ai indiqué trois points
précis qui permettent de savoir a posteriori qui avait raison et
qui a menti lors de la campagne du référendum
européen. L'un de ces points concernait l'ouverture des
négociations sur la candidature de la Turquie et je vous donnais
rendez-vous le 3 octobre pour décider entre deux
possibilités :
- soit ces discussions n'ont pas lieu et Philippe de Villiers avait
raison,
- soit elles ont lieu en dépit de la victoire du non et Philippe
de
Villiers est un gros menteur.
Je lis dans le Monde : La Turquie a obtenu lundi soir (3 octobre) son
feu
vert pour entamer les négociations avec l'Union
européenne. Monsieur de Villiers n'en fait pas pour autant son
mea culpa. Toujours selon
Le Monde, il a déclaré sur LCI que si la Turquie entrait
dans
l'Union européenne, il faudrait que la France "quitte
l'Europe".Vous
voici donc prévenus : il ne s'agit plus d'un quelconque plan B
mais
d'un abandon pur et simple de l'idéal européen. Vous
pourrez
toujours voter de Villiers mais vous saurez au moins pour quoi vous
votez.
LA QUESTION TURQUE
La Turquie, parlons-en. C'est un justement bon exemple de sujet sur
lequel un nombre incroyable de contre-vérités
traînent dans les
médias. Il serait facile de démontrer la fausseté
des
arguments qui s'opposent à l'entrée de la Turquie sous
prétexte
qu'elle ne ferait pas partie de l'Europe géographique et
historique,
qu'elle serait peuplée de gens de "race" différente,
etc.,
mais tout ceci n'est qu'écran de fumée pour masquer la
véritable
raison : on ne veut pas de la Turquie parce que c'est un pays musulman.
Or,
c'est précisément la raison pour laquelle nous avons
besoin
des Turcs en Europe !Je m'explique. Les gens qui sont contre
l'adhésion
de la Turquie sont souvent les mêmes qui réclament une
référence aux valeurs chrétiennes dans une
éventuelle constitution européenne. Mais c'est au nom de
ces valeurs chrétiennes que le Vatican a récemment fait
échouer un projet de loi sur l'avortement en Italie. C'est au
nom des mêmes valeurs chrétiennes que
l'homosexualité était encore récemment
traitée comme un délit (c'est encore le cas au Texas).
Pour que les Européens soient
véritablement libres, ils doivent être
protégés
de toute influence religieuse dans le domaine politique. Libre aux
religions
de dire aux individus ce qu'ils doivent faire dans leur vie
privée
mais elles n'ont rien à voir dans la vie publique.L'Europe
comprend
déjà trois grandes religions : catholique, orthodoxe et
protestante,
chacune avec ses valeurs. L'apport d'une quatrième grande
religion,
l'Islam, rendra obligatoire l'instauration d'un régime
véritablement
laïque, garant de nos libertés.
Numéro 5
Janvier
2006
RACISME ET DEMOCRATIE
Selon un article du Monde (numéro du 18 décembre
dernier), Un Français sur trois déclare que
"personnellement, il dirait de lui-même qu'il est raciste" et
"C'est dans les communes rurales que
le rejet de l'étranger est le plus fort : 48 % s'y
déclarent racistes". Verrue étant une commune rurale,
on peut parier qu’une proportion inquiétante de ses habitants se
disent ou se sentent racistes. Le présent numéro de
Démocratie Directe sera donc consacré à cette
question.Vous pensez peut-être que le racisme n’a rien à
voir avec la démocratie mais je pense au contraire qu’il est
impossible de faire coexister démocratie et racisme. En effet,
la
démocratie consiste à reconnaître à chaque
individu
les mêmes droits. Quand on rejette en bloc les membres d'un
groupe
humain quelconque, on en vient vite à leur refuser certains
droits,
droit au travail et au logement en particulier mais aussi droits
politiques.
Il n'y a donc plus de démocratie possible et, au nom de
Démocratie
Directe, je vais faire ce que je peux pour m'opposer à cette
avancée
du racisme.Parlons d'abord du racisme pur et dur, celui qui croît
à
l'existence de races humaines différentes et inégales
entre
elles, en particulier sur le plan intellectuel. Pour me faire
bien
comprendre, je parle de ceux qui disent "Tous les nègres sont
des
cons et les bicots sont des feignants".Là, je me sens sur un
terrain
ferme car la race est un concept biologique, plus
particulièrement
un concept de taxinomie (la classification des êtres vivants) et
il
se trouve que j'ai travaillé 25 ans comme chercheur en
taxinomie.
Je ne vais pas vous faire un cours (sauf si on me le demande) mais la
situation
est claire : il n'existe pas de races dans l'espèce humaine,
les Noirs, les Blancs, les Jaunes, les "Personnes de type
méditerranéen" ne sont au mieux que des "populations"
définies par le fait qu'elles habitent un certain territoire et
qu'elles présentent quelques ressemblances superficielles. Ne
parlons donc plus de races.En fait, et les réponses à
l'enquête citée par le Monde le prouvent bien, les gens
qui se déclarent racistes sont surtout xénophobes,
c’est-à-dire qu'ils n'aiment pas les étrangers : 56 % des
sondés estiment que le nombre d'étrangers est "trop
important" et pose un problème pour l'emploi. Nous vivons une
époque difficile : l'étranger nous agresse (guerre en
Irak, terrorisme), on envoie chez lui nos emplois
(délocalisation), il nous pollue (Etats-Unis, Chine), nous nous
sentons menacés et nous resserrons les rangs pour nous
protéger. Ce
genre de comportement était biologiquement justifié
quand,
représentée par quelques bandes d'hominidés
vulnérables,
l'espèce humaine essayait de survivre au milieu des ours des
cavernes,
des mammouths et des tigres à dents de sabre. Nous n'en sommes
plus
là mais, si nous n'arrivons pas à dépasser ce
vieux
réflexe, nous risquons fort d'y retourner un jour, dans les
cavernes
! Qu'il existe des problèmes dans le monde et en France, qui le
nierait
? Que certains de ces problèmes soient causés par des
étrangers,
c'est évident. Mais croire qu'il suffit de renvoyer chez eux
tous
les étrangers pour que ces problèmes disparaissent par
magie
est très naïf. Je ne vais pas répéter les
arguments
évidents contre la xénophobie, vous n'avez qu'à
lire
les journaux et écouter la radio ces temps-ci, on ne parle que
de
ça. Pour aborder le problème sous un autre angle, je vous
pose
simplement la question : qu'est-ce vraiment qu'un Français de
souche
et qu'est-ce qu'un étranger ? Ma mère m'a souvent
raconté que mon grand-père, un Provençal, n'aimait
pas les Italiens (ça ne l'a pas empêché
d'épouser une Florentine, mais c'est une autre histoire). Ce qui
est certain, c'est que la haine de
ceux qu'il appelait les "Babbis" était bien répandue dans
la
France des années 30 et qu'on les accusait de tous les
méfaits
attribués aujourd'hui aux (Nord) Africains. Les immigrés
italiens
de l'époque sont pourtant devenus de bons Français et ils
ont
apporté à notre culture une contribution (Cavanna, Lino
Ventura,
Uderzo) qui sera sans doute bientôt égalée par
celle
d'autres Français traités aujourd'hui
d'immigrés.Qu'est
ce qu'un Français en effet ? Sans remonter à
l'époque
où l'homme de Cro-Magnon arrivait en France pour y supplanter
l'homme
de Neanderthal, on peut dire que nos "ancêtres" les Gaulois
étaient
déjà des immigrés. Indo-européens venus de
Bavière
quelques centaines d'années seulement avant notre ère,
ils
ont fait disparaître les civilisations existantes (seuls les
Basques ont résisté et conservé leur langue).
Après les Gaulois, notre pays a été envahi par
toutes sortes d'immigrés, les Grecs (Marseille), les Romains
(qui ont détruit la civilisation et les valeurs celtes), les
Germains – en particulier les Francs et les Vandales, ces derniers
continuant leur migration jusque dans les montagnes d'Afrique du Nord –
qui ont détruit la civilisation gallo-romaine, les Huns (peuple
mongol, comme les Turcs d'origine) les Vikings de Normandie, les
Bretons,
arrivés en Bretagne au VIIe siècle en provenance de
Cornouaille,
et bien d'autres encore qui se sont installés dans ce que nous
appelons
la France et qui y ont fait souche. Le Poitou en particulier a vu
passer
les Arabes qui sont montés jusqu'à Poitiers en 732 et les
Anglais
de la guerre de Cent Ans. Je suis bien certain qu'ils ont dû
laisser
quelques traces dans nos familles…Nous sommes donc tous issus
d'immigrés
et il n'y a aucune raison de vouloir faire cesser ces flux de peuples
neufs
qui sont venus au cours de l'histoire renouveler nos gènes et
nous
enrichir en augmentant notre biodiversité. Les immigrés
d'aujourd'hui
ne font qu'imiter ce qu'ont fait nos ancêtres et nous devons leur
manifester
notre compassion et notre compréhension. D'ailleurs, dans le
grand
mélange de peuples qui dure depuis des millénaires, qui
sait
si le Beur que vous méprisez n'est pas votre lointain cousin ?
EMEUTIERS ET AUTRES RACAILLES
Très bien va-t-on me dire, les immigrés sont donc sinon
nos frères, du moins nos cousins. Il n'empêche qu'ils nous
menacent dans les rues, qu'ils font brûler les voitures, qu'ils
poignardent nos
enseignants et qu'ils font tourner le lait. On ne va pas les laisser
faire
quand même ?Il est évident que les individus qui
commettent de
tels méfaits doivent être punis et mis hors d'état
de
nuire mais dire que "les immigrés" font ceci ou cela est non
seulement stupide mais aussi contre-productif (stupide parce que toutes
les généralisations sont stupides et contre-productif
parce que cette attitude aboutit à renforcer les conflits au
lieu de chercher à les apaiser. L'exemple des émeutes des
banlieues est instructif. On peut (et on doit) ramener le calme en
envoyant la police mais est-ce suffisant ? Ces émeutes
n'ont pas été le fait de quelques racailles mais elles
sont
la manifestation d'un malaise profond dont nous, Français de
souche,
sommes en partie responsables. On voit chaque soir à la
télé
(qui pour une fois semble faire du bon travail) des exemples de jeunes
intelligents,
éduqués, sérieux et travailleurs qui n'arrivent
pas
à trouver du travail simplement parce qu'ils sont noirs ou
qu'ils
s'appellent Mohamed. Comment voulez-vous qu'ils n'aient pas la rage au
cœur
et l'envie de casser des voitures ? Même ceux qui n'ont pas
d'emplois
ou d'appartements à proposer ou à refuser à
quiconque,
immigré ou Français de souche, ne doivent pas se laisser
aller
à des pensées racistes ou xénophobes parce que de
telles
pensées entretiennent le climat général de
racisme.
D'autre part, accepter généreuse-ment l'immigration n'est
pas forcément la mauvaise affaire que certains veulent nous
faire croire. On lit dans le Monde du 12 janvier qu'en Espagne la
régularisation des sans-papiers remplit les caisses de la
Sécurité sociale. Les contrats de travail obtenus par les
travailleurs régularisés ont rapporté 750 millions
d'euros en 2005 et on s'attend à 1350
millions d'euros en 2006. Il est évident qu'il y aura en plus
des
retombées positives pour les impôts sur le revenu. Les
immigrés font souvent des boulots que les Français de
souche refusent de faire et en plus ils peuvent rapporter gros ! Ne
l'oublions pas et ouvrons leur les bras : les gens qui ont un travail,
une famille et un avenir ne vont pas
casser nos voitures.
LA SEPARATION DES EGLISES ET DE L'ETAT
Selon une dépêche de l'AFP reprise par Netscape/CNN News
le 20 janvier dernier, le conseil européen des
conférences des évêques s'élève
contre le Parlement européen lorsque ce dernier veut
protéger les droits des homosexuels. Aldo Giordano,
secrétaire général du conseil des
évêques, a déclaré que la position du
Parlement européen révélait "une aversion pour
certaines valeurs de notre tradition, en particulier les valeurs
religieuses". Je trouve cette déclaration très
inquiétante.On
me dira qu'on ne peut pas empêcher le Pape et ses
évêques
de donner leur avis sur des questions de morale chrétienne mais
je
ne suis pas d'accord. Que des responsables religieux disent à
leurs
fidèles ce qu'ils ont le droit de faire ou de ne pas faire selon
les
croyances de leur église, parfait. Là où les
choses
se gâtent, c'est lorsqu'ils veulent que cette interdiction
personnelle
se transforme en une interdiction légale, en d'autres termes,
quand
ils essayent de faire passer des lois qui punissent ce qu'ils
considèrent
comme un péché. L'argument habituel contre une telle
attitude
est qu'il n'est pas juste d'obliger les non-croyants à respecter
les
préceptes d'une religion qui n'est pas la leur. On se moque des
intégristes islamiques, en Iran, en Arabie saoudite ou ailleurs,
qui, au nom du Coran, interdisent aux Occidentaux de passage de boire
de l'alcool et obligent les femmes, même les reporters de CNN,
à se mettre un chiffon sur la tête. Ne les imitons pas. Un
autre argument souvent avancé est que cette attitude autoritaire
ne marche pas. On lit par exemple dans le New York Time du 6 janvier
que l'avortement est un crime dans la plupart des pays
d'Amérique du Sud mais que les taux d'avortement y sont beaucoup
plus élevés qu'en Europe occidentale ou aux Etats-Unis.
Mais je veux aller plus loin : même si nous étions tous
catholiques, il ne faudrait pas mettre la morale chrétienne sous
forme de lois. Pour m'expliquer, je vais vous raconter un mythe de
l'église mormone.
Selon ce mythe, Dieu demanda un jour à ses fils, Satan et
Jésus,
comment il devait s'y prendre pour "sauver" l'Homme. Satan parla le
premier
et présenta son plan qui consistait à obliger les hommes
à
faire le bien en les mettant dans l'impossibilité de faire le
mal.
Jésus, lui, expliqua qu'il fallait respecter la liberté
de
chacun et que celui qui est forcé de faire le bien n'a plus
aucun
mérite. Il proposa donc d'aller expliquer aux hommes comment ils
devaient
se comporter et de laisser chacun libre d'obéir ou non. On sait
ce
qui arriva : Dieu choisit le plan de Jésus, Satan,
ulcéré,
décida de se venger en assurant la promotion vigoureuse du mal.
Ce
mythe nous explique que Dieu lui-même doit respecter la
liberté
des individus, même la liberté de faire des conneries. Il
faut
interdire aux méchants de faire du mal aux honnêtes gens
mais
les responsables religieux ne doivent pas succomber à la
tentation
de se conduire comme voulait le faire le Satan des Mormons.
LA RESPONSABILITE DE LA PRESSE
J'ai écrit (DD n° 4, p. 3) que les médias ne
remplissaient pas toujours leur rôle de manière objective.
La révolte des banlieues vient de nous en donner un bel exemple.
L'émission "Arrêt sur images" (voir TéléObs
du 25 novembre) du 6 novembre a expliqué comment les
médias ont monté en épingle la petite phrase de
Sarkozy sur la "racaille" des banlieues. "La séquence
diffusée sur les télévisions montrait un ministre
furibard et même un tantinet matamore. Entouré de ses
gardes du corps, il était filmé en plans serrés.
Le montage était tel que la calamiteuse
petite phrase semblait littéralement jaillir de sa bouche et
prenait
donc le statut d'une provocation calculée." En fait, Sarkozy
ne
faisait que répondre à une habitante de la cité
qui
avait, la première, utilisé le mot "racaille". D'autre
part,
"juste après avoir prononcé ladite petite phrase, le
même
Sarkozy a conduit une discussion de près d'une demi-heure avec
les
jeunes de la cité, lesquels lui donnaient du "Monsieur le
ministre"
long comme le bras et semblaient flattés de l'échange."
Cette partie de la visite de Sarkozy n'a pas été
montrée
à la télé. Si on avait vu le ministre dialoguer
calmement
avec les jeunes de la cité, la suite des
évènements
aurait sans doute été bien différente. En
l'absence
d'un organisme judiciaire indépendant chargé de
rétablir
les faits, il revient à chacun de nous de n'accepter ce qu'il
voit
à la télé ou dans le journal qu'avec la plus
grande
prudence et de n'admettre pour vrai que ce qu'il aura pu
vérifier
par lui-même.
LES MENTEURS DU REFERENDUM (Troisième épisode)
Dans le numéro 3 de DD, page 3, je vous conseillais de
surveiller trois points précis pour découvrir a
posteriori qui vous avait menti lors de la campagne du
référendum européen. J'ai noté dans le
numéro 4 que Philippe de Villiers avait menti sur
la question turque et voici que la réponse est tombée en
ce
qui concerne un autre point, la directive Bolkenstein. Je lis dans le
Monde
du 22 novembre 2005 : "La très controversée directive
dite
Bolkenstein sur la libéralisation des services dans l'Union
européenne
a refait surface, mardi 22 novembre : lors d'un premier vote-test sur
ce
texte visant à faciliter la vie des prestataires souhaitant
étendre
leur activité à d'autres Etats membres de l'Union
européenne,
les eurodéputés de la commission du marché
intérieur
ont opté pour une refonte allégée du texte, sur la
proposition
législative de la Commission européenne datant de
début
2004." Il est vrai que ce premier vote n'entraîne pas
d'acceptation
de cette directive qui sera discutée en séance
plénière,
début 2006. Il est vrai aussi que le texte initial a
été
"légèrement allégé" puisque le droit du
travail
sera celui du pays destinataire et que les services publics purement
non
marchands ont été retirés du champ de la
directive.
Il n'en reste pas moins que, contrairement à ce qu'avaient
laissé
entendre ceux qui faisaient campagne pour le non, le rejet de la
constitution
européenne n'a pas fait disparaître cette fameuse
directive.
Alors, qui étaient les menteurs ?
ET LA TURQUIE ?…
Mon article sur la Turquie (DD n° 4, page 4) a certainement rempli
sa mission : j'en avais assez d'écrire sans obtenir aucune
réaction en retour, maintenant je suis servi. Tous mes amis
m'ont assuré que je me trompais sur ce point. J'ai même
reçu une lettre d'une lectrice attentive qui m'écrit (en
envoyant son chèque de réabonnement, à propos,
n'oubliez pas le vôtre) : "Je ne partage pas du tout votre
opinion sur l'entrée de la Turquie dans l'Europe. Je suis
absolument contre cette entrée principalement parce que je pense
que la Turquie ne fait pas partie de l'Europe et qu'elle ne partage pas
les convictions européennes."Sur
la question de la nature européenne de la Turquie, il ne faut
pas
oublier que l'Union européenne est ouverte à tous les
pays
dont une partie du territoire se trouve sur notre continent. S'il
fallait
que la totalité du territoire soit en Europe, la France serait
disqualifiée
à cause de ses DOM-TOM. Il est vrai que la majorité du
territoire
et de la population turques se trouve en Asie mineure mais la
Thrace
est une province étendue en superficie et en nombre d'habitants.
Légalement,
la Turquie (à la différence de la Palestine ou
d'Israël
par exemple) a le droit de demander son entrée dans l'Union. Il
m'est
plus difficile de répondre à l'autre objection de ma
lectrice
car la nature de ce qu'elle appelle les "convictions
européennes" est
plus difficile à cerner. On peut se référer
à l'article I-2 de la défunte constitution qui parle de
dignité humaine, de liberté, de démocratie,
d'égalité, d'Etat de droit et des droits de l'homme et
des minorités. On peut y ajouter le principe de la
séparation des églises et de l'Etat.Il est évident
que la Turquie n'a pas respecté ces droits dans le passé
(massacres en Arménie) et qu'elle ne les respecte pas
tous actuellement. Cependant, la question n'est pas d'accepter dans
l'Union européenne la Turquie telle qu'elle existe aujourd'hui
mais de lui donner une chance de renoncer à certaines
pratiques autoritaires
et nationalistes et d'arriver un jour à adopter nos "convictions
européennes"
(clairement définies et répondant à des
critères
précis et mesurables). Si elle échoue dans ce projet, la
question
sera réglée et la Turquie se sera disqualifiée
elle-même.
Si, en revanche, elle réussit et si, dans vingt ans,
poussée
par l'espoir de se joindre à l'Union européenne, elle a
réussi
à se transformer en un pays sincèrement
démocratique,
serait-il honnête de lui claquer la porte au nez ?Au risque de
mécontenter mes amis et mes lecteurs, je persiste donc : la
Turquie remplit la condition initiale d'entrée dans l'Union (une
partie de son territoire est en Europe) et il ne tient qu'à elle
de prouver qu'elle peut adopter nos convictions européennes. Si
nous lui refusons cet espoir, c'est nous qui la rejetterons dans les
bras des nationalistes et des intégristes de tous poils.
Numéro 6
Avril
2006
ET VERRUE DANS TOUT CA ?
J'ai conscience que les deux derniers numéros du bulletin,
actualité oblige, ont principalement porté sur des
questions très générales, bien loin de notre
petite commune. Je ne le regrette pas et j'ai l'intention de continuer
d'exposer ma façon de voir la démocratie mais je
ne veux pas oublier Verrue et j'essayerai d'en parler au moins une fois
dans
chaque bulletin. En effet, la pratique de la démocratie commence
chez
soi et je n'oublie pas que DD est le petit fils d'une action entreprise
en
2001, lorsque l'affaire du Naturascope a révélé
l'absence totale de pratiques démocratiques dans le Loudunais.
Je vais profiter de l'occasion pour préciser une fois de plus
les buts de mon action et m'efforcer de lever toute
ambiguïté à ce sujet. Je précise
tout d'abord et aussi clairement que je le peux que ce bulletin n'est
pas
un moyen détourné de me positionner comme candidat pour
les
prochaines élections municipales. J'ai été battu
aux
dernières élections et je ne veux pas me présenter
de
nouveau. (Personnellement, j'aime bien la pratique américaine
qui veut
qu'un candidat malheureux à l'élection
présidentielle ne se représente pas : ça fait un
peu tourner la classe politique !). En ce qui me concerne, j'ai
amplement prouvé que je suis incapable de travailler au sein
d'un groupe et je serais donc totalement inutile au
sein d'un conseil municipal.Ce que je vise en publiant
Démocratie
Directe, c'est d'abord de faire prendre conscience aux habitants de
Verrue
qu'ils ont le droit de participer aux décisions qui les touchent
personnellement.
Il s'agit là de simple participation, comme elle se pratique de
plus
en plus, partout dans le monde, et non d'un système de
véritable
démocratie directe, encore impossible dans l'état actuel
des
choses. Force est de constater cependant que ce droit est totalement
ignoré
dans notre région et, pire, que le concept de participation y
est
très mal compris. Lors de l'une des réunions
électorales
qui ont émaillé la campagne de 2001, j'ai demandé
à
l'un des candidats aux élections cantonales s'il ne pensait pas
que
les citoyens ordinaires avaient leur mot à dire. Il m'a
répondu qu'il y a constamment des décisions à
prendre et que l'élu ne peut pas prendre le temps de demander
à chaque fois l'avis des citoyens.
C'est confondre la gestion ordinaire d'une commune et le choix des
grandes
orientations. Il est évident qu'il n'est pas nécessaire
de
faire un référendum communal pour renouveler le contrat
de
tel ou tel employé communal ou pour attribuer au
Téléthon
une subvention de 150€. En revanche, il aurait été bon
à
l'époque de prendre l'avis de la population avant de s'engager
dans
le fiasco du Naturascope ou, plus récemment, avant d'approuver
la
modification des statuts de la CCPL. L'équipe municipale
actuelle
avait promis en 2001 de faire un premier pas sur la voie de la
participation
en tenant des réunions d'information. Nous attendons toujours la
première.
Il est évident que la participation n'existe pas à Verrue
et
j'aurais bien envie que ça change. Je prévois donc, lors
des
prochaines municipales, de demander aux différents candidats
s'ils
comptent faire participer la population aux grandes décisions
à
venir. Je pense établir un questionnaire précis et
l'envoyer
à tous les candidats qui se seront déclarés. Je
publierai
les réponses (ou les refus de répondre) dans le Bulletin
afin
que chaque électeur puisse faire un choix en toute connaissance
de
cause. J'espère qu'il y aura dans notre commune au moins
quelques candidats
prêts à jouer le jeu de la participation.
DE LA DISCUSSION (encore et toujours)
J'ai expliqué dans ces pages, et dès le premier
numéro du Bulletin, combien il sera nécessaire
d'apprendre à discuter si on veut appliquer un jour les
principes de la démocratie participative. Je n'ai jamais
réussi à faire passer ce message et, lorsque je parle de
discussion, on me dit souvent qu'il est inutile de perdre son temps
à parler lorsque l'heure est à l'action.
L'actualité vient à point me donner raison en montrant
les conséquences tragiques d'un refus de discussion.On peut
être pour ou contre le CPE mais, de toute manière, il est
évident que cette loi a été promulguée en
dépit du bon sens. L'article 49-3 peut faire partie
de la constitution, ce n'est pas le meilleur moyen d'engager une
discussion. La tentation du passage en force est grande pour un parti
au pouvoir, surtout s'il dispose de la majorité absolue. C'est
tellement facile de faire voter une loi sans écouter ce qu'en
dit l'opposition mais il ne faut
pas alors s'étonner que les adversaires de la loi,
muselés,
descendent dans la rue pour faire entendre leur point de vue. Il est
vrai
que la gauche n'a pas hésité de son côté
à
utiliser ce fameux article. Je lis dans le Quid 2004 (762a) qu'il a
été
appliqué entre 1959 et 2003 par M. Debré (1), Pompidou
(1),
Barre (8), Mauroy (7), Fabius (4), Chirac (8), Rocard (28), ainsi que
par
Cresson, Bérégovoy, Balladur et Juppé (Jospin ne
l'aurait
pas utilisé). Cependant, ce n'est pas parce que tous les partis
s'en
servent que cette disposition est meilleure et acceptable.Outre
l'aspect
intrinsèquement anti-démocratique de l'article 49-3, son
application
aboutit presque obligatoirement à une loi moins complète
que
si elle résultait d'un consensus établi à l'issue
d'une
longue discussion entre toutes les parties intéressées.
Ceci
est démontré, par exemple, par des tests comme celui de
la
Nasa. Il consiste à demander à plusieurs personnes ce
qu'elles
feraient en cas de "naufrage" sur la Lune pour tenter de rejoindre la
base
lunaire en utilisant les moyens du bord. Je ne me souviens plus de la
liste
exacte, mais je sais que les moyens en question incluent un radeau
pneumatique
! Chaque membre du groupe doit d'abord trouver seul une solution. Puis
le
groupe se réunit et compare les solutions individuelles pour en
faire
la synthèse. La solution du groupe est souvent meilleure que
toutes
celles trouvées isolément par ses membres. Il existe bien
sûr
des cas dans lesquels une personne très intelligente (ou
très
maligne) trouve seule la solution idéale mais c'est rare et, le
plus
souvent, c'est de la discussion que jaillit la lumière. Quel
dommage
que Villepin n'ait pas été astronaute. Il aurait appris
à
la Nasa que c'est en causant qu'on résout un problème,
pas
en envoyant les CRS.
HISTOIRE DE CHIEN
Il a été rapporté dans la presse communale
(bulletin Verrue Quoi n°25) les difficultés auxquelles s'est
heurtée une habitante de la commune, Mme E. Fernandez,
lorsqu'elle a demandé à la Mairie de s'occuper de chats
errants : la Mairie n'était pas au courant et, en fait, peu
encline à se préoccuper de la
question. L'article se terminait par la citation de quelques points du
code
rural qui précisent les responsabilités des communes en
ce
qui concerne les animaux errants. Or, il se trouve que depuis j'ai
trouvé, moi aussi, un animal errant mais la réponse de la
mairie a été
très différente. Le maire m'a envoyé presque
aussitôt
un employé communal, M. Fuseau, qui s'est gentiment
chargé
du chien jusqu'à ce que le propriétaire le
réclame.
Mieux, M. Leboucher a déploré l'absence de chenil
communal
et a indiqué qu'il comptait étudier ce problème
avec
le conseil municipal.Cette anecdote montre d'abord la puissance de la
presse
car, si les déboires de Mme Fernandez n'avaient pas
été rendus publics dans Verrue Quoi, je peux supposer que
je me serais heurté à la même fin de non recevoir.
Cette histoire montre également
que n'importe quel citoyen peut faire agir la mairie. Il suffit d'avoir
le
courage et le temps de prendre la plume pour expliquer aux
autorités
ce que l'on attend d'elles. Tout ceci marche mieux quand c'est
relayé
par la presse. Vous avez la chance à Verrue de disposer, en plus
du
bulletin "officiel" de la mairie, de deux organes de presse communaux :
le
présent bulletin et Verrue Quoi. N'hésitez pas à
vous
en servir, c'est ainsi que l'idée de participation fait son
chemin.
QUI A GAGNE LES JEUX OLYMPIQUES D'HIVER ?
L'Allemagne ? Les Etats-Unis ? Vous n'y êtes pas ! Le vrai
vainqueur, avec 41 médailles d'or, 23 d'argent et 38 de bronze,
c'est la Fédération européenne… Et oui, si on
ajoute les médailles gagnées individuellement par tous
les Etats membres de l'Union européenne,
on aboutit à des chiffres qui laissent loin derrière le
reste
du monde.Quel dommage que le rêve d'une Fédération
européenne
ait été anéanti lors du référendum
de
l'année dernière. Ces résultats sportifs
permettent
cependant d'imaginer quelle aurait pu être sa puissance, une
puissance
qui ne se serait pas exercée uniquement dans les stades et sur
les
pistes de ski.
L'AVENIR QUE JE DESIRE
Vous avez sans doute entendu parler de Ségolène Royal et
de sa montée dans les sondages auprès des sympathisants
socialistes comme de l'ensemble de l'électoral (selon des
sondages rapportés par le Monde du 8 avril, elle obtient 41 %
d'opinions favorables contre 21 % à Jospin, 17 % à
Strauss-Kahn, 15 % à Jack Lang, 10
% à Fabius et 9 % à Hollande ; d'autre part, elle
l'emporterait au second tour par 52 contre 48 % en cas de duel avec
Sarkozy.Je n'ai pas l'intention d'utiliser le présent bulletin
pour faire de la politique de parti (je préfère cantonner
Démocratie Directe à des questions de pure
idéologie) mais justement, certaines initiatives et
déclarations de Ségolène Royal vont dans le sens
de
la démocratie participative que je prône dans ces lignes.
En
particulier, elle a créé un site Internet sur lequel elle
donne
la parole aux citoyens ordinaires qui sont invités à
discuter
des grands problèmes du moment : "Economie et travail :
débloquer
la situation", "Bâtir les protections sociales de demain", etc.
Il
suffit de s'inscrire pour pouvoir participer aux débats. Des
"synthèses"
reprennent ensuite les avis exprimés sur chaque question.
D'autre
part, des "diagnostics" précisent quelques données
chiffrées
qui permettent d'introduire une certaine objectivité dans le
débat.
Le format de ces débats est loin d'être parfait mais,
à
ma connaissance, c'est la seule initiative de ce genre dans le monde
politique
français centré sur les partis politiques et leurs chefs
qui
sont supposés tirer de leur chapeau la solution miracle à
nos
problèmes. Villepin a bien vu que la plupart des gens en
ont
marre de voir des "leaders" (mot anglais qui signifie chef et qui
correspond
à führer en allemand ou à duce en italien) vouloir
faire
leur bonheur malgré eux. Je ne sais pas si
Ségolène Royal
est sincère et si sa tentative de participation se traduira par
des
actions concrètes mais en tout cas son intention affichée
est
bonne. A ce sujet, je trouve assez incroyable la manière dont se
comportent
certains présentateurs télé qui essayent de lui
faire
préciser son "programme" ou Sarkozy qui dit qu'elle n'a pas
d'idées
propres. Elle explique qu'elle veut donner la parole aux citoyens et on
lui
reproche de ne pas faire son Villepin en proposant comme lui des
solutions
toutes faites. Moi, je préfère les élus qui
prennent
le temps d'écouter les gens. Adresse du site
:http://www.desirsdavenir.org/
LE CPE VU D'OUTRE-ATLANTIQUE
L'affaire du CPE et les manifestations qu'elle provoque en France ont
beaucoup attiré l'attention des commentateurs étrangers.
Plusieurs articles lui ont été consacrés par
exemple dans le International Herald Tribune, dont un, signé de
William Pfaff, qui se demandait si
les entreprises devaient être au service des employés ou
bien
des actionnaires. Cette question a suscité la réponse
suivante
d'un M. Silver, de Tacoma : "Pfaff semble ignorer ou oublie que la
racine
du capitalisme est le capital, investi à risque dans l'espoir
d'un
gain futur. La principale raison de l'existence d'une entreprise n'est
pas
d'enrichir la communauté, de fournir un revenu aux
employés
ni même, franchement, de faire de bons produits ou services, elle
est
de fournir un revenu aux investissements." La suite édulcore
un
peu cet énoncé mais j'aimerais beaucoup savoir ce que mes
lecteurs
pensent de cette attitude.
LES MENTEURS DU REFERENDUM (Quatrième et dernier
épisode)
Dans le numéro 3 de DD, page 3, je vous conseillais de
surveiller trois points précis pour savoir qui avait menti lors
de la campagne du référendum européen. J'ai
noté dans le numéro 4 que Philippe de Villiers avait
menti sur la question turque et dans le numéro
5 que certains socialistes avaient tout autant menti en agitant
l'épouvantail
de la directive Bolkenstein. Il ne reste plus que la question du "plan
B"
et de l'élection d'une Assemblée constituante qui devait
élaborer
une constitution plus sociale et plus démocratique. Il est
peut-être
encore un peu tôt pour trancher sur ce point mais, un an
après
le référendum, force est de constater que nul ne parle
plus
d'une assemblée constituante et que, au contraire, le discours
des
dirigeants politiques européens s'écarte de plus en plus
de
l'Europe sociale évoquée par les Fabius et consorts.
Entre
l'Europe politique et un marché commun purement
économique,
le choix semble avoir été fait et le bon vieux
protectionnisme,
caché derrière les slogans de "nationalisme
économique"
ou même de "patriotisme" a le vent en poupe.Que les partisans de
de
Villiers ou de Le Pen s'en réjouissent, c'est logique, mais je
demande
aux gens de gauche s'ils n'ont pas l'impression de s'être fait
avoir.
J'espère qu'ils s'en souviendront lors des prochaines
élections
présidentielles !
ET LA POLOGNE ?…
On m'a dit que la Turquie n'est pas prête à entrer dans
l'Europe (ce qui est une évidence dans l'état actuel des
choses) mais je me demande si certains des Etats qui font maintenant
partie de l'Union européenne étaient mieux
préparés à y entrer.
J'ai lu dans Monde du 2 février dernier que le nouveau
gouvernement polonais a été constitué par une
alliance de trois partis : les conservateurs de Droit et Justice (PiS),
les populistes de Samoobrona et les ultra-catholiques de la Ligue des
familles polonaises (LPR). Jusque-là, tout va bien mais les
déclarations des responsables sont inquiétantes. Jaroslaw
Kaczynski, président du PiS dont le frère jumeau, Lech,
est devenu président fin décembre, a
déclaré que
cet accord "aura pour effet le renforcement de la position de la
Pologne
face aux autres pays" et que "La défense de nos
intérêts
nationaux sera quotidiennement à l'ordre du jour, et nos
partenaires
devront en prendre note". Ceci s'est bien vu lors de l'affaire de
la
TVA dans le bâtiment lorsque le gouvernement polonais a
profité
de son droit de veto pour obtenir des avantages au détriment de
l'idéal
de solidarité européenne. Mais il y a plus grave. Le
même
article du Monde nous apprend que "les trois partis n'ont
convié
à la cérémonie de signature de l'accord que la
seule
télévision catholique intégriste Trwam. La
télévision
Trwam et son pendant radiophonique Radio Maryja diffusent un contenu
ultra-catholique,
violemment anti-libéral [au sens américain du terme
: les
"libéraux" sont les gens de gauche], xénophobe et
souvent
antisémite." En France, les gens qui s'opposent à
l'entrée
de la Turquie sont inquiets des sentiments nationalistes et de
l'intégrisme
musulman très répandus dans ce pays. Je suis tout aussi
inquiet
des sentiments nationalistes et de l'intégrisme catholique que
l'on
observe en Pologne. On assiste en ce moment dans de nombreux pays
européens
à une montée des égoïsmes nationaux et de la
xénophobie
(haine des étrangers) qui font avec les divers
intégrismes
religieux exacerbés un mélange assez détonant.
L'Europe,
la vraie, sera un Etat fédéral et laïque ou elle ne
sera
pas.
QUATRIEME EDITION DU SEMI MARATHON DE VERRUE
La quatrième édition du semi-marathon de Verrue qui a eu
lieu le 8 mai a confirmé le succès de cette course
d'entraînement puisqu'elle a réuni 21 participants (18
l'année dernière).
La course de 10,4 km a été remportée par Yves
Bodineau
en 46' tandis que Geneviève Delachaume était la
première
féminine en 59'30" (record personnel sur l'épreuve).
Le
semi-marathon (21,1 hm) a vu la victoire de Pascal Morisseau en 1h26
(14,7
km/h) et Danielle Morisseau, première féminine en 1h53. A
l'année
prochaine !
Numéro 7
Juillet
2006
LA MORT DE VERRUE QUOI ?
J'ai appris avec tristesse la dissolution de "Verrue Quoi ?" et la
disparition du bulletin qu'elle publiait et distribuait sur Verrue.
J'avais été l'un des membres fondateurs de cette
association et si je l'ai quittée il y a deux ans,
c'était pour des raisons purement personnelles qui ne m'ont
jamais empêché d'apprécier l'action qu'elle
continuait
de mener après mon départ. L'une des conditions
primordiales
de toute démocratie est la présence d'une presse libre
et,
sur ce sujet, la commune de Verrue était gâtée
puisque
ses 400 habitants disposaient de deux sources d'informations
indépendantes du pouvoir communal. En outre, je trouvais
qu'elles étaient assez complémentaires,
Verrue Quoi s'intéressant davantage aux problèmes
pratiques
rencontrés par les habitants de la commune tandis que
Démocratie
directe s'intéressait à des sujets plus
généraux
concernant la pratique de la démocratie et de la
participation.Je
comprends parfaitement les raisons qui ont présidé
à
la disparition de VQ, en particulier l'absence de participation des
habitants
de Verrue. Il est évident que la participation exige la
présence
de participants et que sur ce point les Verruquois ne se bousculent
pas.
Je ressens souvent moi aussi l'impression de parler dans le vide et
l'absence
d'écho, même critique, est un peu déprimante. Je
vais
pour ma part essayer de m'accrocher et de continuer de vous dire que
vous
avez le droit d'avoir une opinion sur les questions municipales qui
vous
concernent, que vous avez le droit d'exprimer cette opinion et que les
élus
ont le devoir d'écouter les opinions qui s'expriment et
d'en
tenir compte.Encore faut-il qu'il existe un moyen d'exprimer ces
opinions.
C'était là justement le rôle de Verrue Quoi, comme
je
l'indiquais ci-dessus. Le bulletin VQ disparaissant avec l'association,
les
habitants de notre commune risquaient donc de se retrouver sans voix.
Je
compte bien continuer de publier Démocratie Directe, avec ou
sans écho,
et j'ouvre donc ses colonnes aux membres de l'association disparue
(voir
ci-dessous), ainsi qu'à tous les habitants de la commune qui
souhaitent
donner leur avis sur les questions qui nous intéressent tous.
J'espère
que vous serez nombreux à profiter de cette invitation.
COMMUNIQUE
Monsieur le Maire de Verrue en préambule du bulletin officiel de
la Mairie de juillet a cru bon de revenir sur la dissolution de "V-Q
?". Que cette association ait pu poser des problèmes à la
municipalité en formulant des questions légitimes, sans
doute, mais loin de "désinformer" – ce qui signifie : induire en
erreur, cacher ou travestir les faits (Petit
Robert) – "V-Q?" s'est toujours efforcé de compléter les
informations,
souvent partielles, que donnait la municipalité. Seul un vrai
dialogue
aurait permis d'informer correctement la population par le jeu des
questions-réponses.
Le monologue, même municipal, n’est pas gage d’une
vérité
absolue car il néglige les questions que chaque citoyen est en
droit
de se poser. Nous posions des questions, nous attendions des
réponses, et nous donnions notre opinion ; si c’est cela la
"désinformation", alors qu’est ce que la démocratie ?
L'ex conseil d'administration de "V-Q?"
LE FINANCEMENT DES REFORMES
J'ai reçu la lettre suivante de la part d'un lecteur attentif
qui préfère rester anonyme :
"Je travaille pour l'Education Nationale et je voudrais vous faire
part
d'une chose que vous n'entendrez ni dans les médias ni dans la
bouche
du ministre de l'éducation.A la rentrée de septembre 2006
une
réforme des programmes de langues vivantes aura lieu (Voir le
Bulletin
Officiel de l'Education Nationale n°6 du 25 août 2005),
réforme
encouragée et souhaitée par l'Union Européenne qui
vise
à créer une reconnaissance homogène des
diplômes entre le pays de l'union (tous devraient avoir la
même appellation et
surtout la même valeur, que ce soit en France ou en Pologne).
Cette réforme facilitera les études à
l'étranger (ce qui est une très bonne chose) mais
obligera aussi les établissements scolaires à renouveler
les manuels dans la plupart des disciplines linguistiques. Outre cette
réforme, le programme de cinquième a également
été modifié. Dans notre petit établissement
de 120 élèves, nous devons donc changer les manuels
d'anglais
pour les classes de sixième, ceux d'allemand et d'espagnol pour
les
quatrièmes et enfin ceux de mathématiques, de sciences de
la
vie et de la terre et de physique pour les cinquièmes. Un manuel
scolaire
coûte environ 18€. Nous avons environ 34 sixièmes, 24
cinquièmes
et autant de quatrièmes et sommes donc dans la
nécessité
d'acheter 130 nouveaux livres, soit environ 2340€. Chaque année
l'état
verse une "Subvention de Crédits pour Fonctionnement
Pédagogique".
Nous avons perçu 697€ pour la rentrée prochaine. Cette
somme
sert à acheter les carnets de liaison (182,03€), à payer
la
redevance obligatoire pour effectuer les photocopies (210,47€). Il nous
reste
donc 304,50€ pour acheter les manuels, ce qui correspond à 17
livres.
Je demande donc aux élus comment faire pour subventionner le
reste?
Au moment où notre gouvernement semble plus occupé
à
trouver les moyens de diminuer les impôts directs, à
investir
dans les marchés économiques mondiaux et à
"développer
l'économie", le budget de l'éducation nationale se voit
restreint
de plus en plus chaque année. Vous constaterez que je ne parle
pas
de salaires du personnel ou de retraites ou de je ne sais quoi. Je vous
parle
des crédits dont profitent directement vos enfants. Je vous
encourage
maintenant à en tirer vos propres conclusions."
Personnellement, et dans le cadre de mon bulletin Démocratie
directe,
je vois dans cette affaire un exemple concret de la manière dont
les
élus pratiquent la démocratie. On annonce une belle
réforme
mais on oublie de sortir l'argent qui permettra de la mettre en œuvre.
Je
précise tout de suite que cette attitude n'est pas
réservée
à un parti et qu'on la trouve aussi bien à droite
qu'à
gauche (voir ci-dessous).
LE PROGRAMME DU PARTI SOCIALISTE
Les Socialistes ont donc choisi un programme pour les prochaines
élections présidentielles mais les primaires ne
désigneront le candidat du Parti qu'en novembre. C'est vraiment
mettre la charrue avant le tracteur ! Vous savez tous que les divers
présidentiables socialistes s'opposent violemment les uns aux
autres non seulement pour des questions de personne mais aussi sur des
points de fond. Par exemple, Fabius a lancé l'idée du
SMIC à 1500€ mais cette proposition a été
descendue en flammes par d'autres candidats du parti car elle
était impossible à financer. La solution
démocratique aurait été de dire : "Un candidat
propose le SMIC à 1500€, un autre dit, chiffres
en main, que c'est financièrement impossible", puis il aurait
fallu
laisser aux électeurs le soin de trancher entre les deux lors
des
primaires de novembre. Au lieu de cela, nous avons assisté
à
une synthèse bâtarde entre tous les points de vue et le PS
promet
maintenant de porter le SMIC à €1500€ " en cours de
législature",
soit entre 2007 et 2012. Or, le SMIC qui est actuellement de l'ordre de
1200€
est obligatoirement revalorisé de 2,5 % chaque année.
Faites
le calcul, il sera de toute façon à 1500€ en 2012 ! Le PS
prend
donc les gens pour des cons et, pour faire plaisir à Fabius,
fait
des promesses électorales qui n'en sont pas. Pire, le candidat
ou la
candidate qui sera choisie en novembre sera encombrée d'un
programme qui ne sera pas le sien et qui donnera des armes faciles
à ses adversaires des autres partis.Désigner le candidat
d'un parti par des primaires et non par les "dirigeants"
auto-proclamés du parti est tout à fait dans la ligne de
la démocratie directe. Encore faut-il faire les
choses dans l'ordre, laisser à chaque candidat la liberté
de
proposer son propre programme et aux membres du parti celle de choisir
un
candidat et son programme.
ENFIN UNE REACTION
Au moment où je me désolais de l'absence de
réaction à la publication de mon bulletin, voici que je
reçois enfin une lettre d'un lecteur attentif. Il s'agit
plutôt d'un message non signé (encore un !)
griffonné sur le dernier numéro de
DD, message qui, si je l'ai bien déchiffré, dit ceci :
Si vous aurez laissez s'installer le Naturascope, Verrue aurais
revit
mais quand on est Bête on le reste.On vit en France et vos
Bêtises
emmène les autres à partir à
l'étranger.Vous
aimez Manger de la Merde alors Mangé là.
Je veux d'abord supplier mon correspondant de respecter les
règles
: une lettre anonyme, ça se rédige en collant sur un
papier
des lettres ou des mots découpés dans le journal. J'adore
recevoir
des lettres anonymes mais j'en veux des vraies. Votre mot manuscrit ne
fait
pas sérieux et ne respecte pas votre anonymat. La prochaine
fois,
faites un effort ! Cependant, une réaction à la
publication
de DD est un événement rare ; je ne vais donc pas faire
la
fine bouche et je vais vous répondre. Il n'est pas question pour
moi
de rejouer la bataille du Naturascope, c'est du passé et tout a
été
dit la-dessus (reprenez votre collection de bulletins "Verrue Quoi" et
vous
y retrouverez tous les arguments des opposants à ce projet
délirant).
Je dirais simplement que ce projet n'aurait pas suffi, s'il avait vu le
jour, pour assurer la reviquance (ou renaissance) de notre commune.
J'avais à l'époque proposé une dizaine de projets
moins ambitieux peut-être mais susceptibles de redonner une
certaine vie à notre village endormi. Je note au passage que nul
élu ne s'y est jamais intéressé, ne serait-ce que
pour me démontrer que mes idées étaient
impossibles à réaliser. C'est justement cette absence de
participation contre laquelle je m'élève dans ces pages.
Vous, cher correspondant anonyme, vous semblez avoir des idées
et vous les exprimez. Etes-vous réellement contre ceux qui,
comme moi, vous expliquent que vous avez le droit de parler et que les
élus ont le devoir de vous écouter ?En ce qui concerne la
seconde partie de votre message, j'avoue que son sens
m'échappe. Voulez-vous dire qu'il suffirait que je continue de
publier
Démocratie Directe pour que tous les gens qui, comme vous,
pensent
que je ne dis que des bêtises s'enfuient à
l'étranger
? J'avoue que cette éventualité réveille mes
ardeurs
et va me donner le courage de continuer mes efforts jusqu'à ce
que
tous les opposants se soient faits naturaliser Moldo-Valaques ou
Mongoliens
Extérieurs. Mais peut-être ai-je mal compris votre texte :
d'où
la nécessité de bien rédiger son message anonyme,
comme
je le disais plus haut.En tout cas, votre dernière phrase se lit
parfaitement
et je m'associe de tout cœur à votre appel en faveur de la
scatophagie
: vous avez compris comme moi la nécessité du recyclage
et,
la merde ayant une teneur non négligeable en
éléments nutritifs, sa consommation ne peut qu'aider
à sauvegarder les ressources de notre planète. Je me
félicite de voir que, sur ce point au
moins, nous sommes d'accord.
LES RATS ET NOUS
Dans son livre récent, Nous les dieux, Albin Michel,
pages
232-234, Bernard Werber évoque les observations de Didier Desor,
chercheur du laboratoire de biologie comportementale de la
faculté de Nancy, qui étudiait l'aptitude à la
nage chez les rats. Six rats en cage devaient traverser une piscine
pour aller chercher leur nourriture mais le chercheur s'est vite
aperçu qu'ils n'y allaient pas tous. Deux des
rats étaient devenus les esclaves de deux autres rats qui les
forçaient
à aller chercher la nourriture pour eux. A leur retour, les rats
exploiteurs
frappaient les esclaves pour s'emparer des graines qu'ils rapportaient.
Un
cinquième rat était assez robuste pour aller chercher
lui-même
son repas et tenir tête aux rats exploiteurs. Le dernier rat,
incapable
aussi bien de nager que de se battre se contentait de ramasser les
miettes
tombées lors des combats. La même répartition -
deux
exploiteurs, deux exploités, un autonome, un souffre-douleur -
réapparut
dans les vingt cages où l'expérience fut
reproduite.Didier
Desor plaça alors six exploiteurs ensemble. Après une
nuit
de combat, ils avaient recréé les mêmes groupes :
deux
exploiteurs, deux exploités, un souffre-douleur, un autonome. Le
même
résultat fut obtenu quand il réunit six exploités
dans
une même cage, six autonomes ou six souffre-douleur. Quels que
soient
les individus de départ, ils finissaient toujours par se
répartir
les mêmes rôles.Je trouve un triste parallèle entre
les
rats de Desor et l'espèce humaine. Réunissez quelques
hommes
en une communauté et il apparaît vite entre eux des
exploiteurs,
des exploités, quelques souffre-douleur et enfin des
individualistes,
capables de vivre leur vie sans rien demander à personne et en
faisant
respecter leurs droits. Dans quelle catégorie vous placez-vous
?Si
vous n'appartenez pas au groupe des exploiteurs, consolez-vous en
sachant
que l'analyse des cerveaux des rats a montré que les plus
stressés
n'étaient pas les souffre-douleur ou les exploités mais
bien
au contraire les exploiteurs qui craignaient sans doute de perdre leur
statut
privilégié et d'être contraints un jour d'aller au
labeur.
QUI A GAGNE LA COUPE DU MONDE ?
Ben, c'est nous, bien sûr ! Remarquez, le suspense était
terminé dès les quarts de finales puisque les quatre
équipes qui restaient en lice (Allemagne, France, Italie et
Portugal) appartenaient toutes à notre pays, l'Europe. Encore un
bel exemple de ce que nous pourrions
faire si toutes les provinces européennes acceptaient enfin de
s'unir
réellement. (Oui, je sais, je l'ai déjà dit mais
n'ayez
crainte, je le redirai encore : attendez seulement les prochains jeux
olympiques).
LE JEU DE L'ETE
Qui a dit "Les cimetières sont pleins de gens
irremplaçables" ?Lionel Jospin ?Jacques Chirac ?Georges
Clémenceau ?
L'ELOIGNEMENT DE LA COMMUNAUTE DE COMMUNE
Dans le numéro 8 (juin 2006) de Pays d'avenir, le
président de la Communauté de Communes du Pays loudunais
évoque les griefs les plus répandus contre la CCPL, dont
celui-ci : "l'intercommunalité paraît
éloignée". Après avoir rappelé que "les
élus communautaires sont désignés par les conseils
municipaux" et précisé que "les conseils de
communauté sont des moments privilégiés pour la
démocratie locale, car c'est la seule occasion où les
élus locaux sont réunis pour aborder les
problématiques du territoire", il s'étonne que les gens
se sentent loin de la CCPL. C'est pourtant le contraire qui aurait
été surprenant. N'oublions pas que M. Belin a fait sienne
la
doctrine énoncée par M. Monory selon qui les élus
tirent
leur légitimité de leur seule élection et n'ont
pas
de comptes à rendre à leurs électeurs d'une
élection
à la suivante. Nous avons donc à la CCPL des
délégués
qui sont choisis par les élus communaux qui, eux, n'ont pas
à
s'expliquer sur leurs choix. Entre cette indépendance totale vis
à
vis des citoyens ordinaires et cette sélection à deux
étages pour les délégués communautaires,
comment s'étonner que l'intercommunalité paraisse
éloignée ?On me dira sans doute que le fonctionnement de
la CCPL respecte les lois en vigueur mais,
s'il est réellement impossible (ce qui reste à prouver)
de
faire choisir les délégués communautaires par un
vote
direct des citoyens, rien n'empêche la CCPL et son
président
de demander l'avis de l'ensemble de la population sur les sujets
importants,
tiens, ce qu'on doit faire du bois de Beaumont par exemple. Si les
élus
continuent d'être les seules personnes habilitées à
"aborder
les problématiques du territoire" (traduction : étudier
les
problèmes qui se posent dans le Loudunais), nul doute que les
citoyens
ordinaires, c’est-à-dire vous et moi, continueront de se sentir
très
éloignés de l'intercommunalité.
QUATRIEME EDITION DU SEMI-MARATHON DE VERRUE
La quatrième édition du semi-marathon de Verrue qui a eu
lieu le 8 mai a confirmé le succès de cette course
d'entraînement puisqu'elle a réuni 21 participants (18
l'année dernière). La course de 10,4 km a
été remportée par Yves Bodineau
en 46' tandis que Geneviève Delachaume était la
première
féminine en 59'30" (record personnel sur l'épreuve). Le
semi-marathon
(21,1 km) a vu la victoire de Pascal Morisseau en1h26 (14,7 km/h) et
Danielle Morisseau, première féminine en 1h53. Le
pique-nique en commun qui a suivi la course a eu le succès
habituel. A l'année prochaine !
Démocratie Directe Copyright Fortuner, 2006 – Publication
trimestrielle – ISSN : 1770-4529 Prix : 3 € – Abonnement : 10 € (4
numéroos) Directeur de la publication et impression : Renaud
Fortuner, La Cure, 86420 Verrue, fortuner@orange.fr
Numéro
8 Octobre 2006
POURQUOI
JE SUIS "ROYALISTE"
A l'heure où j'écris ces
lignes, on ne sait pas
encore quel sera le candidat du parti socialiste mais j'espère
que Ségolène
Royal sera choisie pour que je puisse voter pour elle l'année
prochaine. Je la soutiens non parce qu'elle est socialiste,
ni
parce c'est une femme ou qu'elle est plus belle que Fabius ou DSK, mais
parce
que c'est la première personnalité politique à
s'engager de manière aussi forte
sur les questions de participation et même de démocratie
directe. Les militants
socialistes se feront peut-être peur
en novembre et préféreront un politicien tel que DSK qui
présente un profil
bien connu, les électeurs français lui
préféreront peut-être un "homme
fort" tel que Sarkozy, peu importe. Ségolène Royal a
soulevé le couvercle d'une
marmite en ébullition que personne
ne pourra plus refermer et dorénavant, nul politicien ne pourra
ignorer le
besoin profond qu'éprouvent les citoyens ordinaires, les gens
comme vous et
moi, à se faire entendre de leurs maîtres.
Au-delà de telle ou telle proposition concrète, les
jurys populaires par exemple, c'est toute l'attitude de
Ségolène Royal qui
montre que, pour elle, la participation n'est pas un vain mot, ni un
slogan
électoral. Dans toutes ses interventions, elle met les citoyens
en avant et
elle parle de manière très concrète des gens, des
individus.On l'accuse
de vouloir gouverner à l'audimat mais
c'est ne rien comprendre à ce qu'elle dit. Là où
les politiciens professionnels apportent
des réponses, elle pose des questions, ce
qui est le premier pas dans la recherche d'un consensus. (Voir mes
articles sur
la discussion publiés dans les premiers numéros du
présent bulletin). Respecter
l'opinion des citoyens, ce n'est pas de la démagogie, ni du
populisme, et
encore moins de la dictature populaire, c'est ce que l'on appelle la
démocratie, principe dont on parle beaucoup et qui n'a jamais
été vraiment
appliqué dans le monde.
Si
Ségolène Royal est élue, on peut espérer
que le
peuple aura enfin le droit de s'exprimer et c'est pour
cela que je suis devenu Royaliste. Mon père,
qui faisait partie des "Camelots du Roi" avant guerre, aurait
été
bien heureux de le savoir !
COURRIER DES LECTEURS
Un lecteur
attentif, M.
Silvio Vit, m'a envoyé une longue lettre que je ne peux citer en
entier et dont
je n'extrais que les critiques : "Il est bien certain que je ne suis
pas toujours de votre avis, entre autres sur vos positions sur la
constitution
européenne (…) galimatias ouvrant la porte à toutes les
interprétations et
instituant une situation dans le genre de ce qui se passe aujourd'hui."
Mes
articles sur la constitution européenne ne concernaient pas
vraiment la
question de fond (de quelle constitution voulons-nous ?) mais
plutôt les
mensonges qui ont été proférés à
l'occasion de la campagne. Que l'on soit
contre le projet proposé, soit, mais que l'on mente
délibérément pour tromper
les gens et les faire voter comme on l'entend, je dis non ! Fabius en
particulier ("responsable mais non coupable" dans les affaires
du sang contaminé et du Rainbow Warrior) nous a
délibérément trompés en lançant
le canard du Plan B. Comme le dit très bien mon correspondant : "Nous
avons actuellement une situation où l'Europe vogue sans pilote
abandonnée à un
libéralisme souterrain anonyme et cupide". Si c'est
ça le Plan B
promis par Fabius, bravo !
DEUX PETITS TRUCS SUR L'IMMIGRATION
Bush va
donc dépenser des
milliards de dollars pour compléter le mur qui sépare les
Etats-Unis du
Mexique. Dans le reportage diffusé sur France 2, le 27 octobre,
on voyait aussi
un agriculteur californien désespéré devant ses
poires perdues parce qu'il
n'avait pas pu trouver suffisamment de Mexicains pour les
récolter.
Au
dix-huitième siècle, à la
grande époque de la traite des nègres, les bateaux partis
de Bordeaux allaient
charger sur la côte du Bénin les malheureux jeunes gens
que leur vendaient les
"rois nègres" des tribus côtières. L'Afrique
perdait ainsi ses
enfants, choisis parmi les plus forts, ça rapporte plus.
Aujourd'hui, Sarkozy
va négocier auprès des politiciens qui ont
succédé aux rois nègres pour mettre
en place une immigration choisie dans laquelle seuls les Africains
"utiles" auront le droit de venir en France. L'Afrique perdra donc
encore les plus qualifiés de ses enfants.
DES NOUVELLES DU FUTUROSCOPE
La
Nouvelle République se faisait écho le 27 septembre
dernier des difficultés du
Futuroscope qui a perdu cet été 6 % de visiteurs. Le
directeur du parc,
Dominique Hummel admettait que le parc avait des problèmes mais
il prévoyait
qu'une "grosse opération de communication" allait permettre de
rétablir
la situation en novembre. En effet : j'ai trouvé hier dans ma
boîte une
invitation signée par M. Hummel et par le président du
conseil général de la
Vienne ainsi qu'un bon de 15€ de réduction sur le prix
d'entrée au Futuroscope
(31€ en temps normal). Il est clair que
ceci va attirer du monde et permettre aux dirigeants de se
féliciter de ce
"redressement" de la situation, mais qui va payer les 15€
économisés
par chaque spectateur ? Est-ce le conseil général de la
Vienne, avec les impôts
que vous lui avez versés ? Que la communauté soutienne
des projets qui
permettent le développement économique de la
région, c'est normal, encore faut-il
que ces projets soient bien choisis et que leur financement soit bien
clair.
Or, on lit dans l'article de la NR que le directeur du parc accuse
le député Alain Claeys d'avoir
révélé les difficultés du Futuroscope au
public,
c’est-à-dire à ceux qui payent les pots cassés !
Il affirme même que "Alain
Claeys est tenu à une obligation de réserve". Il
faudrait donc que les
élus cachent aux électeurs les erreurs qu'ils commettent
? Curieuse idée de la
démocratie. Il faudrait au contraire des structures qui
permettent aux citoyens
de savoir ce que leurs élus font de leur argent, tiens des
"jurys
citoyens" par exemple…
LE POPULISME
On parle beaucoup de populisme ces
temps-ci
et ça
m'a donné l'envie d'aller vérifier le sens exact de ce
mot. Le Larousse et le
Robert sont trop succincts mais sur Internet l'encyclopédie
Wikipédia est plus
complète :
"Les populistes critiquent
généralement la démocratie dite
représentative, les milieux d'argent ou une minorité
quelconque (ethnique,
politique, administrative etc.), censée avoir accaparé le
pouvoir. Ils leur
opposent une majorité postulée, qu'ils courtisent.
(…) Le boulangisme, le péronisme, ainsi que le poujadisme
ont été qualifiés de mouvements populistes."
Le terme populisme est souvent
considéré aujourd'hui comme synonyme de démagogie
ou d'opportunisme politique,
surtout vis-à-vis de mouvements d'opposition."
L'idée de base du populisme est donc
que le pouvoir
est accaparé par une minorité quelconque. Il me semble
que c'est bien le cas et
c'est contre cette situation que je m'élève dans le
présent bulletin. La suite
de la définition est la description d'un dérapage car
l'idéal populiste a été
accaparé à son tour par certains démagogues qui
s'en servent pour assouvir
leurs ambitions personnelles, ce qui explique que le terme
"populiste" est maintenant utilisé de manière
péjorative pour
qualifier sans discernement des personnalités politiques aussi
diverses que Le
Pen, Ségolène Royal, Sarkozy ou José Bové.
Il
est cependant possible d'être populiste si on ne
s'élève contre la dictature
des élites que pour essayer de rendre le pouvoir aux individus
sans prétendre
le garder pour soi. N'oubliez pas que dans populisme il y a le mot
peuple, que
peuple se dit "dêmos" en grec et que le populisme, le vrai, est donc la forme la plus pure de la
démocratie.
LA
VIOLENCE DES BANLIEUES
Il est clair que la question de la
violence
des
banlieues va dominer la campagne présidentielle. Pour des gens
comme Le Pen ou
Sarkozy, la solution est claire : il suffit d'être fort et de
réprimer durement
tout débordement. Et ça marche, en tout cas dans les
sondages puisque ces deux
candidats font des scores impressionnants. Le problème, c'est
que ça ne suffit
pas à calmer les jeunes. Depuis des années que notre cher
ministre de
l'intérieur applique la manière forte, on ne constate pas
vraiment que les
choses s'arrangent. Il vous dira que c'est parce que les
méchants juges ne font
pas leur travail mais ce qu'il leur reproche, c'est de ne pas condamner
des
gens sans preuve. Les tribunaux d'exception ne marchent pas mieux que
la
justice ordinaire pour lutter contre la violence. Voyez donc Bush qui
s'en sert
depuis trois ans pour lutter contre le terrorisme : on n'a pas
là non plus
constaté de réduction notable de la violence. Il est
évident que toute personne
normale à envie de taper sur la gueule de ces petits cons mais
il faut se
rendre à l'évidence : CA NE MARCHE PAS !
Alors, faut-il laisser la rue aux voyous de
banlieue
et le monde au terrorisme ? Bien sûr que non, mais il faut
essayer de faire en
sorte que voyous et terroristes cessent de nous emmerder. Prenons
les voyous. La première chose à faire est de se demander
pourquoi ils font ça,
ce qu'ils veulent en somme. Il faut d'abord se débarrasser des
réflexes de
racisme primaire (ils sont violents parce que c'est des ratons ou des
nègres).
Quelle que soit la couleur de leur peau et leur chevelure, ce sont tous
des Homo
sapiens et ils ne sont pas différents du bon
"Français de
souche".
Les cahiers de doléances qui viennent
d'être rédigés
dans les banlieues montrent d'abord que tous ces Français pas de
souche veulent
un peu de respect. J'entends déjà tous ceux qui vont
hurler : "S'ils
veulent du respect, ils n'ont qu'à commencer par cesser de
brûler les
autobus". L'ennui, c'est qu'ils ne brûlent pas tous des autobus.
Un responsable
d'association disait récemment (Nouvel Observateur du 26
octobre) que sur 1000
jeunes des banlieues, il y a 150 casseurs, 250 jeunes parfaitement
intégrés et
600 jeunes qui oscillent entre ces deux extrêmes au gré
des provocations
policières et des discours incendiaires de Sarkozy.
Un exemple, j'entendais récemment
à la radio un
jeune "noir" qui racontait comment, étant allé chercher
des papiers
dans un commissariat, il s'est rendu compte qu'on lui avait
donné un numéro
d'ordre qui le mettait plus loin dans la file d'attente que des
"blancs" arrivés
après lui. Mettez-vous un peu à sa place : aussi
intégré que vous puissiez
être, si ça ne vous met pas la rage au ventre c'est que
vous n'avez vraiment
aucun amour-propre. Chaque fois qu'un
Africain se voit refuser un travail ou un logement simplement en raison
de la
couleur de sa peau, chaque fois qu'un flic rudoie un Africain non parce
qu'il a
commis un délit mais parce qu'il a "le profil", chaque fois que
Sarkozy fait une grande déclaration à visées
électorales, c'est un jeune de
plus qu'on retrouvera à lancer des cailloux ou des cocktails
Molotov. Il faut,
c'est évident, faire cesser la violence et se montrer sans
pitié contre ceux
qui mettent en danger la vie d'autrui, mais il faut en même temps
agir
réellement pour faire cesser la discrimination et faire en sorte
que tous ces
jeunes sachent que, s'ils jouent le jeu, la société fera
en sorte qu'ils
trouvent un boulot, un logement et une famille.
Lors
de l'élection présidentielle, vous pourrez voter pour un
candidat qui promet de
"taper fort" d'être "sans pitié". Allez-y, faites-vous
plaisir, mais sachez bien que votre gars gonflé n'y pourra rien
et que les
violences continueront. Pensez aux Irlandais et aux Basques qui voient
enfin le
bout du tunnel parce qu'un jour quelqu'un a accepté d'entamer le
dialogue.
LA
CANDIDATURE DE LE PEN
Le
Pen hurle qu'on saborde sa candidature en dissuadant les maires de le
cautionner. Il fait le coup à chaque élection et il a le
chic pour se poser en
victime. Ce qui est incroyable, ce sont les commentaires des
responsables de
l'UMP. Au lieu de dire, comme tout démocrate conscient, qu'il
est impensable
qu'un homme qui atteint 18 % dans les sondages ne soit pas
représenté lors du
scrutin, on a l'impression qu'ils ne raisonnent qu'en termes de
stratégie
électorale : l'absence éventuelle de Le Pen
gênerait-elle ou non la
victoire de Sarkozy ? J'espère qu'un nombre suffisant de
maires aura le courage
de cautionner Le Pen pour qu'il se fasse battre à la
loyale. J'en profite
pour demander au maire de Verrue qui il compte cautionner et pour lui
conseiller de cautionner Le Pen si personne d'autre ne veut accomplir
cette
tache aussi répugnante que démocratique.
LE PRESIDENT DE LA
CCPL NOUVEAU DEFENSEUR DE LA
FORET DE
SCEVOLLE
Le numéro 9 de "Pays d'avenir",
magazine
de la communauté de communes du Pays loudunais, m'est
tombé des mains lorsque
j'ai lu en page 2 l'éditorial du président de la CCPL,
Bruno Belin, qui
commence par ces mots : "Nous avons la chance de vivre dans une
région
qui propose une véritable qualité de vie : espaces naturels
préservés, (etc.)". Il est bien évident que,
dans le Loudunais, les
"espaces naturels" sont représentés principalement par la
forêt de
Scévolles et il est tout aussi évident que leur
préservation n'a tenu qu'à
l'action des personnes et des quelques associations qui ont fait barrage au projet
insensé consistant à y implanter une sorte de Disneyland
au rabais.
Je
me félicite bien entendu de ce revirement de M. Belin et
j'espère qu'il prendra
bien vite sa carte de membre de "Bien Vivre en Scévolles"…
DEMOCRATIE
PARLEMENTAIRE
Dans la lettre d'information publiée sur le site
www.laurent-fabius.net, je lis dans le commentaire du premier
débat : "Rénover la démocratie, cela
consiste à
mettre en place une vraie démocratie parlementaire, dotée
de vrais
contrepouvoirs efficaces."
Je
rappelle que la démocratie parlementaire est un régime
démocratique dans lequel
le parlement domine au point de choisir lui-même ceux qui sont
chargés du
pouvoir exécutif tandis que dans un régime
présidentiel, c'est le président de
l'exécutif qui domine. Si la
5ème
république est un parfait exemple de régime
présidentiel, n'oublions pas que la
4ème était un non moins parfait exemple de régime
parlementaire. Essayer de
sortir de la dictature actuelle pour retomber dans la chienlit de la
4ème avec
ses gouvernements
qui tombaient tous les six mois serait pour moi
totalement absurde. Ce qu'il faut, c'est instaurer un régime
véritablement
démocratique, un régime dans lequel le pouvoir
réel n'appartiendra ni au
parlement, ni au chef de l'exécutif mais à chacun des
citoyens. Impossible
direz-vous ? Pas sûr et j'ai pensé à quelques
solutions à ce problème, il
suffit de vouloir sincèrement le résoudre.
MENSONGES
Dans la même lettre d'information
de
Laurent Fabius,
je lis : "Marie-Noëlle Lienemann regrette que
Ségolène Royal accroisse
en permanence sa distance avec le projet socialiste, qu'au passage elle
tend à
discréditer en le qualifiant de "petit livre rouge" comme si le
projet du PS n'avait pas été élaboré collectivement et
voté
massivement par tous les socialistes.
En
réalité, au cours de ce débat, S. Royal a dit du
projet socialiste : "ce n'est quand même pas le petit livre
rouge".
Même les amis de Fabius peuvent se rendre compte que "ce n'est
pas"
est le contraire de "c'est". Il me paraît donc évident que
ces gens mentent sciemment en se disant que tous les moyens sont bons
et qu'il
en restera toujours quelque chose. Il est parfaitement normal de ne pas
être
d'accord avec les idées d'un candidat mais mentir pour gagner,
c'est de la
triche.
Numéro
9, avril 2007
UNE ELECTION HORS DU COMMUN
Quel que soit son résultat,
l'élection
présidentielle qui s'approche restera dans l'histoire. C'est en
effet pour la
première fois depuis deux cents ans que l'on dépasse les
choix traditionnels
entre les partis de droite et de gauche, du centre et des
extrêmes. Je ne parle
pas de Bayroux qui, quoi qu'il en dise, reste un homme de droite mais
de la
participation prônée par Ségolène Royal. Le
22 avril, il s'agira de savoir si
on se contente comme d'habitude de choisir un maître, quelqu'un
qui nous
présente toute rôtie la solution à tous nos
problèmes, ou si on tente
l'aventure de la participation. Voulez-vous vous soumettre comme
d'habitude aux
Z'élus ou voulez-vous enfin avoir votre mot à dire ?
Bien entendu, les partis n'ont pas encore
disparu et
Ségolène Royal se présente sous une
étiquette de gauche. C'est vrai, mais cela
ne devrait pas faire reculer systématiquement les gens qui
votent d'habitude à
droite. La gauche et la droite ne sont d'ailleurs plus ce qu'elles
étaient et
il y a longtemps que les socialistes ont abandonné le marxisme
et l'attente du
Grand Soir. Entre les partis de gauche qui se sont accommodés du
capitalisme et
les partis de droite qui sont bien obligés de faire un peu de
social, les différences
ne sont pas bien grandes. Ce qui est différent en revanche,
c'est la
participation. Il est cocasse d'ailleurs de voir tous les candidats
sauter dans
le train en marche et de saupoudrer leur programme de promesses d'un
peu plus
d'écoute des citoyens. Cependant, ces mêmes candidats
n'hésitent pas à
reprocher à Ségolène Royal de ne pas avoir de
programme et de se contenter de
répéter ce que veulent les gens. Parmi tous les
candidats, il n'y a qu'elle qui
y croit vraiment, à la participation.
Ne
l'oubliez pas quand vous irez voter.
FAUT-IL AVOIR PEUR DE LA PARTICIPATION ?
Maintenant que Ségolène Royal
en a fait son cheval
de bataille, tous les autres candidats parlent de la participation (il
n'y a
que Le Pen qui n'en dit pas un mot sur son site) mais ça ne les
empêche pas de
tirer la sonnette d'alarme sur cette pratique qu'ils jugent dangereuse.
Même
les intellectuels de gauche disent qu'il ne faut pas donner trop de
pouvoir au
peuple et que la plupart des gens sont incapables de raisonner
objectivement
sur un sujet quelconque. En somme, nous sommes trop cons pour penser et
il faut
laisser les Zélus et les Zélites choisir à notre
place.
En réponse à cette attitude, je
veux d'abord faire
remarquer que la participation telle que semble la concevoir
Ségolène Royal
n'est encore qu'un premier pas assez limité. Il ne s'agit pas de
laisser les
citoyens décider de tout par des référendums
incessants mais plutôt de demander
aux gens concernés de donner leur avis et de faire des
suggestions sur les
choses qu'ils connaissent bien. Par exemple, s'il faut
renégocier la politique
agricole, on pourrait demander aux agriculteurs ce qu'ils en pensent et
nous
dire comment on peut améliorer la situation.
D'autre part, force est de constater que nos
chers
dirigeants se mettent souvent le doigt dans l'œil : pensez aux
déboires de
l'Airbus A-380, conséquence directe d'une erreur des
politiciens. Plus proche
de nous, j'ai feuilleté le livre de Bruno Belin dans lequel ce
dernier admet
les erreurs qui ont été commises par les élus lors
du fiasco du Naturascope.
Puisque
ceux qui nous gouvernent sont aussi capables que quiconque de se mettre
le
doigt dans l'œil, n'ayons pas peur de la participation : elle nous
donnera au
moins le plaisir de faire des conneries nous-mêmes avec
l'obligation d'en
assumer les conséquences !
LE PARRAINAGE DES MAIRES
La Nouvelle République du 14
décembre évoque les
problèmes auxquels font face les maires quand il s'agit de
parrainer tel ou tel
candidat. Un des maires interrogés par le journal s'en tire en
ne parrainant
personne : "Je ne fais pas de politique. Dans mon conseil municipal,
il
y a des gens de droite comme de gauche et je ne veux pas donner le
sentiment
d'être en faveur de tel ou tel candidat".
C'est oublier un peu vite que les maires
participent
à l'élection des sénateurs et qu'à ce titre
ils ont un pouvoir politique qui
dépasse de beaucoup le simple parrainage des candidats. Si ce
maire allait
jusqu'au bout de son raisonnement, il devrait s'abstenir de voter pour
tel ou
tel sénateur. Le fait-il et tous les maires qui partagent sa
façon de voir le
font-il ? J'en doute car ça se saurait.
Le maire de Biard, lui, estime que "les
gens
ont beaucoup de mal à faire la distinction entre parrainage et
soutien et même
si la loi nous rappelle que donner notre signature n'équivaut
pas à un coup de
main politique, tout cela demeure peu lisible pour le grand public."
Il ne dit pas ce qu'il fait pour expliquer ce point important à
ses
administrés. Mais peut-être ne fait-il rien.
Après avoir exposé ces
problèmes, le rédacteur de
l'article de la NR juge que "personne n'a en tête la formule
magique qui
satisferait l'ensemble des protagonistes". La solution est
pourtant
bien simple. Si on admet qu'il est impossible de laisser tous les zozos
en
quête de publicité, les illuminés et autres malades
mentaux se présenter à la
présidentielle, il n'y a aucune raison dans un Etat dit
démocratique de
réserver le parrainage aux seuls élus. Il serait plus
juste de demander à
chaque candidat d'obtenir la signature de x milliers de citoyens
lambda. Les
petits partis seraient sûrs d'obtenir leurs parrainages et dans
le même temps
chaque citoyen serait libre d'accorder son parrainage à la
personne qu'il juge
la plus digne.
C'est
ça aussi la démocratie directe.
AH, CES IMMIGRES !
A en croire les Sarkozy, les Le Pen et autres
De
Villiers, les immigrés sont la cause de tous nos maux et
représentent une
menace permanente pour notre Belle France…
Mais qui sont ces immigrés, pourquoi
viennent-ils
nous envahir ?
Je ne pense pas que ce soit par envie de voir
du
pays comme j'ai entendu un abruti gouvernemental le dire à la
radio. Quand on
sait que, parmi ceux qui tentent le passage vers le Cap Vert et
l'Espagne, un
Africain sur six meurt en route, on peut imaginer que les candidats au
tourisme
dans de telles conditions sont plutôt rares.
La vraie raison est qu'ils n'ont pas le
choix.
Essayez de vous mettre dans la peau d'un pêcheur
sénégalais qui n'a plus de
poissons à pêcher depuis l'arrivée des flottes
chinoises, d'un agriculteur
malien dont les terres ont été avalées par
l'avancée du Sahara ou d'un ivoirien
en butte à la guerre civile. Vous devez nourrir votre famille
mais vous n'avez
plus de travail. Allez vous laisser mourir vos enfants ou vos petits
frères et
sœurs ? Peut-être avez-vous déjà perdu un proche et
la douleur de ce deuil vous
a donné le courage de tenter la traversée mortelle.
Poussé par le désespoir
vous l'avez tentée et vous abordez notre beau pays. Que
risque-t-il de vous
arriver ? De vous voir renvoyer par le premier avion venu dans votre
pays où
vous aurez la joie de voir crever de faim votre dernier-né.
C'est beau, c'est
grand, c'est généreux la France !
Et qu'on ne vienne pas me dire que la
solution passe
par des programmes de développement qui donneront du travail
à tous ces gens
dans leur propre pays. Primo, j'ai eu l'occasion pendant les
années où j'ai
travaillé comme chercheur en Afrique de voir de près les
fameux programmes de
développement et je peux vous dire qu'ils ne marchent pas. Il
faudra que je
vous en parle dans un prochain article. D'autre part, même si par
miracle les
Zélus se mettaient à appliquer les bonnes solutions, il
faudrait des années
pour qu'elles commencent à agir tandis que les gens, c'est
aujourd'hui qu'ils
meurent.
Alors, que faire ?
Si vous êtes chrétien, la
question ne se pose pas : Jésus a suffisamment parlé de
l'amour que vous devez
avoir pour votre prochain. Mettez son enseignement en pratique et
accueillez ce
prochain quand il a besoin de vous. Si comme moi, vous ne
croyez pas au dieu de
l'église, croyez au moins en l'Homme et secourez-le au nom de
l'Humanité. Si
vous n'écoutez pas ce que je vous dis ici et ce que vous disent
tous ceux qui
comme moi vous supplient d'accueillir nos frères,
j'espère que l'enfer auquel
je ne crois pas existe et que votre égoïsme vous y enverra
tout droit y rôtir
pour l'éternité.
LA PRATIQUE DE LA PARTICIPATION
J'ai tenté il y a quelque temps une
expérience de
démocratie participative pratique qui a maintenant pris fin et
qu'il est temps
de décrire ici. Elle a débuté lorsque,
m'étant renseigné sur ma future
retraite, j'ai découvert ce qui me semble être une
injustice dans le calcul du
salaire de base. En principe, ce salaire de base est la moyenne des 25
meilleures années. Pour les gens qui, comme moi, ont
été salariés moins de 25
ans, c'est la moyenne des années pendant lesquelles on a
été salarié. J'ai été
salarié pendant 10 années calendaires mais je n'ai
travaillé qu'un trimestre la
première année et que deux trimestres la dernière
année. Or, au lieu de
calculer mon salaire moyen sur la base de 8,75 années de travail
effectif, il
est calculé comme si j'avais travaillé pendant 10 ans
à temps plein.
Le 10 juin 2003, j'ai donc
décidé de signaler le
problème (ainsi que des solutions possibles) à "mon
député", qui se
trouve être Monsieur Abelin. En l'absence de réponse, j'ai
confirmé par lettre
recommandée du 16 septembre et là, M. Abelin m'a
répondu en s'excusant de
n'avoir pas réagi à ma première lettre (une erreur
de son collaborateur
apparemment) et en me promettant d'étudier la question avec les
services de
l'Assemblée nationale et (dans une seconde lettre du 30
septembre 2003) de
poser une question écrite au ministre concerné (M. Fillon
à l'époque).
Sans nouvelle de M. Abelin, je lui ai
demandé le 19
février 2004 où en était l'affaire (avec lettre
recommandée de rappel le 22
mars). M. Abelin m'a informé le 2 avril de la réponse de
M. Fillon mais j'ai
constaté en lisant ce texte qu'il ne s'agissait que de
neutraliser les années
n'ayant donné lieu à la validation d'aucun trimestre, ce
qui ne résolvait pas
mon problème. J'ai donc écrit de nouveau le 22 avril 2004
pour préciser ma
situation à M. Abelin qui m'a aussitôt répondu
qu'il fallait en effet revoir
ces dispositions et qu'il allait écrire au nouveau ministre
concerné, M.
Borloo. J'ai demandé des nouvelles de l'affaire le 30 novembre
2004 et M.
Abelin m'a répondu qu'il n'avait pas eu de réponse et
qu'il allait écrire au
nouveau ministre concerné, M. Douste-Blazy.
Après une nouvelle lettre de ma part,
datée du 1
juin 2005, M. Abelin m'a confirmé le 23 juin 2005 qu'il n'avait
pas eu de
réponse des différents ministres à qui il
s'était adressé. Comme je lui avais
demandé dans ma dernière lettre s'il pouvait introduire
lui-même une
proposition de loi, il précise :
"J'ai donc décidé de me
mettre en contact
avec le service des études de l'Assemblée nationale pour
étudier avec eux les
moyens législatifs en ma possession pour intervenir efficacement
dans le sens
que vous souhaitez. Je tiens tout de même à vous rappeler
que, quelles que
soient les propositions de loi ou d'amendement que je peux
présenter, c'est le
gouvernement qui a le pouvoir de décider de l'ordre du jour du
Parlement. Il
faudra donc que de nombreux collègues parlementaires me
soutiennent dans cette
démarche, c'est pourquoi l'informerai les députés
de mon groupe politique,
l'UDF, de mes initiatives.
De plus les solutions que vous apportez
peuvent
relever du domaine réglementaire et non législatif, en ce
cas je n'ai aucun
pouvoir pour faire évoluer la législation, car la
compétence revient
exclusivement au Gouvernement."
M. Abelin m'a envoyé la semaine
suivante (30 juin
2005) une longue lettre dans laquelle il m'explique en détail la
situation
actuelle, copies actuelle, copies de textes à l'appui. Il
termine en disant
"dans l'immédiat, je me mets en rapport avec mes
collègues du groupe
UDF pour étudier le meilleur moyen d'améliorer les
règles de détermination du
salaire ou du revenu annuel moyen pour le calcul de la retraite."
J'ai
accusé réception de cette dernière lettre le 26
juillet 2005 mais je n'ai plus
eu de nouvelles de M. Abelin et j'ai décidé d'abandonner
mon effort de
participation et de me contenter de ma retraite au rabais.
Je tire cependant de cette expérience
quelques
enseignements utiles sur la pratique de la participation :
1 – La participation n'est pas dans les mœurs
en
France. Alors qu'aux USA, tout citoyen n'hésite pas à
s'adresser à son
"représentant", je me souviens que la dame de la
Sécurité sociale qui
m'avait expliqué les modalités du calcul de ma retraite
m'a ri au nez quand
j'ai dit que j'allais m'adresser à mon député :
"Vous avez un député, vous
?" m'a-t-elle demandé.
2 – Avec un peu de
persévérance, il est possible de
faire intervenir "son député". Oh, bien sûr, il a
fallu au début
utiliser le subterfuge de la lettre recommandée, mais je suis
heureux de
témoigner que M. Abelin, une fois qu'il s'est pris au jeu, a
vraiment cherché à
trouver une solution.
3 – La branche
législative n'a pratiquement aucun
pouvoir. C'est le gouvernement, donc la branche exécutive, qui
choisit les
points sur lesquels le législatif sera autorisé à
légiférer. Pire, comme me l'a
précisé M. Abelin, tout le domaine réglementaire
échappe totalement au pouvoir
législatif. Ce sont pourtant ces règlements qui fixent
les détails pratiques
qui nous concernent, nous autres pauvres citoyens. Espérons que
notre prochain
Président, ou Présidente, s'attachera à faire
évoluer les lois pour donner un
poids réel à la participation des citoyens
et qu'il ou elle rendra à la branche législative la
maîtrise de son ordre du
jour et le contrôle des dispositions réglementaires.
LE
POUVOIR DES MOTS
Le Genetics and Public Policy Center de Washington a récemment
effectué auprès de plus de 2000 Américains un
sondage sur l'utilisation des
cellules souches. Les enquêteurs ont demandé à la
moitié des sondés s'ils approuvaient
l'utilisation de cellules souches provenant d'embryons produits par
clonage. Le
pourcentage de réponses "oui" n'a pas dépassé
29 %, ce qui n'est
pas étonnant dans un pays où les fondamentalistes
religieux ont une grosse
influence sur l'opinion. La même question a ensuite
été posée aux autres sondés en
remplaçant le
mot "clonage" par une expression scientifique synonyme
("transfert de noyau dans les cellules somatiques") qui veut dire
exactement la même chose mais qui n'emploie pas le mot qui
fâche. Le
pourcentage d'approbation a fait un bond pour atteindre 46 %
§
Méfiez-vous
des mots qui déclenchent chez vous une réaction
instinctive, qu'elle soit
positive ou négative d'ailleurs. Le mot "fermeté" n'est
pas toujours
bon et le mot "nucléaire" n'est pas toujours mauvais et ce,
quelle
que soit votre orientation politique.
RETOUR SUR LE
POPULISME
On m'a fait remarquer que, dans le
dernier
bulletin,
l'article sur le populisme n'est pas très clair et, l'ayant
relu, j'admets que
j'ai un peu pédalé dans la choucroute.
En fait mon propos est très simple. Le mot populisme
vient de "peuple" et, à l'origine, les populistes voulaient
rendre au
peuple (c’est-à-dire à vous, à moi et à
tous les gens "ordinaires") le
pouvoir qui avait été accaparé par une
minorité quelconque. J'expliquais ensuite que ce mot a pris un
sens
péjoratif parce que beaucoup de démagogues se sont servis
du vocabulaire des
populistes pour obtenir l'adhésion des gens du peuple, quitte
à se transformer
en dictateurs dès qu'ils avaient obtenu le pouvoir. Je concluais
en disant que
ce n'était pas parce que le populisme avait été
détourné de son sens par
quelques démagogues qu'il fallait le rejeter totalement et que,
dans sa
définition originelle, le populisme était bien dans la
ligne de la démocratie
directe défendue par le présent bulletin.
Est-ce
plus clair maintenant ?
CINQUIEME EDITION DU SEMI-MARATHON DE VERRUE
Comme chaque année,
le semi-marathon de Verrue (qui s'appelle cette année le
semi-marathon de
Jérôme, à la mémoire de Jérôme
Yven, lui-même marathonien, tué sur la route le
10 mars) se déroulera le 8 mai 2007. Le parcours sera le
même que les
années précédentes : départ de
Genéton échelonné à 9 heures (coureurs plus
lents), 9h10 (coureurs moyens) et 9h20 (les flèches), course de
10,4 km
jusqu'au pont de Chamaillard, entre Saires et Berthegon ou
semi-marathon de
21,2 km jusqu'à Lencloître. La course sera suivie d'un
pique-nique en commun à
La Cure. Venez nombreux !
Numéro
10, septembre 2007
En 2007,
lors du premier tour des présidentielles,
il y a eu 330 inscrits et 279 suffrages
exprimés, Le Pen a obtenu 46 voix, soit
16,49 % des suffrages exprimés. Je rappelle qu'au niveau
national Le Pen
est loin cette année du score exceptionnel qu'il avait
réussi en 2002.
Si
quelqu'un arrive à m'expliquer la logique de ce
raisonnement, je lui en serai très reconnaissant.
IMPOTS DIRECTS ET
IMPOTS INDIRECTS
La détaxation des heures
supplémentaires n'est que
l'une des mesures qui viennent d'être prises par le gouvernement.
Une autre est
la limitation du montant de l'impôt direct susceptible
d'être dû par les
contribuables les plus riches (le fameux "bouclier fiscal"). Le
gouvernement espère que le redémarrage de
l'économie (déjà en cours au niveau
européen) fournira suffisamment de nouvelles ressources pour ne
pas obliger à
lever de nouveaux impôts. Espérons-le, mais si les
recettes nouvelles ne sont
pas suffisantes, l'éventualité d'une augmentation de la
TVA a été évoquée par
un membre du gouvernement.
Je sais que les gens n'aiment pas payer
l'impôt sur
le revenu mais c'est pourtant le seul impôt juste, à
condition que cet impôt
soit proportionnel et progressif, c’est-à-dire que vous payiez
l'impôt en
fonction de votre revenu et que plus vous gagnez, plus la proportion
prélevée
soit importante. En revanche, un impôt tel que la TVA est
foncièrement injuste
puisque le pourcentage de la TVA (19,6 % en ce moment) est le
même pour tous.
On promet bien de réduire ce pourcentage pour quelques produits
de première
nécessité mais lorsqu'un smicard va acheter une nouvelle
voiture ou une télé,
il paye la même somme qu'un milliardaire. On aura beau affubler
cette
augmentation de la TVA d'un beau nom à l'allure de slogan
publicitaire
("TVA sociale"), ce sera tout de même une mesure destinée
à favoriser
les riches au détriment des pauvres.
POUR PREPARER LES
ELECTIONS MUNICIPALES
J'ai
promis
de poursuivre la publication du présent
bulletin au moins jusqu'aux prochaines élections municipales
pour pouvoir
mettre mon grain de sel dans ce scrutin. En effet, mon but est de
promouvoir
l'idée de la démocratie directe, ou du moins de sa
première étape, la
participation, au niveau de notre commune. Les élections
municipales sont
l'occasion idéale d'élire des gens un peu plus enclins
que l'équipe actuelle à
nous faire tous participer aux décisions qui engagent notre
avenir. Je rappelle
que, contrairement à ce qui avait été
annoncé à l'époque, aucune réunion
publique n'a été organisée à Verrue depuis
2002. L'information accordée par la
Mairie se réduit à la publication occasionnelle d'un
bulletin qui se contente
de reprendre le compte-rendu des délibérations du conseil
municipal. C'est un
peu court.
Concrètement, je pense demander
à chaque candidat de
répondre à un questionnaire tel que celui-ci :
A – Que pensez-vous de la participation des
habitants de la commune à la prise des grandes décisions :
1 – Je suis
contre toute participation parce que les élus tirent leur
légitimité de leur
seule élection et n'ont de comptes à rendre à
personne (Monory dixit)
2 – Je pense
que les habitants de la commune doivent être informés des
grands problèmes qui
se posent avant que ces problèmes ne soient résolus.
3 – Je
compte inviter les habitants de la commune à donner leur avis
sur les grands
problèmes qui se posent avant que ces problèmes ne soient
résolus.
4 – Je veux
tenir compte des avis des habitants avant de prendre une
décision sur les
grands problèmes qui se posent.
5 – Les
grandes questions qui se poseront ne seront résolues qu'à
la suite d'une
consultation des habitants et d'une discussion qui se poursuivra
jusqu'à
l'apparition d'un consensus.
B – Si vous choisissez l'une des réponses 2 à 5,
quelles mesures concrètes comptez-vous prendre pour assurer le
niveau de
participation promis (bulletins, affiches, réunions,
fréquence, niveau de
détail, etc.) ?
C – Si une fois élu vous ne respectez pas les
engagements pris avant votre élection, en particulier sur la
question de la
participation, promettez-vous d'expliquer pourquoi ?
D
– Si vous répondez oui au point C, comment
comptez-vous permettre aux habitants d'approuver ou de rejeter vos
raisons
(vote, démission, etc.) ?
J'ai le temps d'ici 2008 de peaufiner ces questions
mais je voulais donner dès à présent une
idée de ce que je demanderai aux
futurs candidats. Les réponses reçues (ou l'absence de
réponse) seront publiées
ici afin de permettre à tous les électeurs de savoir ce
qu'ils peuvent attendre
des gens pour qui ils voteront.
LE
SEMI-MARATHON DE JEROME
Le
semi-marathon, couru cette année à la mémoire du
fils de Geneviève Delachaume, a été
remporté en 1 h 28 par Pascal Sylvestre du
517ème RT (le régiment de Jérôme)
tandis que Geneviève battait son
record personnel avec 58 minutes sur les 10,4 km. En raison des
circonstances,
ce sera sans doute la dernière fois que cette course sera
organisée. Merci à
tous ceux qui y ont participé.
LE DEVELOPPEMENT EN
AFRIQUE
J'ai travaillé pendant une
dizaine d'années en
Afrique dans des organismes scientifiques de recherche agricole (IRAT
d'abord
puis ORSTOM) et j'ai pu observer de près plusieurs programmes de
développement
qui m'ont fait voir sous un autre jour la question du
développement en Afrique.
Le premier auquel j'ai assisté était un programme de
la Bud, organisme hollandais qui voulait développer les cultures
maraîchères
industrielles dans la région de Dakar, au Sénégal.
Des collègues du labo de
nématologie de l'ORSTOM où je travaillais ont
alerté les responsables de la Bud
du risque que faisaient courir aux cultures les nématodes (vers
microscopiques
parasites des racines). Les "experts" hollandais ont fait la sourde
oreille, ont planté des hectares de tomates,… et nous ont
appelé au secours
deux ans plus tard lorsqu'ils ont constaté que leurs tomates aux
racines
couvertes de galles ne donnaient plus aucun fruit.
Le second exemple concerne la région
du Delta du
Sénégal, au Nord du pays. Des rizières y
étaient installées depuis longtemps et
les agronomes de l'IRAT avaient mis au point des techniques simples qui
permettaient d'obtenir jusqu'à 25 tonnes de riz par hectare et
par an (en deux
récoltes et une repousse). Là-dessus est arrivé un
requin français qui a promis
de créer une industrie sucrière au Sénégal
avec plantation de milliers
d'hectares de canne à sucre et construction d'une sucrerie. Le
riz a été
arraché, la canne a été plantée mais n'a
pas donné grand chose, ce qui a permis
à l'industriel français de vendre très cher au
Sénégal le jus de canne qu'il
produisait ailleurs afin de faire tourner l'usine inutile.
Je terminerai par un contre-exemple, celui du
polyculteur de l'IRAT. Des agronomes de cet organisme avaient mis au
point un outil
simple composé d'un bâti en fer forgé sur lequel on
pouvait fixer de petits
instruments de culture et qui pouvait être tiré par un
bovin. Cet outil ne
nécessitait aucune connaissance mécanique et il pouvait
être réparé par le
forgeron du village. Il avait permis de révolutionner la culture
pratiquée dans
les quelques villages de Casamance où des essais en vraie
grandeur avaient été
entrepris. L'expérience n'a pourtant pas été
poursuivie, sans doute parce
qu'elle ne coûtait pas assez cher pour attirer l'attention des
grands
organismes de développement.
Ces
trois exemples, dans lesquels je n'étais pas
personnellement impliqué mais dont je connaissais bien les
responsables,
collègues de l'IRAT ou de l'ORSTOM,
m'ont fait comprendre qu'il ne suffit pas de
dépenser de l'argent pour qu'un projet marche mais qu'il faut
aussi qu'il soit
techniquement justifié. J'ai compris aussi que les paysans
locaux étaient
beaucoup plus qualifiés pour savoir ce qui allait marcher chez
eux que les
experts européens. J'ai enfin touché du doigt les ravages
que peuvent provoquer
les soi-disant projets de développement qui ne sont que des
façades permettant
à des financiers véreux (aidés par des politiciens
locaux corrompus) de s'en
mettre plein les poches.
On
entend de nos jours beaucoup parler de
l'immigration et de la nécessité de développer
l'Afrique pour que "ces
gens-là restent chez eux". On entend aussi des gens dire qu'avec
tout
l'argent qu'on leur a déjà envoyé, s'ils ne sont
pas encore sortis d'affaire, c'est
qu'ils sont trop cons ou trop faignants. Je peux vous assurer que les
Africains
ne sont ni stupides ni paresseux (quand on a vu les Diolas de Casamance
labourer le sol boueux de leurs rizières à la main sur 20
à 30 cm de profondeur
on ne peut plus jamais parler de fainéantise africaine) et
qu'ils n'ont besoin
que d'un coup de main de notre part, à condition que ce coup de
main soit donné
à bon escient et qu'il ne soit pas détourné par la
corruption.
LES
MYTHES DES BIO-CARBURANTS
Le International Herald Tribune a
récemment publié
une lettre de Eric Holt-Giménez directeur du
Food First/Institute for Food and Development Policy qui
dénonce les mythes qui entourent ce que l'on appelle à
tort des bio-carburants.
Sans vous traduire tout l'article, en voici les principaux points.
Les pays
industrialisés ont défini des cibles très
ambitieuses pour les carburants renouvelables qui doivent par exemple
assurer
5,75 % des transports européens en 2010 et 10 % en 2020.
Pour atteindre
ces objectifs, il faudrait que 70 % des terres cultivées en
Europe soient
consacrées aux cultures pour carburants. C'est bien entendu
inconcevable et il
est nécessaire de se tourner vers les pays en
développement. De grandes
multinationales s'intéressent à ce nouveau marché
juteux et font circuler un
certain nombre de mythes : les cultures pour carburant étant
renouvelables,
elles sont "écologiques", elles peuvent réduire le
réchauffement
global et elles vont permettre le développement rural dans le
tiers monde. La
réalité est bien autre :
Mythe n° 1 : les bio-carburants sont
propres et
"verts"
En réalité, les
activités de déforestation, de
brûlis, d'assèchement des marais, de culture et de perte
du carbone du sol
produisent une quantité énorme de gaz carbonique : chaque
tonne d'huile de palme
génère 33 tonnes de gaz carbonique, soit 10 fois plus que
le pétrole. Les
forêts tropicales défrichées pour planter de la
canne qui sera transformée en
éthanol émettent 50 % de gaz à effet de serre
de plus que la production et
l'utilisation de la même quantité d'essence.
Mythe n° 2 : les bio-carburants ne
provoquent pas la
déforestation car ils utilisent des terres
dégradées
En fait, le gouvernement brésilien a
reclassé comme
dégradées 200 millions d'hectares de forêts
tropicales sèches, de prairies naturelles
et de marais qui sont des écosystèmes tout à fait
viables exploités par des
populations indigènes et des élevages extensifs.
Rappelons que la déforestation
fait perdre à l'Amazone près de 325 000 hectares par an.
Mythe n° 3 : les bio-carburants vont
permettre le
développement rural
Dans les tropiques, 100 hectares
dédiés aux cultures
vivrières familiales génèrent 35 emplois, l'huile
de palme et la canne à sucre
ne génèrent que 10 emplois, l'eucalyptus deux et le soja
pas plus d'un
demi-emploi, tous mal payés. L'arrivée des
multinationales chasse les petits
exploitants : des centaines de milliers de personnes ont
déjà été déplacées par
les plantations industrielles de soja en Amérique du Sud.
Mythe n° 4 : les bio-carburants ne
provoquent pas la
famine
Les cultures pour carburant entrent en
compétition
avec les cultures vivrières pour le sol et l'eau, ce qui fait
augmenter les
prix : Le International
Food Policy Research Institute
estime que le prix des
aliments de base va augmenter de 20 à 33 % d'ici 2010 et de 26
à 135 % d'ici
2020. Quand on sait que dans les pays les plus pauvres la nourriture
représente
déjà de 50 à 80 % du revenu des
ménages, on peut imaginer la catastrophe
qui s'annonce.
Tous
ces chiffres sont disponibles et vérifiables
et ils prouvent que les bio-carburants, loin d'être une solution,
vont
provoquer de nouveaux problèmes. Alors, quand va-t-on voir
monsieur José Bové
aller "faucher" quelques postes de distribution de ces bio-carburants
si mal nommés ?
AH, QU'IL EST DUR
D'ETRE FRANÇAIS
Le journal Libération (7
août 2007) a raconté
les déboires d'une dame, Brigitte Abitbol qui voulait renouveler
sa carte
d'identité. Comme elle porte un patronyme à
«consonance israélite», le greffier
du tribunal d'instances chargé de délivrer les
certificats de nationalité lui a
demandé de fournir un «acte de [sa] religion», ceci
afin de s’assurer que cette
dame est bien juive et donc qu’elle descend d’une famille
naturalisée en 1870
grâce au décret Crémieux, comme la
quasi-totalité des juifs d’Algérie. De
nombreux lecteurs de Libération ont réagi
à cet article et le cas de
Madame Abitbol est loin d'être isolé. Une dame à
qui on a demandé le même type
de document a sorti sa carte nationale de Français
éditée en 1943 et barrée de
la mention JUIF.
Voilà ce qui arrive lorsque des politiciens se font
élire en jouant sur la peur et en promettant la plus grande
fermeté contre tous
ces étrangers qui nous assaillent. Ce n'est déjà
pas justifiable pour les
étrangers, mais on voit que ces lois scélérates
touchent aussi des Français de
souche, dès qu'ils sortent un peu de l'ordinaire. Le plus
drôle (si je puis
dire) c'est que toutes ces lois ne servent à rien. J'ai lu je ne
sais où que,
si la délinquance globale a bien diminué l'année
dernière, les agressions contre
les personnes ont augmenté de 2,5 %. C'était bien la
peine !
"Tout peuple qui préfère la
sécurité à la
liberté est condamné à perdre les deux", a dit
Benjamin Franklin. Et ne
croyez pas que vous êtes à l'abri parce que vous
êtes né en France de parents
français. Les Français descendants de personnes
nées en Alsace-Lorraine
entre 1870 et 1918 alors que cette province était allemande
doivent eux
aussi apporter la preuve de leur nationalité. Et vous qui me
lisez, êtes-vous
sûr d'être à l'abri ? Votre famille
habite-t-elle Verrue depuis des temps
immémoriaux ? Mais du temps de la Guerre de Cent Ans,
Verrue et tout le
Poitou étaient anglais, non ? Apportez-moi donc le
certificat de
nationalité de vos aïeux à la vingt-troisième
génération…
Réflexion
d'une dame d'origine polonaise
à qui ce genre de mésaventure est
arrivé : J’ai eu l’impression qu’on me renvoyait à
mes racines avec une
telle violence. Je me suis dit que je ne serai jamais
intégrée. Vous pouvez imaginer la réaction
d'un jeune d'origine
maghrébine à qui on fait un coup pareil. Après on
dira qu'il refuse de
s'intégrer…
Numéro
11, janvier 2008
ASSAINISSEMENT
COMMUNAL
Le bulletin de novembre 2007 de la
Mairie de
Verrue
nous apprend que diverses personnalités ont
présenté le 4 octobre dernier au
maire et au conseil municipal de Verrue le projet de réalisation
de l'assainissement
collectif de notre commune. Les habitants de la commune n'ont pas
été conviés à
cette présentation.
Dans son bulletin, le conseil municipal fait
part à
la population de l'avancée du projet et promet de la tenir
informée des étapes
à venir. On apprend ainsi qu'un bureau d'étude sera
bientôt choisi pour faire
les choix techniques définitifs, dont l'implantation de la
station d'épuration.
Il n'est pas question de consulter la population, première
concernée par
l'emplacement de cette station, surtout si elle est à l'air
libre telle que
celle de Monts sur Guesnes, aux Fontenelles.
Le
terrain sera choisi au printemps 2008, après les
élections municipales. Si vous pensez que vous avez le droit
d'être consultés
sur ce projet d'une importance majeure pour l'avenir de notre commune,
je vous
engage vivement à demander aux candidats à
l'élection de mars ce qu'ils pensent
faire à ce sujet.
LES SENTIERS DE SCEVOLLES
Le site
de la CCPL (http://www.pays-loudunais.fr) comportait encore
récemment le compte
rendu des réunions de préparation de sentiers de
promenade balisés dans la
forêt de Scévolles. Le compte rendu du 26 juin 2006
indiquait ainsi que les
itinéraires allaient être choisis lors de la prochaine
séance et communiqués
aux communes de Monts, Dercé, Maulay, Guesnes et Verrue. Il
était précisé qu'il
"serait important que les représentants de ces communes soient
présents
lors de notre prochaine rencontre". Lors de cette réunion, le 18
septembre
2006, les mairies de Guesnes et de Monts sur Guesnes étaient
représentées,
ainsi que diverses associations (dont
BVS) et des ACCA, mais Verrue brillait par son
absence. Même chose lors de la réunion du 14
décembre 2006. Une réunion était
prévue pour le 6 février 2007 mais le compte rendu n'est
pas sur le site et
j'ignore si le Conseil municipal de Verrue s'est finalement
décidé à y
participer. De toute façon, il était trop tard car la
carte du tracé définitif
de ce sentier publié dans "Le Journal du Pays loudunais" (n°
5)
montre qu'il est tout entier sur les communes de Guesnes et de Monts
sur
Guesnes et que, bien qu'il s'en approche à moins de 150
mètres, il ne pénètre
jamais dans notre commune. Nous disposons pourtant de certains des
sentiers les
plus agréables de la forêt de Scévolles et
certainement de sa perspective la
plus impressionnante, la Grande Allée et la vue qu'elle offre
sur le château de
Purnon.
Lors de
l'affaire du Naturascope, une des attentes
des partisans du parc était l'espoir d'une certaine animation
dans la commune.
Le projet de parc a été enterré mais les sentiers
balisés auraient pu nous
amener des visiteurs réellement amoureux de la nature. Encore
une belle
occasion perdue. Il est question d'un itinéraire plus long
(19 km) qui
serait installé plus tard. Espérons qu'un conseil
renouvelé se montrera un peu
plus actif.
CONSENSUS ET COMPROMIS
J'entendais récemment un syndicaliste
interviewé à
la radio au sujet d'un conflit quelconque qui déclarait :
"Cette
fois, il ne sera pas question de rechercher un consensus." J'ai d'abord
sauté en l'air puis, une fois retombé par terre et
après avoir entendu d'autres
personnes tenir des propos similaires, j'ai fini par comprendre que
tous ces
gens confondaient deux mots : le consensus et le compromis.
Le Petit Robert nous apprend qu'un compromis
est un
"arrangement dans lequel on se fait des concessions mutuelles".
Chacun doit donc lâcher du lest et abandonner ses exigences pour
que soit
possible un arrangement bâtard qui ne satisfait personne. Le
programme du parti
socialiste lors des primaires qui ont précédé les
dernières élections
présidentielles est un parfait exemple de compromis. Au lieu de
laisser chacun
des trois candidats en présence (Ségolène Royal,
DSK et Fabius) proposer sa
vision des choses (participation pour l'une, social-démocratie
pour le second
et je ne sais trop quoi pour le troisième), ils ont dû
transiger et accepter du
bout des lèvres un programme commun qu'ils n'approuvaient pas.
Le procédé est
absurde en soi (si tous les candidats ont le même programme, on
ne peut en
choisir un que sur sa bonne mine) et il a mis au pied de l'élue
des socialistes
un boulet qui l'a bien gênée durant la campagne
présidentielle proprement dite.
N'oublions pas que compromis a la même racine que compromission,
mot qui
désigne, toujours selon Robert, un "acte par lequel on transige
avec sa
conscience".
Le consensus a des racines bien plus
honorables
puisqu'il vient du latin consensio qui signifie la conformité
dans les
sentiments, l'accord. Cicéron évoquait par exemple un "singularis
omnium honorum consensio in me tuendo", c'est-à-dire un
"accord
sans exemple de tous les gens honorables en ma faveur". Tout le monde
n'est pas Cicéron et il n'est pas aisé d'obtenir un
consensus. Il faut pour
cela accepter de discuter du problème en cause
honnêtement, sans idées
préconçues, en partant de bases sures, objectives et
acceptées par tous et
surtout il faut accepter de passer à la recherche du consensus
tout le temps
qui sera nécessaire pour que tous les points de désaccord
soient identifiés,
étudiés, compris et résolus.
On est
loin du compte avec le Président actuel qui,
lorsqu'il accepte qu'un point de son programme soit discuté,
fixe des délais
extrêmement courts (quelques jours au lieu des mois
nécessaires) qui rendent l consensus
impossible et qui imposent un compromis.
Cette façon de faire laisse tout le monde sur sa faim et elle
aboutit souvent à
l'adoption de lois bâclées à la va-vite qu'il faut
ensuite rafistoler à coups
de décrets d'application.
Foin donc du compromis, prenons le temps de
discuter
et recherchons l'établissement du consensus. C'est le seul moyen
d'éviter la
dictature de la majorité (ou la dictature tout court dans les
pires cas)
FRAUDE IMPUNIE
Un article du Monde (19 décembre 2007)
rend compte des
soupçons qui pèsent sur une étude publiée
en janvier 2007 par Vincent Courtillot,
directeur de l'Institut de physique du globe de Paris, président
du conseil
scientifique de la Ville de Paris, professeur d'université et
membre de
l'Académie des sciences. Selon cette étude, le changement
climatique actuel est
en corrélation avec les variations du magnétisme
terrestre. Claude Allègre
s'est empressé d'utiliser cet exemple pour appuyer les doutes
qu'il émet sur la
responsabilité humaine dans le changement climatique. Or, dans
un article posté
mardi 18 décembre sur Internet, Raymond Pierrehumbert,
professeur de
géosciences à l'université de Chicago, montre que
les auteurs de l'étude
présentent comme la variation de la température moyenne
de la Terre entière ce
qui est en réalité la variation de la température
estivale des continents, dans
l'hémisphère Nord à une latitude supérieure
à 20°. Quant à la variation du
rayonnement solaire totale, il s'agit uniquement de la variation des
ultraviolets, présentée de surcroît par un
modèle qui a été invalidé en 2002.
Déjà en mars dernier, un autre
fidèle de Claude
Allègre, Jean-Louis Le Mouël, avait lié les effets
du gaz carbonique à la
variation de l'éclairement du Soleil. L'ennui, c'est que ses
calculs
supposaient que la Terre est un disque plat, noir, présentant
toujours la même
face au Soleil. Il est déjà curieux de voir un
scientifique faire une erreur
aussi grossière mais le cas de Vincent Courtillot est pire
puisque la
substitution de courbes ne peut s'expliquer que par une volonté
de tromperie
délibérée. Apparemment, aucune enquête n'a
encore été ouverte par les
organismes prestigieux auxquels appartient M. Courtillot.
Pour
moi, la fraude scientifique est la pire qui
soit puisqu'elle nous donne des informations erronées qui visent
à fausser
notre opinion. Ici, la faute est aggravée par l'importance du
sujet puisqu'il
ne s'agit rien moins que d'un phénomène qui met en
péril, sinon la survie de
l'espèce humaine, du moins celle de sa civilisation actuelle.
SUPPLIQUE AUX AUTOMOBILISTES par Geneviève
Delachaume, La Cure
Peut-on demander
à des jeunes gens qui ont du
tempérament de ne pas aimer les sports mécaniques, y
compris la moto ? Non,
évidemment. Peut-on les leur interdire ? Pas davantage. On peut
souhaiter qu'ils
soient prudents et, généralement, ils le deviennent avec
l'âge et l'expérience.
Il faut bien savoir cependant que, même s'ils sont très
expérimentés et
extrêmement méfiants au guidon de leur moto, leur destin
repose en grande
partie dans les mains des automobilistes qu'ils rencontrent sur leur
chemin.
C'est ainsi que mon
fils s'est fait tuer au mois de mars
par une automobiliste inconsciente. Il pratiquait la moto depuis
près de 10
ans, sa moto était quasi neuve et en parfait état, il
roulait régulièrement sur
piste au Vigeant pour se perfectionner. Il avait également une
licence d'enduro
et s'entraînait à Châteauroux sous la direction de
l'entraîneur de l'équipe
nationale. L'enquête a déterminé qu'il n'avait
aucune responsabilité dans
l'accident : une voiture qui arrivait en sens inverse a tourné
juste devant lui
pour prendre une petite route sur sa gauche.
Perdre un fils
motard parce qu'il a commis une
imprudence est déjà une horreur. Le perdre
à cause de l'inattention
d'une
automobiliste inconsciente (y compris pendant l'audience au tribunal
d'ailleurs) est inacceptable. J'en appelle donc aux automobilistes,
à ceux qui
roulent souvent trop vite mais
aussi à
ceux que l'on croise régulièrement sur nos routes de
campagne (forcément moins surveillées que les
grands axes) le
téléphone à l'oreille, distraits, indécis,
hésitants, inattentifs aux
priorités, utilisant le clignotant par accident, sans souci de
leur trajectoire
comme s'ils étaient assurés d'être tout seuls sur
la route, ne se croyant pas
dangereux sous le prétexte qu'ils roulent lentement.
La
sentence du tribunal à l'égard de
l'automobiliste concernée
a été la suivante :
- annulation du
permis de conduire (code + conduite),
- interdiction de
repasser le permis avant six mois
(obligation d'un examen médical et de tests psychotechniques
pour la
réinscription),
- trois mois de
prison avec sursis et mise à l'épreuve
pendant 5 ans.
Ceci dit, ce qui
devrait motiver notre attention de
chaque instant lorsque nous sommes au volant d'une voiture, ce n'est
évidemment
pas la crainte de la sanction mais le respect de la vie des autres. Il
faudrait
que plus jamais des familles dévastées n'aient à
célébrer les 30 ans d'un fils
ou d'un frère en mettant des fleurs sur sa tombe.
EVALUATION DES MINISTRES
Le Président
de la République a donc décidé de faire
noter ses ministres par un cabinet d'audit privé, apparemment
pour pouvoir se
débarrasser de ses collaborateurs improductifs. Jusque
là, pas de problème. Il
a choisi ses ministres sans rien demander à personne et il peut
donc les forcer
à rendre leur tablier (ou à manger leur chapeau) comme il
l'entend. En
revanche, le choix des critères qui ont été
retenus pour cette évaluation est
très inquiétant.
Parmi ces
critères, il en est qui sont ridicules (juger
le ministre de la culture sur le succès des films
français), d'autres qui sont
absurdes (juger le ministre de l'éducation sur le nombre
d'heures
supplémentaires effectuées par les enseignants comme si
la quantité primait sur
la qualité) et il en est un qui est carrément ignoble :
le ministre de
l'immigration et de l'identité nationale sera jugé sur le
nombre d'étrangers
qu'il aura expulsés (pardon, éloignés).
Qu'on
réglemente et qu'on limite le flot des nouveaux
arrivants, admettons, mais que l'on se fixe à l'avance un
chiffre arbitraire et
qu'on mette la pression sur les préfets et les policiers pour
qu'ils atteignent
leurs quotas, c'est oublier que ce sont des êtres humains qui
sont en jeu. Les
juges, eux, loin d'examiner chaque situation au cas par cas ne
disposent que de
quelques minutes par dossier et multiplient les bavures. On lit presque
chaque
jour une histoire abominable sur l'expulsion de tel ou tel
étranger en
situation irrégulière, certes, mais qui vit en France
depuis dix ou vingt ans,
qui travaille, qui paye des impôts, qui a une famille, qui ne
fait pas de
vagues, en un mot qui est parfaitement intégré, et qui
pourtant se retrouve
soudain expulsé sans un sou vers un pays qu'il ne connaît
plus. Pour atteindre
le nombre magique de 25000 expulsés, on organise de
véritables rafles pour remplir les
camps de regroupement ou
plutôt de concentration puisque d'après le Robert,
regrouper a exactement la
même définition que concentrer : à quand la
solution finale du problème de
l'immigration ?
J'exagère ?
Quand on voit l'hystérie actuelle face à
quelques centaines de milliers d'immigrés clandestins, on peut
se demander
comment réagira le gouvernement futur qui devra faire face aux
dizaines ou aux
centaines de millions de personnes qui vont être chassées
de chez elles par les
phénomènes climatiques. C'est peut-être à
vous ou à vos enfants qu'on demandera
d'appuyer sur la gâchette.
C'est
maintenant qu'il faut réagir.
COURRIER DES LECTEURS (RUGBY) par Marc Lemetayer, La Careille
Je ne parviens pas à comprendre la
passion qui
entoure le résultat d'un match de rugby. Qu'on m'explique en
quoi le fait de
supporter (!) un groupe de quinze personnes que je ne connais pas, avec
qui je
n'ai pas d'autres affinités que l'utilisation d'une même
langue, relève d'un
sentiment moins ridicule que le plus vulgaire des chauvinismes. A tout
prendre,
est-ce que les équipes des Îles Fidji, et surtout des
Îles Tonga, (100 000
habitants, une économie balbutiante, dont l'une des principales
ressources est
la vente de timbres-poste), ne seraient pas infiniment plus
méritantes et
admirables que nos millionnaires survitaminés ?
Les
héros de nos élèves (et de certains de leurs
enseignants) seront donc des grands gaillards musclés et
dotés du "sens du
jeu". On a les héros qu'on peut. Ceux-là sont sans doute
finalement plus
inoffensifs que Che Guevara. Et ils passent plus souvent à la
télé,
mètre-étalon de la renommée, fût-elle une
gloire éphémère et illusoire.
Le
rugby n'est qu'un jeu qui se joue avec un ballon que
l'on doit transporter au-delà d'une ligne tracée dans
l'herbe en respectant des
règles très compliquées. Mais ce n'est pas
l'antichambre de la démocratie, ni
une école de la vie en société. Ou alors une
société dont l'objectif est de
lutter et de vaincre l'adversaire, laissant s'exprimer notre atavisme
guerrier
et dominateur. Dommage pour les faibles, les solitaires et les timides.
En
avant pour un futur de compétition, d'inculture et de
nationalisme.
Rugby
et Sarkozy, même combat !
PARTICIPE PASSE
Vous
connaissez sans doute les règles de l'accord du participe
passé : il s'accorde
avec le sujet des verbes conjugués avec l'auxiliaire être
et, si le verbe est
conjugué avec avoir, il s'accorde avec le complément
d'objet direct si celui-ci
est placé avant le participe, sinon il reste invariable. Simple,
non ? Alors,
si j'écris "Elles se sont accordées un répit",
c'est bon ? Et
bien non, ignares que vous êtes, c'est faux parce qu'il s'agit
ici d'un verbe
pronominal. Autre exemple, "Il a plu pendant les heures que nous
avons
courues", ça vous
va ? Mais non, bande d'empêchés
de la grammaire,
courir est un verbe intransitif, donc il n'y a pas de
complément, donc le
participe passé est invariable. Il faut écrire "les
heures que nous
avons couru". Alors, "les dangers que nous avons couru",
c'est bon ? Pas du tout, là, ça s'accorde parce que
courir est pris au sens
figuré. Mais continuons. Que se passe-t-il quand le participe
passé est suivi
d'un infinitif ? En principe, la règle s'applique : dans "la
femme que
j'ai entendue chanter", y'a un COD, il est placé avant, donc
ça
s'accorde. Et si je dis "la chanson que j'ai entendue chanter",
vous êtes contents ? Faux de nouveau, ce n'est pas la chanson qui
chante, donc
ça ne s'accorde pas. Mais poursuivons. Vous savez sans doute que
lorsque le
participe passé est précédé d'une locution
collective ("une foule de"
par exemple) accompagnée d'un complément, vous avez le
droit d'accorder ou de
ne pas accorder en fonction du sens que vous voulez donner à
votre phrase.
Alors, pouvez-vous dire "Combien d'heures ai-je perdu" si
ça
vous chante ? Non : quand le collectif est un adverbe (combien), vous
n'avez
plus le choix et il faut accorder avec le complément : "Combien
d'heures
ai-je perdues ?", mais si vous dites "Combien ai-je
perdues d'heures ?", vous vous mettez une fois de plus le
doigt
dans l'œil parce que là, le complément est placé
après. Et si le participe
passé se trouve entre deux "que", comment s'accorde-t-il ?
Par exemple,
faut-il écrire "C'est une affaire que nous avons pensé
que vous
éviteriez" ou "que nous avons pensée" ? Là, ne cherchez même pas, quand
on est entre
deux que, on est sûr de se faire baiser de toutes les
façons.
Bon,
récapitulons. Vous avez fait plus de cinq
fautes ? Alors vous ne savez pas parler notre belle langue,
n'êtes pas un bon
Français, vous ne vous êtes pas bien intégré
et on va vous renvoyer dans votre
pays.
ENCORE
CES IMMIGRES
Selon une dépêche de l'ARP*, un
bébé, prénommé
Jésus, qui tentait d'entrer en Egypte en compagnie de deux
individus, Marie et
Joseph, qui disaient être ses parents, a été
refoulé par les services
d'immigration, un test ADN ayant révélé que
Joseph, l'homme qui prétendait être
le père du petit Jésus, n'était pas son
père biologique.
*Agence
Romaine de Presse, an 753 de la fondation
de Rome.
Numéro
12, mars 2008
SPECIAL ELECTIONS MUNICIPALES
Il paraît que lors des élections
municipales les
trois quarts des Français votent pour un candidat parce qu'ils
l'apprécient
personnellement et non en raison de sa couleur politique. Ceci est
particulièrement
vrai dans des petites communes comme Verrue et je ne vais pas imaginer
que la
question de la démocratie participative pèsera bien lourd
dans les isoloirs. Il
existe pourtant quelques personnes pour qui ça compte et c'est
à elles que
j'adresse le présent bulletin.
Comme
je l'avais promis dans le numéro 10, j'ai posé à
tous les candidats quelques
questions sur la manière dont ils envisagent la participation.
Vous trouverez
ci-dessous ces questions et les réponses que j'ai reçues.
LES
QUESTIONS POSEES
A – Que pensez-vous de la participation des
habitants de la commune à la prise des grandes décisions :
1 – Je
suis
contre toute participation
2 – Je pense
que les habitants de la commune doivent être informés des
grands problèmes de
la commune.
3 – Je
compte inviter les habitants à donner leur avis sur ces grands
problèmes.
4 – Je
m'engage à tenir compte des avis des habitants avant de prendre
une décision .
5 – Les grandes questions ne seront résolues qu'à la
suite d'une consultation des habitants et d'une discussion qui se
poursuivra
jusqu'à l'apparition d'un consensus.
Questions subsidiaires :
B – Quelles mesures concrètes
comptez-vous prendre
pour assurer le niveau de participation promis ?
C – Si vous ne respectez pas les engagements
pris avant
votre élection, promettez-vous d'expliquer pourquoi ?
D – Comment comptez-vous permettre aux
habitants
d'approuver ou de rejeter vos raisons ?
E – Si vous êtes élu,
acceptez-vous de publier votre
adresse et votre numéro de téléphone ?
LES REPONSES
Liste "Défense des
intérêts communaux"
Roland
Leboucher, Jean-Philippe Chamoret, Chantal Cognard, Sylvie
Martin, Jean-Paul Rolland,
Antoinette Lefebvre, Alain Peltier, Cathy Chamoret, Franck Fichet,
Claude
Méron, Jacky Blet
J'ai
écrit le 4 février 2008 au maire de Verrue pour lui
demander de me communiquer
les noms des personnes qui se déclarent candidates à
l'élection municipale des
9 et 16 mars prochains. Le maire n'a pas jugé bon de
répondre à ma lettre.
Après la publication de la liste dans la Nouvelle
République, le questionnaire
a été envoyé individuellement le 18 février
à tous les membres de la liste
"Défense des intérêts communaux". Il était
clairement indiqué au bas
du questionnaire qu'en raison des délais d'impression du
bulletin, il ne me
serait pas possible de tenir compte des réponses reçues
après le 1 mars.
Au moment où j'écris ces lignes
(2 mars), aucune
réponse ne m'est parvenue de la part des onze personnes de cette
liste. Ce
silence ne me surprend pas beaucoup, en raison de l'attitude du conseil
sortant
à l'égard de la participation :
- Le numéro 2 du bulletin INFOS 2001
distribué par
la Mairie de Verrue annonçait une réunion des habitants
"courant
octobre" 2001. Nous attendons toujours cette première
réunion
d'information.
- En 2003
j'avais proposé à la mairie plusieurs projets
à réaliser en association
avec Verrue Quoi. (VQ, n°12). Après une première
réaction favorable, la mairie
avait sèchement refusé ces projets (VQ n° 13).
- Les grandes décisions affectant
l'avenir de la
commune (en particulier le déplacement de la mairie) ont
été prises sans aucune
concertation avec les habitants de Verrue
-
Les efforts participatifs des autorités de la commune se
cantonnent à la
publication dans un bulletin intermittent de secs comptes rendus des
séances du
conseil municipal.
Monsieur Leboucher, fidèle à son refus de la
communication, au lieu d'organiser une réunion électorale
présentant son propre
programme, a voulu assister le 1 mars à la réunion de
l'autre liste pour y
apporter la perturbation. Ceci prouve qu'il n'a pas compris la
différence entre
une réunion de présentation de liste et un débat
contradictoire. En effet, un
tel débat doit avoir été accepté à
l'avance par les parties en cause et il doit
être tenu sous la présidence d'un modérateur
neutre. Ces deux conditions
n'étaient pas remplies le 1 mars car ce n'était pas
l'objet de la réunion.
Je
note également que certains des membres du conseil sortant
s'accommodent de la
manière dont Monsieur Leboucher a dirigé la commune
puisqu'ils ont accepté de
faire partie de la nouvelle liste : il s'agit de Jean-Philippe Chamoret, Chantal Cognard,
Sylvie Martin et
Jean-Paul Rolland. J'ignore ce qu'en
pensent les autres candidats car aucun d'eux n'a répondu
à mon questionnaire.
Liste "Ensemble pour l'avenir de
Verrue"
Jacky
Degenne, Jacky
Penot, Janine
Blandineau, Martine
Costa, Maryse
Desman, Monique
Duday, Marie-Claire
Jaulain, Thierry
Adt, Frédéric
Colin, Serge
Leturck, Patrice
Tremblay
Avant même l'envoi de mon
questionnaire, Jacky
Degenne annonçait dans la NR du 20 février que la liste
"Ensemble pour l'avenir
de Verrue" se distingue "par notre volonté d'agir pour et
avec les
habitants de la commune qui seront invités à participer
aux projets et
décisions du conseil municipal". C'est exactement ce que je
réclame
depuis sept ans dans les pages de Verrue Quoi puis dans celles
de Démocratie
directe.
M. Degenne a de plus répondu à
mon questionnaire au
nom de sa liste en cochant les réponses suivantes :
A – Participation des habitants :
réponse 5
B – Mesures concrètes : bulletin et au moins 2
réunions publiques par an
C – Si les
engagements pré-vote ne sont pas tenus, promesse d'explications
au cours de :
D – réunion publique suivie d'un vote
E – Accepte de publier l'adresse et le téléphone des
membres du conseil.
Monsieur Degenne a donc accepté au nom
des onze
membres de la liste tous les critères de participation qui ont
été définis dans ces pages.
La liste
"Ensemble
pour l'avenir de Verrue" a tenu une réunion publique le 1 mars
afin de
présenter son programme. Cette réunion a permis de
réaffirmer l'engagement des
membres de la liste à faire participer les habitants de Verrue
aux grandes
décisions qui les concernent. Il est prévu en particulier
d'inviter les
personnes intéressées par un point particulier à
participer aux réunions de
travail destinées à préparer le dossier qui sera
présenté au conseil municipal.
Autre point fort du programme de cette liste : chaque conseiller se
verra
attribuer selon ses compétences la responsabilité d'un
aspect de la gestion de
la commune. Les gens concernés par un problème sauront
donc à qui s'adresser
pour le résoudre.
Sur le
plan de la participation, la situation est
donc très claire : une liste refuse tout dialogue, l'autre en
fait l'élément
central de son programme. Tout en gardant une indépendance
totale vis-à-vis des
candidats, Démocratie directe recommande à tous
les gens qui veulent
avoir enfin droit à la parole de voter pour la liste "Ensemble
pour
l'avenir de Verrue" tout entière.
Numéro
13, septembre 2008
LES
ELECTIONS MUNICIPALES DE 2008
Nous avons donc un nouveau conseil
municipal :
la liste Leboucher entière a été élue avec
54 % des voix. La liste
Degenne/Penot a obtenu 46 % des voix mais n'a pas un seul
élu. Je
reviendrai un jour sur ce défaut du système
électoral français actuel mais ces
résultats suscitent d'autres remarques.
Il m'a semblé que le nombre des votes
"liste
entière" était plus important que d'habitude, ce qui
voudrait dire qu'un
certain nombre d'électeurs ont fait taire leurs
préférences envers tel ou tel
candidat pour faire bloc derrière le maire sortant et
qu'à l'inverse, d'autres
personnes ont donné leur soutien à la liste qui leur
avait promis la
participation. En 2001, la liste qui était à
l'époque le champion de la
participation avait obtenu 25 % des voix. On peut donc penser que
l'idée a
fait du chemin et que, la démographie aidant, une liste
"participation" est sûre de l'emporter en 2014. Je vais donc
poursuivre mon action et même la renforcer en descendant un peu
de mon
nuage : outre mes exposés idéologiques habituels,
j'essayerai de parler ce
que fait (ou plutôt ne fait pas) le conseil municipal.
Le
nouveau conseil accueille un certain nombre de
"nouveaux" qui n'ont donc pas encore été englués
dans l'immobilisme
et la passivité qui règnent à la mairie. Tout en
leur souhaitant la bienvenue,
je les supplie de garder leur libre arbitre, d'essayer d'avoir une
opinion
personnelle sur les problèmes qui se posent à Verrue et
d'exposer cette opinion
lors des séances du conseil municipal. Qu'ils n'oublient pas
qu'être élu n'est
pas un honneur et que cette élection ne leur donne aucun droit
mais qu'elle
leur impose des devoirs. Même en l'absence de toute idée
de participation, le
régime sous lequel nous nous trouvons est celui d'une
démocratie
représentative. A l'échelle de la commune, c'est aux
élus du conseil municipal
qu'il incombe de représenter les habitants. Ils doivent donc se
tenir informés
des souhaits et des préoccupations de leurs concitoyens
et les exprimer lors
des séances du conseil. Qu'ils parlent, qu'ils posent des
questions, qu'ils se
comportent enfin en élus au lieu de se contenter de voter "oui"
sans
réfléchir en levant la papatte comme des lapins
mécaniques à chaque proposition
du maire.
A
ce propos, je note que lors de la séance du conseil
municipal du 11 avril toutes les décisions ont été
prises à l'unanimité. Il y
avait pourtant un point (l'augmentation du taux d'imposition, voir en
page 2)
sur lequel les conseillers auraient dû poser des questions. Leur
silence laisse
mal présager de l'avenir. Cependant, je surveillerai de
près les comptes-rendus
des prochaines séances du conseil et, si je vois une lueur de
débat réel, je
n'hésiterai pas à faire amende honorable et à
saluer le sens civique des
conseillers et, disons-le, leur courage : promis !
WHAT'S ALL THIS ABOUT?
Dear
English-speaking readers. Those of you who
don't read French too well may wonder what this bulletin is about. I
started it
when I discovered that our mayor takes alone all the decisions about
matters
that concern our commune. If you feel like me that consultation of the
citizens
(what we call here "participation") is essential in a democracy,
please register at city hall so you can vote in the next election. As
members
of the European Union, you have the right to vote in French municipal
elections
if you are duly registered. I beg you to register so you can exercise
this
right and help change the way municipal matters are conducted around
here. I'll
try to keep you informed of what's going on in Verrue, such as the
decision to
set up a public waste water collection and treatment system (see last
page).
Cheers!
LE COSTUME DES MAIRES
Savez-vous que deux arrêtés de
l'an VIII (1799),
confirmés par un décret du 1 mars 1852 et toujours en
vigueur, déterminent le
costume officiel des maires, ainsi composé : habit bleu,
broderie en
argent, branche d'olivier au collet, parements et taille, baguette au
bord de
l'habit, gilet blanc, chapeau français à plumes noires,
ganse brodée en argent,
épée argentée à poignée de nacre,
écharpe tricolore avec glands à franges d'or.
Je trouve incroyable que Monsieur Leboucher n'ait jamais
respecté cette loi et
j'espère bien, maintenant qu'elle lui a été
rappelée, qu'on le verra désormais
ainsi attifé.
LES ADRESSES DES CONSEILLERS MUNICIPAUX
Le premier pas sur
le chemin de
la participation consiste à communiquer l'adresse des
élus aux gens qu'ils sont
censés représenter. Cela semble évident :
comment voulez-vous représenter
quelqu'un si cette personne est incapable de prendre contact avec vous
pour
vous faire part de ses désirs ? J'ai donc consulté
l'annuaire du téléphone
(édition de 2007) et vérifié sur le site
www.pagesjaunes.fr et j'ai constaté
qu'il était impossible de trouver l'adresse de Madame Sylvie
Martin.
Je demande donc au maire de corriger cette
situation
en publiant dans le prochain bulletin de la mairie les adresses
complètes et les
numéros de téléphone de tous les membres de son
conseil.
DANS LE TRAIN par Geneviève
Delachaume
A cinq ans d'intervalle, j'ai
été témoin par hasard
dans le train de deux conversations.
Pour la
première, c'était dans un TGV
Poitiers-Paris : un monsieur, la cinquantaine très sûre
d'elle-même, appelle un
collaborateur de son entreprise pour prendre des nouvelles d'un
recrutement en
cours. Son interlocuteur lui indique des noms, des âges, les
sociétés pour
lesquelles ont travaillé les candidats. A l'énoncé
de l'une de ces sociétés, ce
monsieur répond à haute et intelligible voix, de
manière à être bien entendu
des passagers voisins : "Oh ! s'il vient de cette entreprise, il a
été
pressé comme un citron, je n'en veux pas !" J'ai eu honte de
voir que l'un
de mes compatriotes –par l'état-civil mais certes pas par le
cœur –, s'adossant
avec certitude à un capitalisme inhumain, barrait ainsi l'avenir
d'un homme et,
surtout, le faisait sans honte pour bien montrer son importance et son
pouvoir.
Pour la seconde, c'était en
février dernier dans un
TER Soissons-gare du Nord qui s'arrête donc dans les banlieues
modestes de
Paris, des trains dans lesquels la couleur moyenne des passagers est
nettement
plus relevée que dans notre belle province. Il y avait là
une jeune femme
noire, dans les 22 à 23 ans, toute jolie. Elle reçoit
manifestement un coup de
fil de son ami. Elle se fait aussi discrète que possible mais,
étant
immédiatement à côté d'elle, j'entends
très bien tout ce qu'elle dit et voici
les paroles qu'elle prononce (je vous assure que la 1ère
phrase et
la dernière sont reproduites ici mot pour mot) : "Tu sais,
Farid, ici on
est en France". Elle lui explique alors qu'il n'a pas de droits ni
d'autorité sur elle. Et elle conclut : "Ici, on est tous
pareils".
Petite sœur noire, toi qui en deux phrases a
su
redéfinir la vocation de notre pays et lui redonner une
dignité dont nos
dirigeants ne savent pas être les gardiens, j'aurais bien voulu
t'embrasser.
TAUX D'IMPOSITION
Je relève dans le compte-rendu du
conseil municipal
du 11 avril 2008 que le maire a proposé une augmentation du taux
d'imposition
pour 2008 de 1,5 %, "équivalente à l'augmentation
du coût de la
vie en 2007". Cette proposition a été acceptée
à l'unanimité sans
qu'aucun conseiller ne fasse remarquer que, puisque ce taux est un
pourcentage,
l'argent qu'il rapporte à la commune augmente automatiquement
avec l'élévation
du coût de la vie, lui-même lié au revenu. Prenons
par exemple la taxe
professionnelle qui était de 15,14% en 2007 et qui va passer
à 15,37%. Si on
poursuit le raisonnement du maire en prenant une inflation moyenne de
2%, ce
taux sera de 15,60% en 2009, 15,83% en 2010, 18,38% en 2020 et, sauf
erreur de
ma part, 100% dans 290 ans ! J'espère bien m'arrêter de
travailler avant l'an
2298 pour ne pas payer une taxe professionnelle égale à
la totalité de mon
revenu mais je trouve quand même que le principe est absurde.
Bien sûr, avec un taux inchangé,
si le revenu des
gens diminue, le revenu de l'impôt qui revient à la
commune diminue lui aussi. Le
conseil municipal a donc décidé, en relevant le taux, que
la commune ne doit
pas y perdre, tant pis pour les administrés !
Comment
se fait-il que pas un seul membre du
Conseil municipal n'ait relevé l'erreur grossière commise
par le Maire et n'ait
pas fait son devoir de conseiller ? Pensaient-ils qu'une fois
élus, leur devoir
est de toujours dire "oui" sans réfléchir ?
L'ASSAINISSEMENT A
VERRUE
Une réunion publique sur cette
importante question a
été organisée par la mairie le 5 septembre.
L'assistance était assez nombreuse
mais de nombreux Verrucois sont restés chez eux et je pense
qu'il est utile de
leur donner mes impressions en attendant le compte-rendu "officiel"
que ne manquera pas d'en donner la mairie.
Outre le Maire de Verrue, étaient
présents le
président et un technicien du SIAL (Syndicat Intercommunal
d'Assainissement en
Loudunais) ainsi qu'une personne du SIVEER qui n'est pas intervenue.
Après une brève introduction
qui nous a appris que
rien n'avait été fait depuis l'enquête de zonage et
la décision du conseil
municipal de répartir le territoire de Verrue en une zone
à assainissement
collectif (le bourg) et une zone devant rester en assainissement
individuel
(tous les hameaux), la parole a été donnée aux
personnes présentes. La plupart
des questions ont porté sur le respect des pratiques
démocratiques dans la
commune et sur les problèmes financiers : quel sera le
coût des travaux, d'où
viendra cet argent et combien coûtera le raccordement de chaque
maison du bourg
au réseau.
Mais
avant, une question de fond : il nous a été
confirmé que, contrairement à ce qu'avait dit la mairie
à l'époque,
l'installation d'un assainissement collectif n'est pas obligatoire pour
une
commune de moins de 2000 habitants telle que Verrue. En revanche,
depuis que le
conseil municipal a décidé qu'une partie de la commune
serait en collectif,
nous n'avons plus le choix et l'assainissement collectif est devenu
obligatoire. Plusieurs membres de l'assistance ont reproché au
Maire d'avoir
pris seul cette décision. Il a répondu que le zonage
avait fait l'objet d'une
enquête publique et que c'était à ce moment qu'il
fallait présenter nos objections.
L'ennui, Monsieur le Maire, c'est que l'enquête de zonage a eu
lieu début 2004
(voir le bulletin de la Mairie de Verrue de janvier 2005) mais que la
décision
de mettre le Bourg en assainissement collectif avait été
prise le 19 décembre
2002 (voir le "compte rendu officiel de la réunion du conseil
municipal en
date du 19 décembre 2002", paru dans *Mairie de Verrue" Infos
2002/6.
Le choix du collectif a donc été décidé par
le conseil municipal plus d'un an
avant l'enquête publique et sans consulter les habitants. Il est
probable
qu'ils auraient approuvé ce choix mais, si les choses avaient
été faites
correctement, ils n'auraient pas l'impression aujourd'hui que des
décisions
importantes ont été prises dans leur dos.
En ce qui concerne le coût des travaux,
les
représentants du SIAL indiquent qu'il est impossible de le
prévoir aujourd'hui,
tant que les études techniques n'auront pas été
faites. (Le chiffre de un
million d'euros a cependant été cité par le
bulletin *Mairie de Verrue* de
novembre 2007). Les choses sont plus claires en ce qui concerne
l'origine de
cet argent. Vous avez sans doute lu comme moi dans le bulletin
précité que
"Les travaux seront financés par le SIAL à 55 % et
par le Conseil
Général à hauteur de 45 %", ce qui, si les
mots ont un sens, voulait
dire que l'installation de l'assainissement collectif n'allait rien
coûter à la
commune. Las ! Nous avons appris que le SIAL allait se contenter de
prendre un
emprunt à notre nom et que les travaux faits par le SIAL dans
les diverses communes
du Loudunais étaient en partie financés par la
contribution des communes.
Rappelons que cette contribution était de 10€/habitant en 2004,
de 14€ en 2006
et qu'elle est maintenant de 20€ par habitant. On peut se demander
jusqu'où ira
cette augmentation. J'ai demandé à Monsieur le Maire de
confirmer dans le bulletin
de la Mairie qu'il s'était trompé ou qu'on l'avait
trompé quand il a écrit que
les travaux seraient financés à 100 % par des
organismes extérieurs à la
commune.
Ce qui est certain, c'est que les habitants
devront
bel et bien rembourser l'emprunt. A ce sujet (ce point n'a pas
été soulevé le 5
septembre), on peut se demander pourquoi un emprunt est
nécessaire, puisque le
Maire précédent, M. Roy, se vantait d'avoir réussi
à mettre de côté l'argent
nécessaire. Cet argent a sans doute été
dépensé pour la nouvelle mairie.
N'aurait-il pas été préférable de demander
aux Verrucois s'ils préféraient
affecter ces fonds à une nouvelle mairie ou au financement de
l'assainissement ?
Bon tout
cela est du passé, l'assainissement va se
faire, nous allons payer et les gens du Bourg vont devoir se raccorder
(coût du
raccordement : 960€ ; ensuite les gens raccordés paieront une
taxe fixe de 95€
par an plus 0,85€/m3 consommé). Il reste cependant
une décision à
prendre. Le SIAL va maintenant faire une étude pour
déterminer le nombre
"d'équivalents-habitants" qui permettra de calculer le volume
des
eaux usées à traiter, puis il lancera un appel d'offres.
Il étudiera les
réponses et choisira un projet en fonction de critères
techniques et
financiers. Il proposera ce projet au Conseil municipal qui
l'approuvera. Quand
tout sera décidé, une réunion publique dira aux
habitants à quelle sauce ils
seront mangés.
J'ai demandé que ce calendrier soit
modifié et que
la réunion publique ait lieu avant que la décision
définitive ne soit prise. Le
Maire a répondu que "on le fera". Qu'il soit assuré que
je ne manquerai
pas de lui rappeler sa promesse le moment venu.
A ce sujet, lorsque plusieurs intervenants
ont
demandé à être consultés lors du choix d'une
méthode d'assainissement, il leur
a été rétorqué qu'ils n'étaient pas
spécialistes de l'assainissement et qu'ils
étaient donc incapables de juger. Je ne suis pas d'accord.
D'abord, nous,
habitants de Verrue, ne sommes pas (tous) complètement cons. Si
on nous
explique les procédés d'assainissement, au moins dans les
grandes lignes, nous
comprendrons de quoi il est question. Ce n'est pas de la physique
nucléaire
quand même ! D'autre part, les aspects techniques ne sont
pas les seuls en
jeu, il y a aussi le prix (c'est nous qui payons, pas les techniciens
du SIAL),
l'odeur (c'est nous qui sentons), la vue (c'est nous qui voyons), sans
parler
de l'aspect respect de l'environnement qui compte pour certains d'entre
nous.
Il faut donc que les techniciens nous disent ce qui est techniquement
possible,
avec les avantages et les inconvénients de chaque option et
ensuite, c'est à
NOUS, habitants de Verrue, de décider, ce n'est pas à
Monsieur Leboucher,
simplement parce qu'il se trouve qu'il a été choisi pour
gérer les affaires
courantes.
La réunion a été
très houleuse et le Maire a été
pris à partie par plusieurs membres de l'auditoire, parfois
assez chaudement.
Nous avons d'ailleurs été tancés vertement par le
président du SIAL qui nous a
menacés, si nous faisions traîner les choses en longueur,
de nous faire payer
plus cher plus tard, les subventions pour ces travaux étant en
diminution
constante. Il est toujours regrettable qu'une réunion publique
soit le lieu
d'un déchaînement de passions mais pour moi le responsable
est le Maire qui
refuse depuis huit ans aux habitants le droit de faire entendre leur
voix. Bien
entendu, il est vrai qu'une majorité l'a ré-élu et
donc qu'on se le garde.
Rendez-vous aux prochaines municipales !
*
Remarque : Il faut noter que d'ici à 4 ans, les
habitants des hameaux devront à leur frais faire
vérifier la conformité
de leur installation privée d'assainissement.
L'ASPECT
POLITIQUE
Je voudrais revenir sur l'aspect politique de
l'affaire évoquée ci-dessus, politique étant
compris au sens noble du mot :
l'administration de la ville (polis en grec). Comme je l'ai
expliqué, le
Maire a fait voter en 2002 une décision sans demander l'avis des
intéressés
(les habitants du bourg). D'autre part, on nous a dit au cours de la
réunion du
5 septembre que nous n'y connaissions rien et que nous n'étions
pas à même de
juger ce qui est bon pour nous. Faites confiance à Papa en
quelque sorte. Or,
il ne faut pas être grand clerc pour voir que certains
habitants du Bourg ne
vont rien gagner à être raccordés à un
réseau public et à payer les taxes
correspondantes : les gens qui ont déjà une
installation privée aux normes,
ceux qui disposent d'une surface de terrain suffisante pour en
installer une,
ceux qui se trouvent en contrebas de leur rue et qui devront
peut-être payer
une pompe de relevage, ceux qui ont un petit potager et qui vont
maintenant
payer plus cher l'eau qui leur servira à l'arroser (bien que
cette eau ne
rejoigne pas le réseau public), d'autres peut-être encore
selon leur situation
personnelle. Tout cela fait beaucoup de monde me semble-t-il. Combien
reste-t-il de foyers qui vont tirer un avantage réel du
réseau public ?
Ces questions auraient dû être
posées à la
population avant que le Maire ne prenne une décision
irrévocable. Lors de la
réunion du 19 décembre 2002, les conseillers municipaux
auraient dû évoquer ces
problèmes et exiger une consultation des habitants. S'ils ont
été élus
conseillers, c'est pour conseiller le Maire et non pas pour dire oui
à tout
sans réfléchir.
A
PUBLIC WASTE WATER TREATMENT SYSTEM AT VERRUE
Because of a
decision
made by the Mayor in 2002 (without any prior consultation), it has
become compulsory
to install a public waste water treatment system for people living in
downtown
Verrue (I should say "uptown", considering the location!), i.e., the
main village on top of the hill. If you live there, you'll have to
connect
to this system for a one-time 960€
fee (plus you'll pay for any work in your
property). Then you'll pay a yearly 95€ tax plus 0,85€/m3 of
any
water you use. Say thanks to Mr. Mayor!
Numéro
14, décembre 2008
POUR UN GOUVERNEMENT COMMUNAL REPRESENTATIF
Comme je le faisais remarquer dans le dernier
bulletin, la liste Leboucher et la liste Degenne/Penot ont obtenu
respectivement 54 % et 46 % des voix, mais c'est la
première liste
qui a été élue tout entière tandis que les
gens qui ont voté pour la seconde ne
sont représentés par personne au conseil municipal.
Indépendamment de toute idée de
droite ou de gauche,
de participation et même de simple politique municipale,
j'espère que vous
serez d'accord avec moi pour dire que le système
électoral actuel est
profondément injuste. Tiens, ce n'est pas mieux qu'au Parti
socialiste, c'est
pour dire ! Je sais qu'on va me dire : "Peut-être, mais
ça s'est
toujours fait comme ça". Vous connaissez déjà ma
réponse. D'abord ce
"toujours" ne date que d'un peu plus d'un siècle. C'est peu dans
l'histoire des institutions. Ensuite, si on n'avait que des
raisonnements comme
celui-là, on en serait encore à bouffer du mammouth au
fond des cavernes. On me
dira également qu'il est bon pour gouverner la commune d'avoir
une équipe bien
soudée derrière son maire. Au vu des décisions
prises par l'équipe précédente –
sur l'assainissement par exemple – je pense qu'il aurait
été préférable que le
conseil n'entende pas qu'un seul son de cloche. On me dira enfin, "Eh
bien
toi qui es si malin, qu'est-ce que tu veux mettre à la place du
système actuel
pour que ça marche mieux ?". Voilà enfin une
question intelligente.
Je vais donc y répondre.
Fixons d'abord les buts à
atteindre : il faut
que la commune soit gouvernée efficacement, il faut que ce
gouvernement soit
efficacement conseillé, il faut enfin que ces conseils
représentent réellement
l'opinion de tous les habitants de la commune.
Pour que la commune soit gouvernée
efficacement, il
faut qu'elle soit gouvernée par une seule personne et non par un
comité.
Au-delà de tout idéal de démocratie et de
participation, il faut bien à un
certain moment qu'une personne, un individu, prenne les choses en main
et fasse
ce qu'il y a à faire.
Autant il est indispensable que ce moment
d'action
soit précédé d'un moment de réflexion,
autant il est nécessaire que la
réflexion n'empêche pas l'action. Mon système
conserve donc l'idée d'un maire
élu. La différence avec le système actuel est que
ce maire est élu seul,
indépendamment des conseillers.
Le maire doit gouverner en respectant les
désirs des
habitants de la commune. Cependant, même dans une petite commune
comme Verrue,
on ne peut pas demander à tous les habitants de venir assister
à toutes les
séances du conseil. Il faut donc un conseil municipal d'un
nouveau genre qui
représente enfin vraiment l'opinion des habitants. Le
problème est de s'assurer
que les représentants représentent bien les gens qui leur
font confiance.
Comment faire ? Imaginez par exemple un
système
dans lequel chaque personne adulte qui le souhaite donne mandat
à une autre
personne pour la représenter dans le conseil municipal. Chaque
habitant peut
aller à la mairie à tout moment pour faire enregistrer le
mandat qu'il accorde
à tel ou tel représentant. Un représentant
donné peut recevoir des mandats de
plusieurs personnes. Dès qu'il en a obtenu un certain nombre, il
a le droit de
siéger au conseil et d'y voter, la puissance de son vote
dépendant du nombre de
citoyens qui lui ont fait confiance. Pour fixer les idées,
disons que dans une
commune de 500 habitants, il suffit d'obtenir 5 mandats pour avoir le
droit
d'aller siéger au conseil et d'y disposer d'une voix lors des
votes. Si quelqu'un
reçoit 50 mandats, il a donc 10 voix au conseil. Il
"pèsera" donc
plus lourd lors des votes mais en revanche le "petit" conseiller qui
ne dispose que d'une voix aura autant que lui le droit de s'exprimer
(et
d'exprimer les idées des 5 personnes qui lui ont fait
confiance). On bénéficie
ainsi de la puissance du "brain storming" qui permet à plusieurs
personnes de faire tourner leurs méninges pour résoudre
un problème. Le compte
rendu des discussions du conseil municipal est remis à tous les
habitants qui
peuvent voir ainsi comment se comporte leur représentant
respectif. Si
quelqu'un n'est pas content des interventions faites par la personne
à qui elle
a donné mandat pour la représenter, il lui est
très facile d'aller à la mairie
pour lui retirer ce mandat et le confier à quelqu'un d'autre. Le
nombre de
mandats dont dispose chaque conseiller (et donc le nombre des voix
qu'il
possède lors des votes) est ainsi en constante évolution
et le conseil reflète
à chaque instant l'opinion exacte des habitants de la commune.
Pour parachever le système, il faut
enfin qu'un
organe indépendant surveille les agissements du maire et du
conseil municipal
et s'assure qu'ils jouent bien leur rôle respectif. On peut
imaginer une sorte de
conseil des sages dont les membres sont élus à vie.
Pourquoi à vie ? Pour
assurer leur indépendance vis à vis de l'opinion
changeante de leurs électeurs.
Ces sages reçoivent les plaintes éventuelles des
habitants et font des enquêtes
pour voir si les règles du jeu ont été
respectées.
Vous allez penser que tout cela est bien beau
mais
n'a aucune chance d'être mis en place. Peut-être mais je
voulais surtout
montrer qu'il est possible d'imaginer des systèmes politiques
différents de
celui auquel nous sommes habitués. Vous ai-je convaincu ?
Non ? N'hésitez
pas à me faire part de vos objections pour que je puisse
peaufiner mon système.
QUALITE DE L'EAU
Ce qui est pratique avec Monsieur le Maire,
c'est
qu'il me fournit gentiment des sujets d'article à foison, ce qui
m'évite de me
creuser la tête pour remplir mon propre bulletin : il me
suffit d'attendre
celui de la mairie ! Voyez par exemple le dernier. On y lit que le
Maire a
soumis aux conseillers un rapport sur la qualité de l'eau.
Point, terminé. Et
les habitants alors ? Ne croyez-vous pas, Monsieur le Maire,
qu'ils
s'intéressent eux aussi à la qualité de l'eau
qu'ils boivent ? Ne
pensez-vous pas qu'il aurait été utile d'ajouter une
seconde phrase à ce
paragraphe pour dire au moins que ce rapport était disponible en
mairie et au
mieux d'en résumer les principaux points ? Le bulletin
d'information d'une
mairie ordinaire ne se contente pas de reproduire les compte-rendus des
séances
du conseil dans toute leur sécheresse, il INFORME les habitants.
A Verrue, nous
sommes loin du compte.
POUR SORTIR DE FLATLAND
Vous pouvez retrouver les idées que je
viens
d'exposer et bien d'autres du même tonneau dans un livre que j'ai
publié chez
In Libro Veritas avec l'introduction suivante :
"Tout le monde se plaint du capitalisme et
de ses dérives mais, depuis que nous sommes enfin
débarrassés du marxisme, il
n'existe plus d'alternative à cette idéologie. Les partis
de gauche adoptent
peu à peu la social-démocratie et parlent surtout de la
défense des
travailleurs : s'il faut les défendre contre les
capitalistes, c'est que
la gauche se résigne à l'existence du capitalisme."
"Et s'il existait une alternative ? Un
système
qui ne soit ni capitaliste, ni marxiste, un système revenant
à la définition
historique du socialisme :tout travailleur doit posséder
son outil de
travail."
"Au XIXe siècle, Edwin Abbott à
décrit dans
Flatland la découverte de la hauteur par un habitant d'un monde
qui ne
connaissait que deux dimensions, longueur et largeur. Le présent
ouvrage
propose un moyen de sortir de notre Flatland moderne qui ne
connaît que
capitalisme et marxisme en décrivant une troisième
dimension dans laquelle
l'initiative et la propriété individuelle sont
respectées mais dans laquelle
également les travailleurs possèdent leur outil de
travail et conservent
l'intégralité du revenu qu'ils en tirent. Utopie ?
Peut-être. A vous d'en
décider après avoir lu ce livre."
Le livre s'appelle Pour sortir de Flatland
et
il est disponible sur Internet : http://www.inlibroveritas.net/
Dans Rechercher,
tapez Fortuner. L'ouvrage apparaît dans la fenêtre "Livres
en
vente sur ILV-Edition.com"). Vous pouvez télécharger
une version PDF
gratuite ou acheter la version papier pour 14€. Il existe aussi un
résumé,
voir : http://genisys.prd.fr/Flatland.html. Si vous n'avez pas
Internet,
vous pouvez commander le bouquin par mon intermédiaire.
WASSUP IN VERRUE
You probably found in your mailbox the latest
bulletin from City hall, distributed in November. The big news in there
is that
the Mairie had the opportunity to buy a licence for opening the Frogs'
equivalent of a pub and they turned down the offer without asking
anybody. To
think we could have got soused without having to drive! This really
pisses me
off.
If you
agree with me that
this decision of the Maire is an outrage, don't forget to register at
the
Mairie so you can vote at the next election and oust the current
Conseil
municipal!
LE POUVOIR POLITIQUE DES MAIRES
Savez-vous qui élit les
sénateurs ? Ce sont les
150 000 "grands électeurs" d'un collège
électoral qui est
composé à 95 % des représentants des communes
et à 5 % des
conseillers généraux, des conseillers régionaux et
des députés. Donc, lorsque
vous choisissez un maire, vous ne choisissez pas seulement quelqu'un
qui saura
s'occuper de votre commune mais aussi quelqu'un qui votera à
votre place pour
élire "votre" sénateur.
Ce système est une relique des
débuts de la IIIème
république. Après la défaite et l'abdication de
Napoléon III, en 1870,
l'opinion était en majorité favorable au
rétablissement de la monarchie mais
deux prétendants se disputaient le trône : le comte
de Chambord et
Philippe d'Orléans. Les royalistes des deux bords
acceptèrent alors
l'instauration d'une république en se disant qu'il serait
toujours temps de
changer le régime lorsque ces questions dynastiques seraient
résolues. L'ennui
pour eux, c'est que les choses traînèrent en longueur et
que l'arrangement provisoire
devint définitif. Cependant, pour s'assurer de garder le
contrôle du régime,
ils firent en sorte que l'assemblée nationale élue au
suffrage universel
masculin soit surveillée par un sénat élu par des
notables, les maires des
villages, réputés plus conservateurs. Comme toute chambre
élue au suffrage
indirect, le sénat est intrinsèquement
anti-démocratique.
Le mode d'élection du sénat
peut influencer votre
vote lors des municipales et vous faire choisir un candidat qui n'est
pas le
meilleur pour la commune simplement parce qu'il est du même parti
que vous.
Encore faut-il savoir quel est ce parti. Il paraît que la
question ne se posera
pas durant le mandat du conseil municipal actuel mais elle refera
surface lors
de la prochaine élection, en 2014 si je compte bien. Si vous
l'oubliez d'ici
là, comptez sur moi pour vous la rappeler le moment venu :
j'ajouterai au
petit questionnaire que j'enverrai aux candidats la question suivante :
- A quel parti comptez-vous donner votre voix
lors
des élections sénatoriales ?
STATISTIQUES
J'étais plongé l'autre jour
dans une profonde
méditation lorsque mes yeux sont tombés sur une bouteille
de Canard WC qui
annonçait fièrement "détruit 99,9 % des
bactéries". A première vue,
cela m'a paru très efficace en effet mais, toujours
méditant, je me suis mis à
faire quelques calculs. Une bactérie se reproduit en se divisant
en deux toutes
les 20 minutes. Supposons que le Canard WC réussisse à
réduire la population de
bactéries à un seul individu. Vous en aurez donc 2 au
bout de 20 minutes, 4 à
40 minutes, 8 après une heure, ce n'est pas beaucoup. A la
deuxième heure, il
n'y en a encore que 64, ça marche bien ce truc. Après 3
heures, 512, ça va
encore, 4096 à 4 heures, ça se peuple, 32768 à 5
heures, 262144 à 6 heures, ça
se gâte, plus de 2 millions après 7 heures, aïe,
aïe, aïe, 16 millions à 8
heures, on dépasse le milliard après 10 heures et, 24
heures après avoir
nettoyé les chiottes à fond, vous y trouvez 4 milliards
de milliards de
bactéries, soit un 4 suivi de 18 zéros. C'est vraiment
dégueu chez vous !
Tout ça pour dire qu'il est facile de
tromper le
monde en balançant quelques chiffres tendancieux. Tenez, prenez
Xavier Darcos,
notre ministre de l'éducation nationale. Il a
déclaré qu'il y avait en France
un professeur pour onze élèves (Le Monde, 11 avril 2008)
et il est vrai qu'à la
rentrée 2007, il y avait 511 485 professeurs pour 5 371 368
élèves dans le
second degré, soit 5 371 368 divisé par 511 485 = 10,5
élèves par professeur.
Cependant, ces chiffres ne tiennent pas compte du fait que dans le
secondaire,
chaque classe a plusieurs professeurs, sans parler des professeurs qui
n'exercent pas pour des raisons diverses, remplacements, maladie,
détachement,
et des options (langues anciennes par exemple) qui "utilisent" des
enseignants
pour un nombre réduit d'élèves. Ils ignorent
également le fait que les
professeurs ne passent en principe que 18 heures devant leurs
élèves tandis que
ces derniers ont 27 heures de cours par semaine, la raison étant
qu'une heure
devant une classe représente très largement une heure de
temps supplémentaire
effectué par l'enseignant : conception de la
séquence, concertation avec
les autres membres de l'équipe d'enseignement,
préparation du cours à
proprement parler, passage à la photocopieuse, correction des
devoirs, saisie
des notes, etc. Tout ceci explique pourquoi les classes sont souvent
surchargées et peuvent comprendre jusqu'à 30
élèves et plus. Le ministre
cherche donc à justifier les suppressions de postes par des
chiffres qui sont
aussi bidons que ceux de la pub du produit pour chiottes dont je
parlais.
Moralité, Xavier Darcos et Canard WC,
c'est bonnet
blanc et blanc bonnet.
LICENCE IV (ABSENCE
DE)
Dans sa grande sagesse, le conseil municipal
a
refusé d'acquérir la licence IV proposée par
Madame Paulette Nativelle (et non
Nativelle Paulette : un prénom, ça se met
devant le nom,
bordel !). Une fiche aurait été remise à
chaque conseiller municipal pour
expliquer ce refus. Ils ont bien de la chance, parce que moi,
j'aimerais bien
comprendre. Si j'ai bonne mémoire, à l'époque du
Naturascope, beaucoup de
Verrucois étaient en faveur du parc parce qu'ils souhaitaient un
peu plus
d'animation à Verrue. Nous, les opposants, nous leur expliquions
que le passage
de milliers de voitures au bas du village n'était
peut-être pas l'animation
idéale et qu'il vaudrait bien mieux redonner un peu de vie
à Verrue,
village-dortoir, par exemple en favorisant l'ouverture d'un
débit de boisson
avec licence IV. Je crois qu'à l'époque, quelqu'un avait
dit que c'était
impossible parce que le restaurant La Balbinière en avait une et
qu'une commune
de 400 habitants ne pouvait avoir deux licences IV. Voilà
donc que l'occasion
d'acheter une telle licence se présente et que la mairie la
rejette sans même
consulter les habitants du village. Il est vrai qu'un bistrot, c'est
des gens
qui se rassemblent, qui parlent, qui échangent des idées,
sur la commune et son
maire par exemple. Un bistrot, c'est un peu l'outil de base de la
participation. Est-ce cela qui a fait peur ? Si on en croit le
bulletin
publié par le Maire, sa décision tourne autour de
l'obligation d'ouverture
journalière, obligation qu'il aurait été
impossible de respecter. Peut-être,
mais qui sait ? Si la mairie avait consulté les habitants,
l'un d'eux
aurait pu imaginer une solution. Mais non, le conseil a
décidé à l'unanimité de
ne pas acquérir cette licence et de ne pas profiter de cette
occasion de
revivifier un peu notre commune mourante. Assoiffés mes
frères, j'espère que
vous en tirerez les conclusions qui s'imposent.
NOTE DU SIAL SUR L'ASSAINISSEMENT
Vous avez dû recevoir comme moi vers le
10 octobre
une note concernant l'assainissement à Verrue signée de
M. Edouard Renaud,
président du SIAL. Elle contient certaines informations qui
complètent ou
corrigent celles que j'ai données dans le dernier bulletin. La
plus importante
concerne le montant des frais et redevances que devront payer les
foyers qui se
raccordent à l'assainissement collectif : un paiement
unique de 956,80€
(payable en 2 fois) pour le branchement proprement dit, puis une
redevance
annuelle de 100,45€ plus 1,01€ par mètre cube d'eau potable
consommée. Lors de
la réunion de septembre, il avait été question
d'une redevance annuelle de 95€
plus 0,85€/m3 : elle a donc déjà
augmenté.
L'autre information importante concerne le
coût de
la réalisation du réseau collectif : un million
d'euros en moyenne. Si le
bourg de Verrue comprend une centaine de maisons à raccorder,
cela représente
donc environ 10 000 euros par maison, somme bien supérieure
au prix d'une
installation individuelle, même dans les cas les plus
défavorables.
Monsieur Renaud confirme que le SIAL va
devoir
contracter un emprunt pour payer sa part du financement de
l'assainissement du
bourg de Verrue mais il ne dit rien du remboursement de cet
emprunt : qui
va payer ? Nous sans doute. Combien ? Pendant combien
d'années ? Ce
sont des questions qui doivent bien intéresser les gens, je
suppose. Le
prochain bulletin de la Mairie apportera peut-être quelques
réponses.
Monsieur Renaud précise enfin que "ce
sont les
58 élus du SIAL, dont ceux de la commune de Verrue, qui
décideront du bureau
choisi" en fonction des prix proposés, du mode d'assainissement
et des
délais. Pas question donc de demander l'avis des habitants. Tout
au plus le
SIAL nous promet-il de nous informer de chaque étape.
Heureusement, le Maire de
Verrue, lui, s'est engagé à tenir une réunion
publique avant que la décision
définitive ne soit prise. J'espère qu'elle permettra aux
personnes concernées
de donner leur avis.
A
BAS LES PROPRIETAIRES
Je lis
dans le dernier numéro du bulletin de la
Mairie de Verrue que le loyer mensuel du logement du 6 rue des Tilleuls
est
fixé à 370€ "en raison des travaux d'amélioration
et de mise aux normes
électriques". Pour l'amélioration, passe encore
d'augmenter le loyer, mais
un propriétaire, qu'il s'agisse d'une personne physique ou d'une
personne
morale, peut-il faire payer au locataire les dépenses qu'il
engage pour
respecter la loi ? S'il a fallu "mettre aux normes"
l'installation électrique, c'est qu'elle ne l'était pas.
Il me semble normal
que le propriétaire, personne morale dans le cas présent,
paye de sa poche les
frais nécessaires pour se mettre dans la légalité.
Que le propriétaire,
personne morale ne l'oublions pas, fasse payer au locataire des
dépenses qui
lui incombent, au moins moralement, me paraît le comble de
l'immoralité, au
sens philosophique du terme. L'adresse du logement m'ayant fait penser
au
Passe-muraille de Marcel Aymé, je ne puis que
répéter l'exclamation de
l'huissier Malicorne : à bas les propriétaires !